Chapitre 57 - CALM(A)

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ISAAC

Les plus de dix heures de décalage horaire ne font pas que du bien à l'esprit. Au contraire, ça donne l'impression d'être dans une autre dimension, un univers parallèle. Pourtant, ce soir, on passe la nuit sur une île paradisiaque ! Et ça, c'est exceptionnel lorsqu'il s'agit du premier vol.

Quand le travail est fait à sa convenance, Claire sait nous laisser tranquilles. Alors, prenons cela comme notre jour de chance. En plus, c'est le tout premier et je suis conscient que tous n'auront pas la même saveur.

Enfermé dans ma magnifique chambre d'hôtel avant de rejoindre Alma pour siroter un délicieux cocktail, j'en profite pour rallumer mon tél. et prévenir mes parents, mon frère et Jill de mon arrivée. D'ailleurs, je vais plus loin dans les détails. Il faut que je leur précise, que ce jour spécial, l'est encore plus que ce que je pouvais l'imaginer. J'essaye de faire des efforts et d'être plus démonstratif auprès de mes proches. Ce n'est pas évident pour moi, mais j'ai envie de m'améliorer à ce sujet.

Et puis, je n'ai pas oublié le texto de Cali. Alors, je profite de ce moment d'accalmie pour le lire sérieusement, pas en diagonale comme tout à l'heure. Quand j'ai dû éteindre mon portable, j'ai dû me forcer pour ne pas ressasser son message au sein de mon esprit.

Cali : Salut. Je t'écris juste pour te souhaiter une belle aventure au travers des différents paysages. Tu mérites ces instants-là. Je sais que tu pars aujourd'hui par le biais de Val. J'espère te croiser sur ma route, après tout, on ne sait pas ce que la vie nous réserve. Mais, c'est ton moment ! Donc profite ! Bisous.

J'imagine qu'à l'heure actuelle elle doit croire que je ne suis qu'un beau parleur. Un connard qui oublie les choses quand il y a cette fameuse notion de distance. Un égoïste qui pense qu'à son bien-être personnel.

Pourtant, ce n'est pas le cas.

Malgré tous les changements qui se sont produits ces derniers mois, j'ai pu visualiser le rapprochement entre l'autre enfoiré de Jacob et ma jolie brune. J'imagine qu'en huit mois de temps, il y a bien un soir où il aura réussi à la glisser dans son lit. Où il a pu la toucher, la caresser, ressentir la chaleur de sa peau. Tout ça, en manipulant son esprit par des putains de mots bien choisis.

Isaac : Salut Cali. Merci pour ton message qui me fait bien plaisir ! Je n'ai pas été le meilleur niveau réponses ces derniers mois, désolé. Je sais qu'on va se revoir, je n'ai juste pas la réponse de quand. J'espère que tu vas bien ? Bisous 😊

C'est bizarre à décrire comme sensations. Mais, au vu de ce long silence, je sens une distance qui s'est créée. J'ai l'impression qu'on ne sait plus tourner une phrase sans réfléchir. Je me demande où sont passés ces réponses à l'instinct et ce naturel qui nous anime. L'écart de nos corps et les conséquences de nos actes pourraient en être la cause. Ça, j'en suis conscient.

Le temps de brancher mon portable et de ranger mon costume, ça toque à ma chambre. Ça doit être Alma. On s'est dit que le premier à être prêt récupérer l'autre pour profiter de ce cadre paradisiaque.

— Alma : Are you ready Mister Heyres ?

Un sourire m'échappe lorsque je l'entends me questionner au travers de ma porte. Effectivement, elle doit optimiser davantage sa prononciation pour que son accent soit meilleur. Mais, ça lui donne un charme supplémentaire.

Je tire la poignée pour faire face à mon duo.

— Alma : J'essaye de progresser, alors tu me sers de cobaye.

— Isaac : Si ça peut t'aider, j'accepte.

Je ferme ma chambre d'hôtel à l'aide de ma carte. Nous avons seulement quelques pas à faire pour avoir une vue splendide sur la plage de sable blanc. Les Caraïbes. Le Monoï. La paix. La renaissance. Pour être honnête, je suis comblé face à une telle bouffée d'air.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant