Chapitre 20 - Retour.

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Après le départ de Cali, j'ai ressenti comme un vide. Un énorme vide qui ne sort de nulle part. Je n'avais pas envie de cogiter plus, alors je me suis activé pour préparer mes affaires. J'en ai profité pour virer les draps et les mettre à la machine. L'heure tourne et j'aurais à peine le temps d'échanger avec mes parents. J'attrape mes sacs et les dépose dans le salon.

— Martika : Tu es déjà sur le départ mon fils ?
— Isaac : Ouais, j'ai encore de la route et j'ai besoin de me reposer un peu. C'était bien votre week-end ?
— Martika : Sympa, ça nous a permis de passer un peu de temps en amoureux avec ton père. Même si on a bien compris que tu nous es viré de la maison familiale.
— Isaac : Tout de suite, les grands mots...
— JP : J'ai eu ton âge, mais je n'avais pas des parents aussi cool que tu as là.

Mon père me fait une tape dans le dos avant de défaire ses valises. En tout cas il n'a pas tort, j'ai de la chance d'avoir des vieux comme eux.

— Martika : Tu ne veux pas manger un morceau avant de partir ?
— Isaac : Ça va, merci. Je prendrais un truc sur le trajet.

Mes parents se regardent en levant les yeux au ciel, ils me connaissent par cœur et moi aussi. Je me demande toujours pourquoi ils me posent les mêmes questions auxquelles ils ont la réponse.

— JP : La prochaine fois tu resteras peut-être un peu plus avec nous qu'un coup de vent ?

Je suis conscient que mes passages rapides le vexent vu qu'il est très famille. Il faut que je m'améliore à ce sujet, même si ça me paraît secondaire.

— Martika : Une fois ton diplôme en poche on sait qu'on ne va pas te revoir de si tôt.
— Isaac : C'est sûr que je risque de pas mal bouger.
— JP : Justement, il faut qu'on trouve un instant avec ton frère. Ça fait longtemps maintenant que vous êtes partis tous les deux.
— Isaac : T'en fais pas, je vais organiser ça. D'ailleurs maman, j'ai mis une machine en route. J'aurais bien attendu pour l'étendre, mais je —.

Ma mère commence à rire en sortant la suite de leurs affaires.

— Martika : Oui, bla-bla-bla. Allez, fonce, je m'en occupe.

Je m'avance vers mes parents pour les serrer dans mes bras. Je vais tenir parole, on va prochainement se revoir. Il faut que j'appelle Lenny pour décider de la date.

***

Il est 17 h 45, ça fait plus d'une heure et demie que je roule et que mon cerveau part totalement en vrille. Avec la fatigue et ma nuit passée, je visualise et tente de déchiffrer ma jolie brune. Cette saloperie de manque est bien là et c'est un problème. Je ressasse en boucle nos moindres échanges, nos ébats et par-dessus tout cette putain d'alchimie. Je n'ai pas d'autres mots, uniquement des ressentis.

D'ailleurs je n'ai pas de nouvelles de Cali et ce silence me pèse. En regardant les panneaux sur la route, je remarque qu'un McDo n'est qu'à quelques mètres. C'est exactement ce qu'il me faut ! Déjà ça va me remplir l'estomac et ça me servira d'excuse pour la relancer. Je n'ai aucune idée de ce qui peut se passer dans son crâne, si c'est comme le mien c'est un beau bordel.

Avant d'entamer mon maxi best of j'en profite pour le prendre en photo et lui envoyer. Sa réaction est immédiate, je reçois en image son repas bien mis en scène. Je souris même avec les crocs dans l'hamburger. J'essuie mes mains pour lui répondre aussitôt.

Isaac :
Recopieuse ! Toi aussi tu as eu besoin d'une bonne dose de gras ? 🤨

Cali :
Dit-il ! Ah ouais j'ai dû m'arrêter... Ça craint, mes yeux se ferment tout seuls sur l'autoroute. Je peux t'assurer que je suis littéralement au bout de ma vie. Mais ça va, dans une heure et quelques je serais à destination. 🙃

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant