Chapitre 15 - Aiden

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Il... m'aime ?

Mon coeur se gonfle de bonheur et de peur à la fois. Je le regarde dans les yeux avant de m'effondrer dans ses bras. Mes doigts accrochent la peau de son dos, et les siens me tiennent.

"Hé... qu'est ce qui t'arrive ?

- T'es la seule personne autre que ma mère à me l'avoir dit.

- Et ton père ?

- A chaque fois c'est ma mère qui dit ''on t'aime'', mais c'est juste un ''je t'aime''. Je n'ai jamais entendu mon père me le dire lui-même...

- Mon bébé...

- Finissons cette douche, je dis en riant puis en me redressant.

- Oui."

On se lave rapidement puis on se sèche, et on s'habille. Ce matin, je mange un peu, puis je monte préparer mon sac.

On sort, et on se dirige vers l'arrêt de bus. J'ai mal au ventre, tant je stresse. Je stresse à l'idée que cette... salope de Sidney ait dit que j'étais gay aux gens du lycée, je stresse de savoir comment on va être accueillit ce matin, j'ai peur de ce que vont dire les personnes si elles le savent. Et j'ai peur de plein d'autre choses trop longues à dire. Juste avant d'arriver, Florian presse ma main.

"Je suis avec toi, okay ? Quoi qu'il arrive.

- Merci.

- C'est normal."

Je l'embrasse timidement puis on va attendre le bus. Pour l'instant, personne ne fait attention à nous. Il y a toujours les regards de quand une personne arrive. Moi aussi je fais ça, regarder la personne qui vient d'arriver. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme... automatique.

Après quelques minutes, le bus arrive. On se met tous les deux, Flo et moi, vers le devant du bus, et le trajet commence. Mais sa main dans la mienne m'aide à ne pas trop flipper tout de suite. Parce que je sais que le pire sera au lycée, si elle en a parlé.

Après une vingtaine de minutes, on arrive. On descend. On entre dans le lycée et on va rejoindre Ryann et Dakota. Celle-ci a d'énormes cernes sous les yeux. Comme si elle n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. Elle me regarde avant de venir m'enlacer. Je ne réponds pas à son étreinte et elle se recule.

"J'suis tellement désolée Aiden ! Bien sûr que tu me faisais pas pitié ! T'es adorable et tout mignon ! J'adore être avec vous, rire ou juste rien faire. Je ne sais pas pourquoi elle a dit tout ça, ça ne lui ressemble tellement pas ! Elle n'est pas comme ça d'habitude !

- Hey ! Respire !

- Désolée. Euh... je peux te parler cinq minutes ?, elle me demande, gênée.

- Heum... oui."

Elle prend ma main et me tire jusqu'aux toilettes des filles.

"Dakota ? Euh... Je suis un peu pas à ma place ici. Tu veux pas qu'on aille...

- Je suis enceinte."

Sous le choc, ma bouche reste grande ouverte, vite rejointe par mes yeux. Je la regarde, puis regarde son ventre.

"Tu... quoi ? Mais..."

Elle se lance dans un monologue en faisant les cents pas.

- Je sais ce que je dis, Aiden. On se protège à chaque fois, avec Ryann, et je ne l'ai jamais trompé. C'est la capote qui a dû craquer. Je prends même la pilule depuis que j'ai eu mes règles ! Je comprends pas. J'ai peur... Tu me vois, moi, être mère !? Et Ryann ? Est-ce qu'il voudra de cet enfant ? Et s'il me rejette ? Si il nous abandonne, le bébé et moi ?

"Tu... tu en es à combien ?

- Treize semaines. C'est trop tard pour avorter.

- Tu l'as su quand ?

- Lundi. Il était déjà trop tard. Je dois faire quoi !?

- En parler avec Ryann. C'est le père...

- Mais j'ai peur.

- Je sais. Viens là."

Je l'attire dans mes bras. Chose que je fais rarement. Elle se laisse aller contre moi, en s'aggripant à mes épaules.

"Allez, tu devrais lui dire le plus tôt possible.

- Ouais..."

