Chapitre 39 - La clé.

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Après le claquement de porte, Cali se retire rapidement de ma queue, se met en boule contre moi et cache son visage à l'intérieur de la couette. Encore sous le choc de ce qu'il vient de se passer, je ne sais pas comment réagir ni quoi faire. Ce qui est sûr, c'est que cet évènement m'a fait débander en un éclair. Si on m'avait dit un jour que j'allais vivre une humiliation de ce genre, je n'y aurais pas cru.

— Cali : Pitié, dis-moi que je suis en plein cauchemar. J'ai envie de mourir !

Mes esprits ont du mal à se remettre dans l'ordre et ce sentiment de malaise s'accentue. Cette honte fait vibrer mon corps tout entier et ces palpitations sont trop intenses pour que j'en sorte indemne. J'ai chaud, mais cette chaleur est tout sauf agréable. Comment d'une seconde à l'autre on peut passer du plaisir au néant le plus total ?

— Isaac : J'aimerais te dire que c'est le cas, mais malheureusement non.

Je cligne des yeux à plusieurs reprises avant de balancer ma tête contre le dossier du canapé. En fixant le plafond, je me demande pourquoi le sort s'acharne à ce point sur nous. D'ailleurs, je n'ai aucune idée pour sortir d'une situation pareille.

— Cali : Putain... Comment je vais faire pour partir d'ici ? Jamais de la vie je descends pour affronter tes parents là !

— Isaac : Je me posais exactement la même question que toi...

Moi non plus je n'arrive pas à me dire que je vais devoir leur faire face. Je vois déjà leurs regards sur moi, heureux d'avoir un bon gros dossier à étaler lors des apéros un peu trop arrosés. Je me sens tellement con que ma colère disparait. C'est juste un putain de cauchemar qui me poursuivra pour toujours, c'est ça le problème.

Ma jolie brune retire brusquement la couverture qui l'enveloppe et se lève sans plus attendre. Elle se précipite vers ses affaires éparpillées sur le sol et les enfile maladroitement. Ça se remarque à sa perte d'équilibre.

Lorsque Cali roule son collant le long de ses jambes, nos regards se croisent sans que j'arrive à déchiffrer ce qu'il se passe à l'intérieur de son crâne. Je sais juste qu'elle a envie de disparaitre autant que moi.

— Cali : Elle... Ta fenêtre est haute ?

Encore une question que je ne me suis jamais posée. Ceci dit, ce n'est pas une mauvaise idée. Je me redresse et m'enroule au cœur de la couette pour vérifier sa proposition à ses côtés.

Je l'ouvre et nos mains rejoignent le bord de celle-ci. Même si le vent frais caresse notre peau, nous ne sentons plus les effets du froid vu nos esprits trop occupés. Nous nous penchons de quelques centimètres pour analyser la situation, mon cœur s'accélère en imaginant que sa théorie soit bonne.

Malheureusement, c'est un échec.

— Isaac : Voilà, je crois que t'as ta réponse.

Ma jolie brune prend son visage entre ses mains avant de reculer de quelques pas.

— Cali : Attends, chut ! Tais-toi et laisse-moi réfléchir deux minutes s'il te plaît.

Je reste comme un con face à sa réaction. C'est un trait de caractère auquel je n'ai pas été encore confronté. Apparemment, dans les situations de stresses, ses propos sont tranchants et ça me tend rapidement. On ne m'a jamais dit de me la fermer en utilisant ce ton condescendant insupportable.

— Isaac : Par contre, tu peux réfléchir sans me parler comme une merde.

Cali fait les cent pas en mordillant son index sans réagir à ce que je viens de lui dire. Je l'observe s'asseoir au bord du lit avant que son regard rejoigne le mien. Ses yeux sont humides. Elle semble être perdue et dépassée par les évènements.

ALCHIMIE.Where stories live. Discover now