Chapitre 71 - Dérapage

57 8 12
                                    

CALI

— Jacob : Putain, Cal... C'est quoi ça ? Hein ? Tu m'expliques ?

À cet instant, je me sens gênée et honteuse. Je n'arrive pas à répondre. Encore une fois, j'ai merdé et je ne peux même pas justifier pourquoi j'agis de la sorte. Je pense qu'il est préférable que je m'en aille.

— Cali : Je... Excuse-moi, c'est... c'est plus que déplacé et con de ma part. Je... j'ferais mieux d'y aller, je crois.

Sans oser le regarder droit dans les yeux, je me tourne et me dépêche de récupérer mes affaires trempées. J'ai l'air sacrément conne avec son sweat et son boxer pendant que mes jambes sont à nues. Pourtant, mes iris fixent le jogging qui réside encore sur le bord du canapé. Dans l'état dans lequel je me trouve, et vu ce qu'il se passe à l'intérieur de mon crâne, je lui pique sans lui demander la permission et l'enfile.

Jacob m'observe sans rien prononcer tout en gardant les bras croisés contre son torse. Je suis ridicule, j'en suis consciente. Pourtant, je crois que j'avais besoin de suivre mon envie. Je suis censé être libre, mais je me bloque. Je n'appartiens à personne, mais je culpabilise. J'ai assez attendu dans ma vie, pour au final, ne rien avoir. Dans tous les cas, Isaac a été clair, nous ne pouvons pas être ensemble. Du moins, pas comme j'aimerais.

Même si dans nos moments éphémères on profitera au maximum, ça ne restera qu'un instant hors du temps. Rien ne sera concret et ce « nous » disparaitra aussi vite derrière. J'estime que je ne suis pas censé me sentir prisonnière de qui que ce soit. Celui qui anime mon cœur devrait se battre pour un potentiel nous. J'ai besoin d'être aimer pour qui je suis. Je ne veux plus être le second plan.

Après avoir inséré mon pied à l'intérieur de ma chaussure, j'avance vers la porte et attrape la poignée en ayant une boule au ventre.

— Jacob : Pars pas.

Il m'est impossible de lui faire face. Pourtant, je sais que le brun est planté derrière-moi. Il est assez proche pour que je sente le souffle de ses mots frôler la base de ma nuque.

— Cali : Si, Jacob. C'est mieux que je m'en aille. Je continue de tout foutre en l'air. J'agis juste comme une pauvre conne...

Ma gorge se noue et mes larmes sont une nouvelle fois prêtes à couler. Du coin de l'œil, je remarque Jacob changer de position. Il plaque son dos contre la porte et tourne son visage dans ma direction. Je le fixe à mon tour tout en appuyant mon épaule contre l'issue de secours.

— Jacob : Si tu m'as embrassé, c'est que tu en avais envie, Cal.

À ce moment-là, j'en perds mes mots. Je me conne parce qu'il n'a pas tort. Oui, si j'ai agi, c'est que quelque part j'en avais envie. J'avais besoin de briser ces barrières qui m'empêchent de vivre comme je le souhaiterais. Mais, je me sens coupable de tous mes faits et gestes ce soir. Il n'y a rien de correct, quelles que soient mes actions. J'ai juste le comportement d'une putain d'égoïste.

— Cali : Je suis vraiment désolée pour tout ça, Jacob...

Jacob m'analyse, confus. J'imagine que ce n'est pas la réponse qu'il attendait, mais je suis incapable de lui en dire plus. Soudainement, le brun à capuche se décale face à moi, ce qui entraîne l'appuie de mon dos contre la porte. Puis, une de ses mains se plaque juste à côté de ma tête avant que son regard me sonde davantage.

— Jacob : Moi aussi, j'en ai eu envie, Cal. Et je suis prêt à recommencer. Je n'ai pas honte de te le dire.

Alors que je reste immobile sans lâcher mes iris des siennes, sa main libre vient délicatement caresser ma joue. Sans que je puisse le contrôler, une vague de frissons s'empare de mon corps à l'impact de ses lèvres contre les miennes. Un baiser doux, de courte durée, qui montre à nouveau toute l'affection qu'il me porte.

ALCHIMIE.Where stories live. Discover now