Chapitre 7

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Date de rédaction : 16/12/2022

Ce bip régulier et strident me perçait les tympans. Le souffle entravé, je fronçais les sourcils en bougeant péniblement ma tête enfoncée dans un épais coussin. Tout se confondait, la gorge sèche, la langue râpeuse comme du papier de verre, les paupières lourdes, je n'arrivais plus à me situer. Mon corps paralysé par un millier de maux, je poussais une plainte, un cri de détresse à peine audible tandis que cette lumière au-dessus de mon lit m'aveuglait. Où étais-je ? Je ne me souvenais de rien. Et soudain, un lourd claquement suivi de pas résonnèrent. Quelqu'un me surplombait, mais je ne distinguais aucun de ses traits. J'élevais mon bras droit pour l'atteindre, mais celui-ci retombait aussitôt. Je me sentais complètement morte, shootée à un millier de médicaments qui me rendaient léthargique. J'entendais des mots, mais ne parvenais pas à les déchiffrer. Le bip cessa. Un tuyau parcourait mon visage, péniblement, je portais mes doigts sur la lunette à oxygène, mais la présence à mes côtés m'obligea à rallonger le bras.

Rappelle-toi...

Cette situation n'avait rien de normal...

Rappelle-toi !

Ma vision plus claire bien que lourde, je distinguais des bandes de gaze couvrir ma peau, je tentais de relever mon bras gauche perfusé, mais un tintement métallique résonna et avec stupeur je découvrais une paire de menottes qui me maintenait aux poignées du lit médicales. Ma respiration s'accéléra sans que je ne puisse la contrôler. De la panique ? Sérieux, je paniquais ?! Je tirais sur l'entrave, recroquevillais mes doigts dans l'espoir de me défaire de ce bracelet rigide, mais impossible. Je tournais tant bien que mal la tête de l'autre côté pour dévisager la femme à mon chevet.

— Où... J'suis où ? parvins-je à articuler.

Hésitante, la petite blonde recula d'un pas en jetant un œil vers la porte dans son dos.

— Restez...

Ma supplique fit mouche, puisque d'un pas précipité elle s'échappa et l'épaisse porte claqua sans son dos.

Je fermais alors les yeux, me forçant à me rappeler de tout ce qui pouvait me revenir en mémoire. La soirée chez le secrétaire d'État, j'y suis allé... Je l'ai croisé... Et je me suis infiltré dans son bureau. J'ai fouillé dans ses dossiers et puis... Soudain, mes muscles se tendirent, j'écarquillais les yeux, plus lucide que jamais. Falko... Ce petit salopard, j'allais lui faire bouffer ses dents !

J'arrachais le tube d'oxygène, tout comme le cathéter qui pénétrait mon avant-bras gauche. Malgré mon état confus, je me sentais plus réveillée que jamais. Je tirais sur mon poignet entravé, me saisissait de mon pouce, la mâchoire contractée, prête à me le déboiter pour m'en extraire. Le souffle court, je m'efforçais de garder les yeux ouverts, je refusais que mon corps me trahisse, j'avais besoin de lui pour me tirer de ce guêpier. À trois ! Je serrais les dents, m'armait d'autant de courage que de sang-froid, je devais le faire... Un... Deux...

La porte s'ouvrit une nouvelle fois. Piteuse, je jetais mon regard en arrière, l'infirmière était de retour, accompagnée d'une femme en tailleur bleu marine et talons. De petites tresses rouges serpentaient son crâne pour finir en un épais chignon et ses yeux bleus contrastaient à merveille avec sa peau noire.

— Tout doux, à peine réveillée et vous voulez déjà nous quitter, s'amusa-t-elle en avançant.

Dans son dos, un homme entra pour refermer le battant. Son teint matifié comme s'il revenait tout juste d'un long mois au soleil, des cheveux mi-longs plus sombres que le plumage d'un corbeau, il portait des vêtements noirs, impossible d'identifier à quel organisme je me confrontais. Mais une chose de sûre, il ne s'agissait pas de la police.

La Voleuse aux Mains d'Or - Tome 1 [TERMINÉ]Where stories live. Discover now