Chapitre 5 - Loïc

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Encore un week-end mouvementé. Surtout pour mes mains, en fait. On peut dire que je me suis beaucoup astiqué durant ce week-end.

Je n'ai vu personne, par contre. Je préférais rester chez moi, avec mes pères, et en famille. Dakota et Ryann sont venus hier, avec Ellie, et son mec. Oui, elle a un mec ! Depuis jeudi, en fait... Il faudra qu'on parle de... enfin de cul, quoi. Je suis sûr qu'elle a encore plein de questions qu'elle n'ose pas me poser, par timidité. Mais elle me les posera. Et s'il faut, je lui tirerais les vers du nez !

Cette fois-ci, quand mon réveil sonne, je fais attention en roulant dans mon lit pour attraper mon bas, et je l'enfile. Castré une fois c'est suffisant, pas deux. J'ai déjà eu assez mal la dernière fois. Et on s'est assez foutu de ma gueule. Car évidement, mon père ne l'a pas gardé pour lui, et l'a dit à Ryann et Dakota, et donc aussi, à Ellie et son mec.

Après une petite douche, pour changer l'ordre de mon petit rituel du matin, je m'habille. Un fin pull beige et un jean bordeaux.

Le déjeuné se passe dans une conversation avec papa sur les universités dans lesquelles je pourrai aller. Il veut que je fasse des études dans une grande université spécialisée en droit pour avoir un bon boulot plus tard, et ne pas faire comme lui, qui travaille dans un bureau, en tant que comptable, ou comme Aiden, qui lui, possède son propre café, en ville, qui marche plutôt pas mal, au vu du nombres des clients habitués, qui viennent tous les jours boire leur petit café en lisant le journal.

Je monte prendre toutes mes affaires pour le bahut, puis je sors de la maison, après un bisou sur la joue de mon père. D'ailleurs celui-ci devrait sérieusement penser à se raser, parce qu'il commence à avoir de la barbe ! Et il pique.

Je monte en voiture et ébouriffe les cheveux blonds platine de ma cousine, sous ses plaintes.

- Ça va avec Thibault ?

Thibault c'est son petit ami. Il est grand, un peu moins que moi quand-même, métisse, les cheveux brun foncés mi-long, qu'il avait attaché en un petit chignon au-dessus de sa tête hier quand Ellie nous l'a présenté, les yeux noir, et il a vingt-deux ans. On a pas mal discuté, et en fait, ils se connaissent, Ellie et lui, depuis le collège. Il était en 3ème quand elle est entrée en 6ème, et il l'aurait aidé quand elle se faisait embêter, et ils ont sympathisés. Et les voilà qu'ils sortent ensemble ! Et avec toutes les questions que je lui ai posé, et avec les réponses qu'il m'a donné, j'en déduis qu'il est vraiment amoureux d'elle.

"Oui. Il a dormi à la maison.

- Avec toi !?

- Nan. Papa n'a pas voulu.

- Sacré Ryann.

- Oui. Tu connais mon père. Tant que Thibault n'aura pas ''fait ses preuves'', il ne l'autorisera pas a dormir avec moi. Pourtant il le connaît depuis que je suis au collège !

- Vraiment ?

- Ah oui, tu ne le sais pas toi. Je n'ai jamais vraiment eu d'amis, je n'arrive jamais à m'intégrer dans les groupes, j'avais toujours l'impression d'être de trop. Et la vraie raison de notre rencontre, c'est que je venais de me faire rejeter par un groupe de fille. Il est venu, et il m'a ''prise sous son aile'', et mon père a tout de suite voulu connaître mon premier véritable ami. Et... j'ai menti... ça fait plus de deux mois qu'on est ensemble, lui et moi. Et...

- Et ? Les questions que tu m'as posé, c'était parce que tu voulais... passer ce cap avec lui ? C'est ça ?

- Ouais. Il attend depuis près de deux mois que je sois prête pour le faire, et je me dis que... si je ne couche pas, il me quittera pour une autre... mais je l'aime vraiment, et si je dois coucher pour le garder... je le ferais.

- Hé hé hé ! Tu ne dois pas te forcer à coucher pour être avec un mec. Si il t'aime vraiment, il pourrait attendre des années, pour coucher, et il profiterait juste des moments passés avec toi. Genre cinéma, restaurant, ou juste une sortie en ville pour manger une glace. Ok, vous n'avez plus quinze ans, mais des choses comme ça devrait lui suffir s'il t'aime réellement.

- T'es sûr ?

- Oui. Fais-moi confiance, Ellie."

Elle me sourit, et on continue la route jusqu'au lycée, tout en parlant d'autres choses. J'adore parler avec Ellie, on a toujours un truc à se dire, même si ce ne sont que des choses futiles, parfois. Comme pourquoi il n'y a que les femelles chat qui ont trois couleurs de pelage, alors que les mâles ce ne sont que une, deux, ou quatre couleurs, ou alors pourquoi, quand un mec perd son pucelage c'est ''super ! On va fêter ça !", et quand une fille n'est plus vierge, ça y est, c'est une salope selon son âge. Je suis d'accord que si une fille couche à douze ou treize ans, ça fait un peu pute, c'est tôt, et tout, mais après c'est son corps, elle en fait ce qu'elle veut.

Elle se gare, et on descend. Pour une fois, mon groupe d'amis est devant la grille, mais il manque Cheryl. Elle doit être malade, ou alors elle a la flemme donc elle n'est pas venue.

J'embrasse la tête de ma cousine.

"À ce soir, petite.

- Je suis pas petite ! C'est toi qui est trop grand ! Sale asperge !

- Moi aussi je t'aime ma mini-cousine !"

Elle me fait un doigt d'honneur sous le rire de certaines personnes, dont le mien, et je rejoins mes très chers amis.

"Pourquoi vous êtes ici ?

- On n'a pas cours ce matin. Visite des collégiens, et c'est notre prof qui leur fait. On va à la plage du coup, tu viens ?

- Bien-sûr.

- Et ce midi, on va chez qui ? Parce que à la cantine, ça va être Bagdad avec tous les troisièmes.

- Chez moi. En plus Rachelle veut te voir, Loïc."

J'accepte, comme les autres, et on va attendre le bus qui amène au centre-ville. Quand on y est, à la plage, on enlève tous nos chaussures et je mets les miennes dans mon sac, pour ne pas être encombré.

Sur le sable, déjà un peu chaud de cette mi-avril, il y a plusieurs personnes : une famille certainement en vacances, avec le décalage des zones A, B ou C ; un couple court avec deux dalmatiens, un chacun ; plusieurs ados jouent ensemble, soit au foot, ou alors à se lancer un freezbee.

Notre groupe marche dans le sable, près du bord de l'eau. Je suis à l'arrière, seul. Jusqu'à ce que Tristan ralentisse jusqu'à ce que je le rattrape.

"Continuez sans nous !

- Ok !"

Pendant que Corey, Mario, Diego et Gwen contingent la route, nous on se tourne vers l'eau, et j'observe les vagues. Avec le soleil de début printemps, les vagues ont des reflets légèrement orangés. C'est magnifique.

L'eau monte petit à petit, si bien qu'on doit remonté le bas de nos jean pour ne pas les mouiller.

"Je peux te poser deux questions ?, me demande Tristan.

- T'en as déjà posé une, je ris.

- C'est pour ça que j'ai dit deux."

Je ris encore plus. Il nous la fait toujours celle-là !

"Ouais. Pose ta question.

- Pourquoi... pourquoi tu m'as regardé comme ça vendredi ? Juste avant la fête, chez moi."

Je crois... Que je suis gay... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant