Thifany- le sort d'une dynastie

Chapitre 40

Quand Lidia ouvrit les yeux, Tristam était allongé à côté d'elle, un bras sous la tête. Il avait l'air épuisé et la jeune femme soupira en se levant. Elle s'habilla en silence, mais au moment de quitter la chambre, une voix ensommeillée la retint.

- Lidia ?

Elle se retourna et croisa le regard endormi de son mari.

- Où étais-tu hier soir ?

- A la boutique. Les garçons ne te l'ont pas dit ?

- Si. Mais nous avons eu le temps d'aller dîner au restaurent, de flâner dans les rues et quand nous sommes rentrés, tu n'étais toujours pas revenu.

Tristam se redressa sur un coude et passa une main dans ses cheveux blonds ébouriffés.

- Il se peut que je me sois endormi sur le livre de comptes, avoua-t-il d'un air franchement pas fier.

Lidia expira et le rejoignit. Il la prit dans ses bras et caressa ses cheveux bruns tandis qu'elle se blottissait contre lui.

- J'ai besoin d'être certaine que tu ne te laisseras pas accaparer par l'entreprise, murmura Lidia au bout d'un moment, c'est plus important que tu ne le penses.

- Je te promets d'y veiller.

Tristam réfléchit et trouva que Lidia avait l'air inquiète.

- Est-ce que tout va bien, chérie ?

Elle soupira et Tristam eut la certitude que quelque chose d'inhabituel s'était produit.

- Ce n'est pas facile pour moi de te l'annoncer, commença-t-elle d'un murmure hésitant, surtout en ce moment, on ne peut pas vraiment dire que la période est bien choisie...

- Que veux-tu dire ?

- Je...

Lidia se redressa, assise face à son mari, à présent totalement réveillé.

- Tristam, je crois que je suis enceinte.

***

Hélios se dandinait d'une patte sur l'autre en chantant, perché sur le doigt d'Elena. La jeune femme avait décidé de laisser les perruches sortir un peu de leur cage et s'était rapidement transformée en perchoir vivant ! Indy somnolait à côté d'elle, la tête posée sur les genoux de sa maîtresse tandis que Phébé nettoyait son plumage sur l'épaule d'Elena. Elle leur donnait de petits morceaux de fruits dont les deux oiseaux raffolaient. Nelia passa soudain dans la pièce et évita visiblement de croiser le regard d'Elena.

- Viens me voir Nelia, l'appela-t-elle néanmoins, assied-toi s'il te plait.

La fillette obtempéra en fuyant son regard et s'installa sur le canapé en face d'Elena.

- Tu es gênée ?

Elle hocha la tête sans lever les yeux.

- Veux-tu qu'on en discute ?

Nelia la regarda enfin, et Elena lut de la peur dans son beau regard chocolat. Elle lui fit signe de venir s'installer à côté d'elle et prit la fillette dans ses bras. Hélios vint se poser dans la main de Nelia et elle le caressa doucement avec un doigt, fascinée par la beauté de l'oiseau.

- De quoi as-tu eu peur ?

La fillette se serra contre elle, comme si elle cherchait à se protéger.

- Je n'ai jamais vu ça avant.

Elena se retint de rire, de peur de vexer ou d'effrayer la fillette qui avait visiblement du mal à s'exprimer sur le sujet.