Chapitre 8 - Aiden

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Je suis encore sous le choc. Je veux dire, je savais qu'il était gay, sinon il ne m'aurait pas embrassé. Donc... pourquoi il me dit tout ça. Et surtout, pourquoi je me moquerais ? S'il préfère les hommes, et qu'il est heureux, tant mieux pour lui. Personne n'a à juger la vie des autres.

Je vois qu'il commence à paniquer. Et la seule chose qui me vient à l'esprit est de me relever, enfin de me mettre à genoux sur mon lit, et de le prendre dans mes bras.

Il pleure sur mon épaule. Je sens ses larmes mouiller mon tee-shirt, cela me fends le cœur. Il me serre contre lui, autant que je le fais.

"Calme-toi..., je lui chuchote doucement."

Je ne sais pas comment faire. Comment le rassurer, le consoler. Juste ces deux mots qui s'échappent de mes lèvres. Mes mains frottent son dos, alors que les siennes serrent mon maillot de pyjama. L'avoir dans mes bras me fait ressentir une chaleur dans tout le corps.

Après encore quelques minutes, ses pleurs cessent et il se recule. Il essuie ses beaux yeux presque noirs en évitant mon regard. Moi, je passe la main dans mes cheveux. Il y a une petite gêne entre nous.

"Je... Désolé.

- Ne t'excuse pas."

Il y a un petit blanc. Puis Florian se met sur ses genoux avant de s'allonger a côté de moi, enfin, avec sa tête sur mon épaule. Je suis tellement crispé qu'on doit croire que je suis constipé !

"Je... depuis que mon père le sait, il fait comme si je n'existais pas. Ou alors il m'insulte quand m'ignorer ne lui suffit plus.

- C'est pour cela que vous êtes ici ?, j'ose lui demander.

- Oui... Mais ma mère a toujours bien prit mon homosexualité. Elle n'a jamais changé sa façon d'être avec moi."

Je pose ma main sur son bras. Je ne sais pas trop comment réagir face à lui. Je ne vais pas le repousser car je n'ai rien contre les gays, mais de l'avoir dans mes bras est assez bizarre. Et avoir quelqu'un dans les bras tout simplement est nouveau pour moi.

"Toi aussi tu vas partir ?, il me questionne, de la peur dans la voix.

- Non... pourquoi ?

- Parce que j'aime les hommes.

- Non. Tu es une personne normale, Florian. Ton orientation sexuelle ne définit pas qui tu es au fond de toi...

- Ce n'est pas ce que pense mon père...

- Alors il n'a pas de coeur."

•••

Je suis réveillé par la sonnerie de mon réveil. Il annonce 6h30, et donc par conséquent, une nouvelle journée de cours. Je sens un souffle dans mon cou. C'est Florian.

Hier, nous avons parlé tard. Principalement de lui. Il m'a dis qu'il a déménagé ici, il y a près d'un mois, parce que dans son lycée, on se moquait de lui. Au collège, il sortait avec un garçon, Jérôme, et il aurait fait semblant d'être gay, pour ensuite se moquer de lui devant tout le lycée.

Les personnes comme lui, et ainsi que comme toutes les personnes s'étant moquées de lui, ne devraient pas exister. Ce sont des gens horribles, des monstres.

Depuis tout petit, mes parents me disent que, même si une personne aime une personne du même sexe qu'elle, elle est tout à fait normale. Et cela est vrai. Ce n'est pas la sexualité d'une personne qui fait ce qu'elle est à l'intérieur d'elle-même.

Quand je pense que des gens pensent que les gays, les lesbiennes, les bi ou tout autre genre et orientations, sont des 'monstres', des 'erreurs de la nature', je n'ai qu'une envie. Celle de prendre leur tête et de l'encastrer dans le premier mur à ma disposition !

Florian soupire en roulant sur le dos. Il frotte ses yeux avec ses mains avant de les ouvrir. Il me sourit.

"Bonjour.

- Salut..., je réponds timidement." 

On se lève ensuite pour aller se préparer. Pendant qu'il ouvre son sac pour en sortir ses habits, j'ouvre mon armoire pour prendre les miens.

Je prends un jean beige avec un pull bleu, car il commence à faire de plus en plus frais. Florian à, quant à lui, un jean bordeaux et un polo noir à manches longues.

Je le surprends à me regarder. Ce n'est pas que je n'aime pas, mais... c'est assez gênant.

"Je... Je vais me laver, je le préviens pour m'échapper."

Je n'attends pas sa réponse que je sors déjà de ma chambre pour aller dans la salle de bain aussitôt. Je laisse l'eau chaude couler le long de mon corps, un bras contre le mur, les yeux fermés.

Je resterai bien un peu plus longtemps, mais il y a encore Florian qui doit passer à la douche avant de partir pour le lycée...

•••

On est sur la route, l'un à côté de l'autre, en direction de cette prison éducative. Je n'ai pas vraiment envie d'y aller. En fait, j'ai plus envie de rester chez moi avec Florian que d'aller au lycée.

C'est étrange ce que je ressens. Je pense de plus en plus à lui. Bon, il est chez moi depuis deux jours, donc on se voit tout le temps, mais les rares fois où il n'est pas avec moi, je pense à lui. Comme s'il manquait quelque chose à mon quotidien.

"Aiden ?"

Je lève la tête vers Florian. Il me regardait déjà.

"Hum ?"

En moins de deux secondes, je me retrouve plaqué au mur d'une maison, les lèvres de mon colocataire collées aux miennes.

Ses lèvres bougent assez rapidement contre les miennes, mais c'est agréable. Je me surprends même à répondre à son baiser. Je ferme les yeux, comme Florian depuis qu'il m'embrasse.

Sa langue force le barrage de mes dents et caresse la mienne. Je pose mes mains sur sa taille, ne sachant pas trop où les mettre ailleurs.Quand il se décolle de moi, c'est simplement par manque de souffle.

"Merci, me chuchote-t-il."

Je reste quelques secondes ainsi, puis ouvre les yeux. Je suis seul dans la rue, qui n'est qu'à deux pas du lycée. Il est déjà parti. Je touche ma bouche, légèrement ouverte, du bout de mes doigts.

"Derien..."

Je murmure ceci, même si je ne sais pas de quoi il me remercie. Je n'ai rien fais de spécial, mise à part rester le même avec lui. Je ne me torture pas plus les méninges et continue la route jusqu'au lycée.

Quand je traverse la grille, je suis accueillis par les soeurs et Ryann. Mais pas Florian. Tant pis. Sidney prend mon bras et le met sur ses épaules. Euh...okay. Je le retire en souriant, gêné, puis marche.

"Mais qu'est-ce qu'elle a ? je souffle lorsque je suis loin d'eux."

Je secoue la tête et monte à mon premier cours de la journée. Histoire je crois. Même après quelques mois de cours, je ne connais pas mon emploi du temps. Il faudrait remédier à cela.

Je suis à côté de Flo dans ce cours. Il me parle comme si rien ne s'était passé tout à l'heure, donc je mets ce passage de la journée dans un coin de ma tête, celui qui dit ''à voir plus tard'', et fais comme lui. Après tout, c'est mon ami !

Ce n'est pas un baiser, bon d'accord, deux baisers échangés, qui vont changer les choses. Si...? Je ne sais toujours pas ce que je ressens au plus profond de moi, mais j'aime quand Florian m'embrasse. Cela me permet de découvrir un peu plus qui je suis...

Je crois... Que je suis gay... Where stories live. Discover now