Elle essuie ses yeux avant de sortir. Plusieurs filles m'ont dévisagées, mais c'est tout à fait compréhensible. Un mec qui est dans les toilettes des filles, c'est bizarre. On rejoint le groupe juste avant que ça sonne. On monte en cours, et pour le moment, tout va bien.

•••

Je sors de mon cours de maths, avec Dakota. On n'a pas reparlé de ce matin, mais je sais qu'elle n'est pas bien. On retrouve tout le monde à la cantine, et on mange. Mais ce repas calme est gâché par une déclaration.

"Écoutez-moi tout le monde. J'ai une annonce à faire. Vous voyez, le mec là-bas ? Aiden Lambert ! Je suis tombée amoureuse de lui, en même pas un mois. Et puis j'ai remarqué qu'il avait changé. Toujours dans ses pensées, dans la lune... Et vous savez pourquoi ? Parce que ce mec aime les mecs ! Il est gay ! Un vrai suce-boules !"

Elle a osé. Cette grosse... Non, ne t'abaisse pas a l'insulter. Sidney a osé dire devant tout le lycée ce que je redoute le plus. Et le pire, c'est que tout le monde me regarde, avec du dégoût, voire de la haine dans les yeux. C'est trop pour moi. Je laisse mes affaires et mon plateau et sors de la cantine. Je ne peux pas rester là. C'est impossible.

"C'est ça, casse-toi, pédé !, crie un mec au fond de la cantine."

Tout le monde rit. Ça ne fait même pas une semaine que je sais réellement qui je suis, que je suis déjà la risée du lycée. Pourquoi ça doit m'arriver à moi ? J'ai déjà eu du mal à m'intégrer, et j'ai déjà une trahison dans mon compteur ''ami''.

C'est beau la vie, putain ! La vie est une salope ! J'aurais jamais dû faire rentrer des gens dans ma vie, ça ne serait jamais arrivé...

Je sors dans la cour et trouve un petit coin assez tranquille, où très peu de personnes peuvent me voir. Je m'assois contre le mur, les jambes repliées contre mon torse, la tête dedans et mes bras autour. Je ne pleure pas encore, mais j'ai les larmes aux yeux.

"Putain bébé, je t'ai cherché partout ! Ça va pas de disparaître comme ça !?"

Je lève les yeux pour le voir accroupi devant moi. Il pose ses mains sur les miennes, et ce simple contact me fait lâcher les armes. Je laisse mes larmes couler. Il les essuie rapidement avant de froncer les sourcils. Il me secoue.

"Aiden, tu vas bien m'écouter. Je t'interdis de pleurer. Ne pleure pas ici, pas devant eux. Ça leur ferait trop plaisir de voir que leur merde t'atteint. Alors je veux que tu ne pleures pas au lycée, ou dans la rue si on le fait dehors. À la maison, tu te lâcheras, et je serais là pour toi, ok ? Mais putain, ne pleure pas au lycée. Je ne peux pas te prendre dans mes bras et t'embrasser comme je veux pour te réconforter, et ça me comprime les tripes de te voir ainsi. Ok ?

- O...oui...

- Allez, câlin."

Je m'avance pour qu'on soit dans les bras l'un de l'autre. Il se balance lentement de droite à gauche.

"Je t'aime mon petit bébé."

J'aimerai lui dire pareil, lui confier ces trois petits mots pourtant si important dans la vie de chaque personnes. Mais je ne peux pas. C'est surtout que je ne suis pas sûr et certain de ce que je ressens. Je sais que c'est fort, presque incontrôlable. Que je veux tout le temps être avec lui, collé à lui tel des siamois, je ne sais pas s'il s'agit d'amour ou simplement d'attirance. Il faudra remédier à ceci...

~~~~~

C'est très difficile pour moi d'écrire ce chapitre, et aussi le précédent, et ce sera encore pire après. Ce que dit Sidney, et les autres sur les gay, sont complètement l'opposé de ce que je pense. Mais il le faut bien pour l'histoire, donc bon...

Je crois... Que je suis gay... Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora