Chapitre 18 - Aiden

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Après une journée du moins mouvementée, je rentre chez moi. Toute la journée, Ryann et Dakota n'ont fait que se chercher des yeux, et quand ils se voyaient, ils regardaient ailleurs. De vrais enfants...

J'ai réfléchis aussi aujourd'hui. Et j'ai pris une grande décision : je dois avouer mon homosexualité à mes parents.

C'est vrai que j'ai peur du regard et du jugement des autres, mais je n'ai pas honte d'avoir un petit-ami. J'en suis même fier. Je me répète, c'est vrai, mais on ne peut pas luter contre ses peurs, il faut les affronter pour passer outre. Ou alors vivre avec, mais cela nous pèsera indéfiniment.

J'ouvre la porte, puis la ferme derrière moi et monte déposer toutes mes affaires dans ma chambre. Je descends ensuite et embrasse tout le monde, sauf Florian a qui je demande de me suivre.

On remonte dans ma chambre et je m'asseois sur le lit. Il s'installe à côté de moi et prends mes mains dans les siennes. Je souris même si je flippe.

"Je veux leur dire.

- Tout de suite ?

- Oui. T'as raison.

- Sur ?

- Sur tout ! Aujourd'hui Sidney m'a poussé et je suis tombé, mais je me suis relevé et je l'ai ignorée. Et puis quand elle m'a parlé ensuite, j'ai répliqué, avant d'aller en cours. Personne ne m'a rien dit non plus même s'il y avait quelques regards de travers...

- Donc tu assumes...?

- Oui !"

Sans le prévenir je lui saute dans les bras, nous faisant tomber à la renverse dans le lit. Il rit, tout comme moi en fait.

Finalement je me mets correctement, la tête dans son cou, une main sur l'emplacement de son coeur et nos jambes emmêlées. Je caresse son cou avec mon nez.

"Tu vas mieux toi ? 

- Oui. Rien de bien méchant. Je reviens demain.

- D'accord."

Là, dans les bras de Florian, je me rappelle qu'il est chez moi parce que son père n'a pas accepté son orientation sexuelle. Si mes parents font de même, qu'est-ce que je vais faire ? Je ne vais pas pouvoir partir chez Flo, puisqu'il est ici. Je n'ai pas le numéro de Dakota, et puis même, avec ce qu'elle traverse en ce moment, je ne vais pas aller squatter chez elle si ça se passe mal.

Je risque de vivre un enfer, mais je resterai chez moi. C'est ma vie, après tout, et je devrais vivre comme elle vient, avec ses bonnes et ses mauvaises choses. Entre autre, avec soit l'acceptation, soit le rejet de mes parents.

"Tu penses à quoi ?, m'interroge Florian.

- A la réaction de mes parents...

- Je comprends.

- Tu l'as fais comment toi ?

- J'avais quatorze ans, et je rentrais du collège. J'avais eu mon premier baiser ce jour-là, c'était avec Jérôme. Alors j'ai voulu le dire à mes parents. Quand j'ai dis ''j'ai embrassé Jérôme'', ma mère a d'abord rit, en disant qu'il fallait arrêter de faire ce genre de blague, et quand elle a vu que je ne riais pas, elle m'a sourit et m'a pris dans ses bras. Puis ensuite mon père. Il a hurlé à ma mère de ne pas toucher un ''monstre'' comme moi. Il m'a engueulé en disant que j'était la pire erreur de sa vie, que je n'étais plus son fils, et qu'à mes dix-huit ans, je devrai quitter la maison. Après, mon frère, qui avait quatre ans, à vu que je pleurais, et il m'a pris dans ses bras. Sauf qu'il y avait mon père, et il m'a frappé, car je ne devais pas ''refiler ma maladie à mon frère'', comme il l'a dit. Et depuis c'est comme si je n'étais plus là. On s'ignore.

- Je... je ne sais pas quoi dire...

- T'as rien à dire, Aiden. Mon père est un con, c'est un fait. On ne peut pas le changer."

Je relève la tête pour le regarder. Malgré ses yeux larmoyants, il sourit.

"Et même s'il ne m'aime plus, je suis heureux."

Sa bouche prend d'ors et déjà la mienne en otage. Le baiser est salé par ses larmes, mais il est agréable.

"On devrait descendre, ils vont se poser des questions.

- Oui."

Pourtant, aucun de nous ne bouge. On reste là, à se regarder dans le blanc des yeux.

Après plusieurs minutes, on se lève quand-même et on descend. Mon père est rentré, et nos mères sont dans le canapé, devant "les reines du shopping''.

Je prends place à côté de la mienne et pose ma tête sur son épaule. Elle me caresse directement les cheveux.

"Tu vas bien ?

- Oui... pourquoi ?

- La dernière fois que tu m'as fais un câlin comme ça tu devais avoir onze ans.

- Tu me manques.

- Oh Aiden..."

Elle me serre contre elle et je sais qu'elle sourit. Je souris aussi.

•••

On est tous autour de la table. Tout le monde parle de sa journée, de ce qu'il a fait, et si cela se passe bien. J'ai peur de faire mon coming-out, mais je veux le faire ce soir. Je prends la main de Florian sous la table et respire un grand coup avant de me racler la gorge.

"Euh... je..."

Bravo ! On applaudit ce très beau discours Aiden. Allez, prends ton courage à deux mains et lance toi ! C'est pas compliqué.

"On t'écoute, mon chéri.

- Je... ça fait quelques semaines que je... enfin j'étais perdu.

- Et donc ?

- Bah... j'ai eu des amis qui étaient en couple... et j'ai remarqué que je n'étais pas attiré par les filles...

- C'est rien mon fils, tu n'as que dix-sept ans, tu as le temps ! T'en fais pas pour ça., enchaîne mon père.

- C'est pas ça... c'est que... les filles ne m'intéressent pas...

- Tu peux être plus clair ?"

Je lève la tête et regarde mes parents.

"Je... J'aime les garçons..."

La main de Florian presse la mienne alors qu'il y a un énorme blanc. Enfin, jusqu'à ce que mon père se lève en tapant du poing.

- C'est une blague !?

Il me pointe de sa fourchette.

"J'espère que tu rigoles, parce que même si ça je me fais pas rire je... Dis-moi que tu blagues, Aiden !

- Non..., je lui avoue en baissant la tête."

Il tire mon maillot pour me lever et me frappe du revers de sa main. Si fort que je tombe au sol, et que son alliance m'a coupé la joue. Je porte ma main à celle-ci, qui me brûle. Je pleure de douleur physique comme psychologique.

Rémi et nos mères crient de surprise. Et Florian à les yeux qui sortent de leurs orbites. Madeleine amène Rémi en haut. Ma mère se place devant moi.

"Pousse-toi, Natacha.

- Il est hors de question que tu touches une nouvelle fois mon fils !

- Ton fils, comme tu dis, est une erreur de la nature ! Un homme est fait pour trouver une femme et la foutre en cloque pour avoir du fric. Pas se faire enculer pour n'importe quel mec !

- Très bien, dit-elle avec fermeté."

Elle croise ses bras sur sa poitrine tandis que je me relève. Flo me demande sur je vais bien.

"Oui.

- On dirait pas"

Ma mère garde la tête haute et lance froidement à mon père. J'en ai la chair de poule.

"Tu prends tes clics et tes clacs et tu dégages de chez moi."

Elle désigne par la suite la porte d'un signe de tête avant de se retourner vers moi.

Je crois... Que je suis gay... Where stories live. Discover now