ALCHIMIE.

Chapitre 22 - Ça cogite.

8 h 30, je me retrouve à l'aéroport avec Val pour notre formation. En regardant par la grande baie vitrée, je me rends compte que mes projets se concrétisent. J'ai toujours voulu voyager, découvrir le monde et me sentir libre. Je n'ai pas eu une enfance malheureuse, loin de là, mais on n'est jamais partie en famille en avion. Si ma mère n'avait pas cette phobie, peut-être que je n'aurais même pas pensé à ce métier. Bref, je préfère faire cavalier seul dans tous les cas.

- Val : T'imagines mec, ça sera comme notre deuxième chez nous ces avions. Et l'autre avantage c'est qu'on aura la chance de travailler avec ces canons et leurs belles tenues.
- Isaac : Ouais, ben vivement qu'on se tire d'ici.

J'avance pour regagner le groupe. Val accélère le pas avant de m'attraper le bras pour m'arrêter.

- Val : Tu dis ça par rapport à hier ?
- Isaac : Laisse tomber Val, on s'en branle.

Vu l'intonation ferme que j'ai prise, mon pote n'insiste pas plus. On rejoint les autres pour écouter les indications et les explications. En observant et en analysant l'environnement, ça me conforte dans mon idée de réussir à tout prix. Changement d'air, renouveau et découverte. Plus de soucis inutiles et plus d'emmerdes. Rien que d'y penser, mon sourire s'étire sur mon visage. Par contre je veux revoir Cali avant de me casser, je n'aime pas vivre avec des regrets.

- Val : Tu bosses au Boobie'z ce soir ?
- Isaac : Ouais.
- Val : Clara aussi ?

C'est étonnant son intérêt soudain pour Clara, j'ai loupé un épisode ?

- Isaac : Sûrement vu que la fois dernière elle a posé sa soirée.
- Val : Ne me regarde pas comme ça, c'était juste pour avoir de ses nouvelles depuis notre défonce.

Je trouve sa réaction drôle sachant que je ne l'ai pas scruté d'une quelconque manière. J'ai l'impression que c'est le comportement d'un gars qui est sous le charme. Sincèrement, je m'en tape et ça me fait marrer sa façon de faire.

- Isaac : Elle avait l'air de bien aller quand je suis parti de chez elle.
- Val : Tant mieux mec, tant mieux...

Midi, l'heure de la pause. Il était temps parce que je commençais à sévèrement avoir les crocs. On en profite pour se rouler un stick avec Val pour déguster le savoureux café.

- Val : Bon, maintenant qu'on est que tous les deux, tu me racontes avec Cali ?
- Isaac : Je ne sais pas quoi te dire à part que je l'aime bien, elle est différente des autres.
Donc toi, reste à ta place avec sa pote.

Il explose de rire et moi aussi. Même si je lui balance ça sur le ton de l'humour, je le pense sincèrement. S'il veut tâter le terrain avec Clara qu'il y aille, mais certainement pas avec ma jolie brune.

- Val : Putain, t'as peur qu'elle tombe sous mon charme ou quoi ?

Ouais, on ne sait jamais.

- Isaac : Non, mais je préfère te -
- Val : Arrête-toi là Is, tu sais très bien que je ne te ferais jamais ça ? Quand les potes ont déjà consommé, on laisse tranquille.

Il lève les mains au ciel pour prouver son innocence. Bon et bien, heureusement qu'ils ne se comportent pas tous comme de beaux connards à ce sujet, mais le risque zéro n'existe pas. Et dans la vie réelle, le jamais n'a pas sa place. Surtout si tu t'écoutes et que tu suis tes pulsions et tes envies, sans penser aux conséquences. Est-ce que je m'envoie un message ? Certainement.

En parlant de message, Cali vient de m'en écrire un. Et ça n'échappe pas au regard de Val.

- Val : Tiens... Quand on parle du loup !
- Isaac : Allez, range tes yeux toi.