Chapitre 3 - Florian

6.4K 359 230
                                    

Depuis ces trois semaines où j'ai emménagé dans cette nouvelle ville, je ne suis presque pas sorti de chez moi. J'ai préféré rester à la maison.

Si on se fie uniquement à mon comportement, on pourrait tout à fait croire que je suis un garçon normal, un ado âgé de dix-sept ans, entièrement banal, entouré d'une famille lambda à l'allure aimante.

Mais c'est complètement le contraire. Personne ne sait ce qu'il se passe réellement chez moi, la face cachée de ma famille... Et je crois que c'est bien mieux ainsi. Si quelqu'un apprenait ce que je vis chez moi, je pense que tout le lycée se moquerait de moi. J'ai déjà subis tout cela au collège, je ne veux pas le revivre. C'est beaucoup trop dur à encaisser et à garder pour soi.

Quand je suis arrivé, ce fameux jour, dans mon nouveau lycée, plusieurs personnes sont venues me voir. Surtout des filles. Que des boudins.

Enfin, pour moi toutes les filles sont moches. Elles sont très loin d'être mon genre. Je suis plus du genre branché sur ceux qui ont quelque chose entre les jambes, si vous voyez ce que je veux dire.

J'ai, au premier coup d'oeil, repéré ce fameux garçon châtain, presque blond, aux yeux marrons. Très mignon, au passage.

Je n'ai pas de style de mec en particulier. Juste, quand l'un d'eux me plait, il me plait, qu'il soit noir ou blanc de peau, petit, grand, rond, maigre, blond, brun, roux...

Mais celui-ci m'a quand-même plus tapé dans l'oeil que tous les autres garçons que j'ai pu rencontrer. Il dégage quelque chose d'attirant sans s'en apercevoir.

Je sais que je n'ai pas été sympa en me moquant de lui. Mais on va dire que c'est ma technique pour approcher les gens et voir leurs réactions. Et je n'ai pas été déçu en voyant que Aiden, merveilleux prénom en passant, était extrêmement timide.

J'ai bien vu qu'il cachait son trouble le matin où je suis arrivé, mais j'ai fait style de rien pour ne pas le mettre encore plus mal à l'aise. Je sais ce que cela fait d'être tout timide comme ça. J'étais comme lui avant.

J'étais vraiment heureux de me retrouver à côté de lui en cours, même s'il m'intimide. Je ne le montre pas, bien évidemment. Mais l'aura qui émane de lui me trouble au plus haut point.

Alors me retrouver assis chez lui, avec nos deux familles réunies, le lendemain de notre rencontre, c'est assez perturbant. Surtout que j'avoue avoir peut-être un peu abusé des petites moqueries qui se voulaient gentilles.

Quand il me voit dans son salon, il se fige sur place et ne vient même pas me voir. Il faut dire qu'hier soir je n'ai pas été gentil avec lui, encore une fois. Il a bégayé et je me suis moqué de lui en faisant exprès de bégayer aussi.

Il s'assoit à l'opposer de moi et triture ses doigts.

Je dois avouer qu'il est super beau dans ce jean hyper moulant. Si je continue de le reluquer, je vais être envahis par les hormones.

Je détourne à contrecœur mes yeux de lui pour regarder mes parents qui sont en pleine discussion avec ceux d'Aiden.

"Aiden, mon chéri, s'adresse sa mère., si tu montais dans ta chambre avec Florian ?

- Mais maman !

- Aiden., elle insiste avec un regard qui dit "si tu ne le fais pas, corvée de vaisselle !"

Il se lève et me regarde. D'un signe de tête, il m'invite à le suivre. On monte donc dans sa chambre. J'adore les couleurs. Je trouve que cela le représente pleinement. On s'assoit sur son lit, et personne ne parle. C'est assez pesant, comme silence, donc je cherche un sujet de conversation.

Je crois... Que je suis gay... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant