Chapitre 31

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Elijah s'activait en silence pour s'assurer que rien ne serait oublié à bord du navire. Sa femme dormait toujours, il s'était levé en prenant garde à ne pas la réveiller. Pourtant, quelques instants plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit et un petit chien en jaillit, bondissant joyeusement autour de sa maîtresse qui se frottait les yeux.

- Je t'ai réveillée, demanda Elijah en l'enlaçant.

- Non, fit-elle d'une voix ensommeillée, quand j'ai ouvert les yeux tu n'étais plus là et Indy dormait encore.

Elijah l'embrassa sur la joue, rassuré.

- Tu devrais te préparer, murmura-t-il, on débarque dans une heure.

Elena ne se le fit pas dire deux fois et se volatilisa en un éclair. Son mari la rejoignit dans la chambre et l'aida à s'habiller. La jeune femme enfila une robe turquoise et blanche sans manches et des gants de la même teinte. Elle avait hâte de débarquer et de découvrir l'environnement qui entourerait sa nouvelle vie. Elena était si pressée de quitter le navire qu'elle aurait oublié la moitié de ses affaires si Elijah ne s'en était pas occupé avant. La jeune femme attacha une laisse bleue au collier de son petit chien et glissa sa main sur le bras de son mari. Plusieurs matelots débarquèrent leurs affaires et les placèrent dans un grand chariot conduit par un des nouveaux employés engagés par William en prévision de l'arrivée de son fils et de sa belle-fille. L'homme à la peau mate, vêtu d'un vêtement coloré, les salua chaleureusement, un fort accent dans sa voix amicale. Elijah aida Elena à s'installer à l'avant, près du cocher qui fit avancer les chevaux baie peut de temps après. Le soleil de l'après-midi était brûlant et Elena remarqua que la plupart des femmes avaient quelque chose pour se protéger. Les femmes fortunées et les touristes avaient des ombrelles de toile et de dentelle aux couleurs de leurs toilettes, d'autres portaient de beaux chapeaux, souvent décorés de fleurs ou de plantes qu'Elena ne reconnaissait pas, mais ce qui la surprit le plus, c'était cette drôle de manière qu'avaient les femmes du pays d'enrouler de longs morceaux de tissus multicolores autour de leur tête.

Il faudra qu'elles m'apprennent, se dit elle en contemplant le défilé de couleurs et de tissus qui se déroulait juste sous ses yeux.

Les routes étaient tracées dans la terre rouge-orangée et chaque véhicule qui y circulait était suivi d'un nuage de poussière. Une calèche les dépassa et Elena étouffa un rire en voyant la robe des chevaux qui la tiraient, censée être blanche, qui était teintée par la terre et le sable orange. Le cocher s'appelait Idras. Ce dernier guidait les chevaux, le sourire aux lèvres, et avait une lueur émerveillée dans son regard chocolat, comme si c'était la première fois qu'il voyait la ville. Des centaines de petites boutiques en tous genre bordaient la route et chacune d'entre elle était peinte d'une couleur différente. Elena repéra une petite épicerie faite de bois, comme le reste des boutiques, dont la façade était couverte d'un vert pomme éclatant. La rue principale était bondée de monde et il n'était pas rare de voir quelques audacieux traverser juste devant vous. Idras dirigea le chariot dans une rue sur la gauche, presque aussi animée, et continua quelques minutes avant de s'arrêter.

- Il y a une réservation à votre nom, Monsieur, dit-il à Elijah, Je vous accompagnerai durant votre voyage.

- Cela ne vous dérange pas, s'étonna Elena.

- Au contraire, Madame ! Ma famille habite non loin de votre nouvelle demeure. Nous avons été engagés grâce à notre proximité.

Elijah descendit du chariot et glissa ses mains sur la taille d'Elena pour l'aider. La jeune femme se laissa faire bien volontiers et tous deux emboitèrent le pas à Idras qui poussait la porte du petit hôtel. Ils arrivèrent dans une pièce moyenne remplie de tables en bois et de bancs, un comptoir et un escalier sur la gauche en entrant et une cheminée au fond, dans laquelle trônait une énorme marmite. La tenancière, une femme forte à la peau noire, les dévisagea avant de leur sourire. Elle les invita à s'asseoir et leur apporta trois grands verres remplis d'une boisson noire.

Thifany- le sort d'une dynastieМесто, где живут истории. Откройте их для себя