Chapitre 42 - Cali 1.2

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CALI

D'accord, donc là on est dans l'optique où je n'ai même pas le temps de me remettre de mes émotions qu'Isaac enchaîne en me proposant de rester avec lui. Mon cœur s'emballe par l'excitation, mais ma raison me martèle le crâne en me répétant que ce n'est pas une bonne idée.

— Cali : Attends... Quoi ?

— Isaac : Je sais que t'es en train de te dire que ce n'est pas cohérent avec notre discussion d'hier.

Ça me fait sourire parce que oui, il n'y a aucune cohérence. Je crois qu'il ne se rend même pas compte à quel point je prends sur moi pour tenter de ne pas réfléchir à mes futurs moments de solitude. D'ailleurs, lorsque ces pensées me traversent l'esprit, ça me coupe littéralement en deux.

— Cali : Oui c'est sûr, il n'y a rien de logique dans tout ce qu'il se passe. Mais, le problème pour moi c'est que... je suis beaucoup trop bien avec toi. Et malheureusement, je sais que.. Ben, tout ça, c'est... éphémère.

— Isaac : Je ne suis pas dans l'optique d'imaginer déjà à la fin. Je veux suivre mes envies et si je peux profiter de toi au maximum avant que tout ça arrive, je le fais. C'est tout.

Il a le don de me pousser dans mes retranchements. Il m'énerve et à la fois j'adore cette partie de lui. Forcément, quand tu influences la voix du cœur à celle de la raison, il est difficile de dire non.

— Cali : Hm...

Je m'installe à côté de lui, dos contre la baie vitrée. Je tire sur ma clope tout en essayant de trouver une réponse en observant le paysage face à moi. Du coin de l'œil, je sens qu'il m'interroge du regard et devine un rictus se dessiner à la commissure de ses lèvres. Ça m'agace, parce qu'une nouvelle fois, il sait qu'il va gagner. Mais, après tout, nous n'avons qu'une vie, pas vraie ?

— Isaac : Fais gaffe, une deuxième bataille est en cours. Et d'après les dernières infos que j'ai pu récolter, il ne te reste pas beaucoup de soldats debout pour se battre correctement.

Il rit pendant que la pression est en train d'exploser à l'intérieur de mon corps. Je lui lance mon regard de boudeuse professionnelle tout en le bousculant à l'aide de mon épaule. Il me tire alors avec force contre lui avant que ses lèvres viennent trouver ma tempe qu'il embrasse délicatement. Il sait comment faire pour se rattraper, mais moi aussi j'ai plusieurs tours dans mon sac.

— Cali : Tu fais le malin depuis tout à l'heure, mais tu oublies vite que j'ai gagné la plus importante des batailles.

Is me fixe dubitatif en espérant entendre la suite.

— Isaac : Vas-y, je t'écoute.

— Cali : Le cœur de ta famille.

Ma réponse l'étonne et je le remarque lorsque monsieur arque son sourcil. C'est un tic d'expression chez lui et c'est un détail de plus qui me fait craquer davantage. J'arrive toujours à lui décrocher cette mimique en lâchant quelque chose auquel il ne s'y attend pas. Ça m'amuse.

— Cali : Et toc !

Pour appuyer ma victoire, mon index s'enfonce au creux de sa joue. Is m'attrape le bout de ma phalange tout en continuant de tirer sur son joint. Sans que je lui demande quoi que ce soit, il me le tend et je l'accepte volontiers. Si je me rends à l'évidence, j'en aurais bien besoin pour assurer la suite du repas. D'ailleurs, pourquoi il m'a rejoint dehors ?

— Cali : Merci. Dis-moi, pourquoi tu m'as rattrapé alors que j'étais au tél. avec Max ? T'avais peur que je prenne la fuite ?

Isaac appuie sa tête contre la baie vitrée et lance des petits graviers en l'air. Je ne suis pas certaine de lui avoir posé la bonne question pour être franche.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant