Chapitre 22 - Aiden

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C'est la rentrée des vacances d'hiver. La nouvelle année à super bien commencée.

Notre maison à prit un grand coup de neuf : changement de meubles, qui passent de bois marron à blanc ou noir laqué. On a modifié la disposition des meubles, racheté un lit pour moi, un double 200X200. En fait, la maison est presque méconnaissable de l'intérieur.

Ryann et Florian nous ont aidés ma mère et moi, et heureusement, car ce n'est pas avec mes petits muscles que j'y serai arrivé.

Ce matin je me réveille dans mon grand lit, qui se trouve désormais face à la fenêtre, et sur le mur face à la porte, il y a mon armoire et mon petit bureau, avec toutes mes affaires de cours.

Et comme un con, j'ai oublié de fermer mon volet, et le soleil agresse mes yeux de bon matin. Je grogne et enfouis ma tête sous l'oreiller.

"Aiden ! Tu vas être en retard !, crie ma mère de la cuisine."

Je sors du lit en jurant et prends les premières fringues qui me tombent sous le main, c'est-à-dire un jean bleu électric et un pull noir. J'ai quand-même choisis un pull, car je ne me vois pas en tee-shirt en plein debut janvier. Je peux être bête, mais pas fou.

Après une bonne douche bien chaude, je passe mes vêtements, puis me coiffe avec du gel. Un coup de klaxon retentit déjà et je souris.

Je cours mettre mes chaussures rapidement, je fais mon sac, enfile ma veste, puis je descends les escaliers à toute vitesse.

"Attention Aiden ! Tu vas te faire mal.

- Mais non, maman."

Je prends un pain au lait et une bouteille de jus de fruits, préalablement préparé par ma mère, l'embrasse d'ailleurs sur le front, et sors de la maison.

La voiture de Florian, avec celui-ci derrière le volant, m'attend devant la maison. Je ferme la porte et vais monter à la place du mort. Dit comme ceci c'est glauque. À la place du passager plutôt.

Florian me tend ses lèvres et j'y dépose un petit baiser avant de sourire. Il sourit aussi et démarre. Je mange sur la route, en vingt minutes, j'ai largement les temps. Flo pose sa main sur mon genou.

"On fait comment au lycée ?

- J'en sais rien, je réponds, totalement perdu face à cette histoire.

- On avisera."

Après une trentaine de minutes, on arrive au lycée. J'ai dis trentaine, car une vieille, ou un vieux, roulait à trente à l'heure sur une route à quatre-vingts. J'aime pas les vieux qui conduisent...

On sort de la voiture et on entre dans le lycée, côte à côte, sans se toucher. J'ai envie de lui prendre la main, de rester dans ses bras, mais pour l'instant, je ne le fais pas. On rejoint les tourtereaux, qui sont assis sur un banc, et on parle d'un peu tout et rien.

"Salut Florian."

On lève tous les quatre la tête vers cette voix grave. Le même garçon que le mois dernier devant le bahut.

"Jérôme. Les gars, les salue Florian froidement."

La sonnerie retentit, et on ne perd pas plus de temps à parler. En cours je suis assis avec Flo.

"Il est dans le lycée ?

- J'en savais rien, désolé.

- T'excuse pas, Florian. Mais... on va faire quoi si il est là ? On a déjà eu du mal à en être là où on en est, alors si y'a ton ex...

- Je sais... Écoute b'bé, on s'en fout de lui.

- Si tu le dis..."

Je prends ensuite des notes du cours. Nos bras se touchent sur la table, et j'aime ce contact. Mais je ne peux pas vraiment lui montrer. Pas au lycée.

•••

La matinée est enfin passée. Je n'en pouvais plus. Après deux semaines de vacances et de repos, si on occulte les travaux de la maison, je n'ai plus vraiment l'habitude de travailler.

Avec notre petit groupe de quatre, notre plateau en mains, on cherche une table. On en trouve une, et on y pose nos plats, pour ensuite manger. On parle et on rit tout le long.

Je regarde derrière Ryann et je vois Sidney nous regarder méchamment. Elle croise mon regard et sourit sournoisement avant de se mettre sur sa chaise. Le bruit qu'elle fait attire l'attention.

"Le retour du gay ! Tu as eu quoi à Noël, Aiden ? Une bite en caoutchouc ? Une pute masculine ?"

Il n'y a que la moitié du self qui rit. À croire que ça ne les amuse pas, ou plus tant que cela. Mais en fait, ça ne me fait rien, juste rire. Elle croit qu'elle me rabaisse, mais en fait, c'est tout l'inverse. Elle me facilite la tâche.

Je me lève de ma chaise et fais un tour sur moi-même pour regarder tout le monde, puis je prends la parole bien fort, pour que tous m'entendent.

"Elle a raison, je suis gay. Je l'assume. Il n'y a pas à avoir honte d'aimer le même sexe que le sien. J'en suis même fier, et je l'assume devant vous tous aujourd'hui. J'ai un petit ami depuis plus d'un mois, et je suis bien dans ma peau et dans mon couple, alors que j'étais mal dans ma peau avant de le rencontrer. Donc ce que vous en pensez tous, ici, et même en dehors, ce que vous dites entre vous, ou bien ce que vous me crachez à la gueule, j'en n'ai rien à foutre. Continuez si cela vous chante, mais je m'en fous royalement."

Je suis applaudis par plusieurs personnes, dont ma table. Je suis gêné d'avoir dit tout cette tirade alors que tout ce que je cherche c'est être discret. Je me rassois, et tout reprend comme avant malgré quelques regards et quelques messes basses. Je ne finis pas mon assiette, mais je participe à la conversation.

Ensuite, on sort quand on a terminé de manger. On reste à l'intérieur car il fait froid, et surtout, je me blottis dans les bras de Florian. Il appuie sa tête contre la mienne et me serre contre lui. Ses lèvres frôlent mon oreille quand on parle en chuchotant.

"Je suis si fier de toi, Aiden.

- J'ai eu peur...

- C'est normal. Dire tout ça devant plus de mille élèves, c'est énorme.

- Je suis soulagé que tous le sachent. Et on n'a plus à se cacher.

- Oui. Je n'aurais plus à me retenir toute une journée pour t'embrasser."

Je souris, même s'il ne peut pas le voir.

"Bisou ?"

Je recule la tête et ferme les yeux. Il pose doucement ses lèvres sur les miennes, en plein milieu des élèves. Je réponds à son baiser amoureusement en resserant mes bras autour de son dos.

"Je t'aime.

- Je t'aime aussi."

On se sourit mutuellement et je me cale contre lui, la tête dans son cou, en attendant la reprise des cours.

Je crois... Que je suis gay... Where stories live. Discover now