Chapitre 8

99 27 7
                                    

Date de rédaction : 20/12/2022

Livia Almeida, membre du comité exécutif d'Interpol. Autrement dit, une véritable plaie. Le genre qui déploierait autant de moyens nécessaires pour me mettre des bâtons dans les roues, qui n'hésiterait pas une seconde à fermer les yeux sur les droits de tout Homme, dans le simple but d'obtenir ce dont elle désirait. Mais pas avec moi.

Seule dans ma chambre qui, à bien y regarder, ressemblait davantage à une cellule vue la porte blindée et la grille à la fenêtre, je me préparais à tout et n'importe quoi pour m'en sortir. Le bracelet métallique autour de mon poignet claqua, je laissais tomber le bout de mine tordu et retrouvais enfin ma liberté. Un jeu d'enfant, aucune serrure ne me résistait. Armée d'une grande inspiration, je décidais de me relever avant qu'un médecin ou une aide-soignante n'arrive et ne me découvre. Une vive douleur me frappa. Les yeux ronds de stupeur, je portais une main dans mon dos. Tous les maux venaient de se réveiller, ceci pour me ramener à l'ordre et me rappeler que si je désirais vraiment prendre la poudre d'escampette, je devrais redoubler d'efforts, contourner les obstacles qui se dresseraient sur ma route et par conséquent oublier cette atroce souffrance. Le linoléum me glaçait les orteils et mon corps tressaillit en dehors des draps. Pas un vêtement à portée de main, j'étais condamnée à rester dans cette tunique bleue tape-à-l'œil, ce qui ne me faciliterait pas la tâche dans mon évasion.

Mon premier réflexe fut de jeter un regard par la fenêtre, quatrième étage, je ne trouverais aucun mal à m'enfuir, à condition qu'aucun barreau ne me coupe la route. Et en me penchant vers la porte, sans grand étonnement, je la trouvais verrouillée.

— Merde...

S'il me fallait attendre le retour des fédéraux dans l'espoir qu'elle s'ouvre de nouveau alors j'étais foutue. Sur-le-champ, je retournais jusqu'à mon lit, une télécommande au bouton rouge s'y trouvait. Je pressais ce dernier sans hésiter une seconde. Et, en me cachant de l'autre côté de la porte, j'attendis, de longues et interminables secondes, l'oreille tendue, aux aguets, jusqu'à entendre un cliquetis, le battant s'ouvrit et une employée tomba dans mon guet-apens. Ahurie, elle découvrit le lit déserté, alors avant même qu'elle ne se retourne pour alerter la sécurité, je la prise de court en me faufilant hors de la chambre. Sous l'adrénaline, j'avais claqué la porte, et le verrou s'enclencha, la pauvre brune en panique frappa de toutes ses forces en gueulant, mais la plupart des sons s'étouffaient derrière l'épaisse cloison.

L'air de rien, je m'engageais dans le corridor désertique, comme si je me trouvais dans mon bon droit. Mieux valait-il éviter l'accueil, je suivais les panneaux directionnels à la recherche d'une issue de secours, mais pour ceci, il me fallait redescendre de quelques étages. Difficile d'enchaîner un pas après l'autre tant mon dos souffrait, je réprimais un râle, tentais d'oublier ce mal, songeant à quel point je me porterais mieux avec des antalgiques dans l'organisme. La liberté s'obtient dans les sacrifices et la souffrance, je ne laisserais personne m'arrêter !

D'un coup d'épaule, j'enfonçais une porte qui donnait sur des escaliers. Plus au-dessus, des voix retentirent, à la hâte, je dévalais les marches, trébuchant et me retenant à la rampe. Je grinçais des dents lorsque le pansement qui couvrait les brûlures superficielles sur mon bras râpait contre le mur. Au bout de mes forces, je m'adossais contre une porte du deuxième étage. Mon attention se porta sur les caméras qui couvraient les angles des couloirs à chaque étage. Je me sentais vulnérable ici, et je l'étais certainement, ils auront tôt fait de me retrouver si je ne demeurais pas dans les angles morts.

Et soudain, à mon grand malheur, l'alarme se déclencha, un cri si puissant que je grimaçais encore couvrant mes oreilles alors qu'une lumière rouge tournoyait au-dessus de ma tête. Exaspérée, je poussais la porte pour quitter la cage. La sécurité ne tarderait pas à rappliquer pour rejoindre le quatrième étage, autant dire qu'il ne valait mieux pas rester dans les parages.

La Voleuse aux Mains d'Or - Tome 1 [TERMINÉ]Where stories live. Discover now