Chapitre 9 - Tristan

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Quand les Lermoyer m'ont appelés pour me dire que Loïc allait mal, j'ai vraiment paniqué. J'avais bien vu hier qu'il n'avait pas la grande forme... Mais pas au point de presque partir en dépression.

Et l'avoir entendu de sa propre voix, dire qu'il m'aime, c'était... plaisant, étrange, effrayant, mais cela m'a aussi donné du baume au cœur.

Ce que je ressens pour lui, c'est bien plus que de l'amitié. J'ai vu que j'étais bisexuel à l'âge de treize ans, mais je n'ai jamais osé le dire à qui que se soit, autre que mes parents. Toute ma famille le sait et n'a jamais rien eu contre cela. Après tout ce n'est pas parce que j'aime autant le même sexe que moi et le sexe opposé au mien que je suis une bête de foire !

J'attends maintenant sa réaction. La bombe que j'ai lâchée n'a plus qu'à exploser, ou être désamorcée. Cela dépend de Loïc.

L'embrasser, j'en avais rêvé depuis... un sacré moment. A chaque fois qu'il me racontait sa nuit, ou sa partie de jambes en l'air, j'étais jaloux et attristé, mais je ne le montrait pas. Il ne fallait pas qu'il se doute de quelque chose. Pour moi il était un hétéro pur et dur, et que je lui dise que j'en pinçait pour lui était risqué.

Même si ses pères sont gay, je ne savais pas comment il aurait réagit.

"Tu es... bi ?

- Oui.

- Mais...

- Y'a pas de ''mais''. Je le suis depuis longtemps et je l'ai toujours bien vécu.

- Et Rachelle, Irina, tes parents ?

- Ils le savent tous, et tout le monde l'a accepté sans problème."

•••

Pour finir, j'ai passé le reste de la soirée ici. Il est près de vingt-trois heure. Avec Loïc, on a échangé quelques bisous, mais nous n'avons rien organisé ni vraiment discuté de nous, de l'évolution de notre relation.

"Je vais y aller...

- Tu veux pas dormir ici ?"

Je baisse la tête vers lui, sa tête posée sur mon torse, et souris devant sa timidité, qui elle est rare.

"Seulement si tes pères sont d'accord.

- Ils dorment. Et puis on est grand, non ?

- Ok. Je reste."

J'envoie un rapide message à Rachelle pour qu'elle prévienne les parents demain matin que j'étais ici, puis je bascule au-dessus de Loïc.

"Faut qu'on discute, Loïc."

Il devient inquiet et fronce les sourcils.

"Euh... Je t'écoute...

- On est quoi nous ? On s'embrasse, on se câline, mais qu'est-ce qu'on est l'un pour l'autre ? Tu veux que je sois quoi pour toi ?

- Je... J'en sais rien.

- Tu veux que je sois quoi !?"

Il sursaute.

- Je ne veux pas me faire de faux espoirs ou m'imaginer une relation, mais j'ai besoin de savoir. Tu me veux en tant que quoi pour toi ?

- Je...

- Meilleur ami ou petit ami ?

- En...

- Meilleur ami ou petit ami !?

- Mais laisse moi parler aussi ! Je t'aime Tristan, et je te veux comme petit ami."

Il tire sur mon maillot et joint ses lèvres aux miennes pour un baiser lent et plutôt doux. Ce n'est pas dans nos habitudes d'être doux ainsi mais avec la récente crise de dépression de Loïc, il vaut mieux être soft.

"Moi aussi je t'aime, Loïc."

•••

Le réveil de Loïc sonne. La dernière fois que je l'ai entendu c'était quelques temps après la rentrée, quand j'avais dormi chez lui, parce que depuis je n'étais pas revenu passer une nuit ici.

Je me tourne vers le garçon avec qui je partage le lit, et ma jambe touche son érection.

"Zeus est bien réveillé..., je chuchote à son oreille.

- Comme toi. Le lapin est de très bonne humeur."

Je rigole avant de faire parcourir ma langue sur son cou.

"Tristan... Tu fais quoi ?"

Je continue, ne prêtant pas d'importance aux paroles de Loïc. Ma main remonte sur son torse pour finir dans sa nuque.

Il se laisse faire, de toute façon je ne l'aurai pas laisser partir. Mes lèvres aspirent sa peau pour y laisser une trace rougeâtre, puis je me relève, fier de moi. Il porte sa main à son cou avant de me foudroyer du regard.

"T'es sérieux ? Je vais faire comment au lycée ?

- Dire que tu es gay et que tu as un copain ?

- Nan ! Je... Je peux pas.

- Pourquoi ?

- On est connu, tout le lycée sait qui on est, si on dit qu'on est gay c'est...

- Je m'en fous moi. Je t'aime et j'ai aucune honte à être ton petit ami. Je m'en moque de ma réputation et qu'elle soit sallie suite à notre couple. Parce que justement, c'est pour nous.

- J'y arriverais pas... Désolé."

Je soupire puis me lève pour aller prendre une douche. Pour lui, je serai prêt à tout, sauf tuer évidement, mais je suis fou de lui au point que je m'en fiche de ce que les gens et le lycée peuvent penser de nous. On nous critique ? Ils sont simplement jaloux. On nous insulte ? Ils n'ont pas de vie donc ils s'intéressent à celle des autres. C'est aussi simple que cela.

Je sors de la salle de bain en serviette et retourne dans la chambre de Loïc,  qui est encore assit sur son lit, sa tête entre ses mains. Je me poste devant lui et relève sa tête.

"Je suis vraiment désolé... J'ai trop peur que ça dérape.

- Sinon on fait comme d'habitude, on va en cours, on reste avec nos amis, et si tu veux m'embrasser ou prendre ma main tu le fais. Moi je m'en contrefous de leur avis, c'est ma vie et je la mène comme je veux.

- J'aimerai penser comme toi..."

Je l'embrasse pour le couper dans sa tristesse puis frappe sa cuisse.

"Va te préparer Lolo ! On part dans trente minutes. 

- Comment tu m'as appeler ?

- Lolo, je pouffe de rire."

Il secoue la tête en souriant.

"T'es un gamin.

- Au moins je t'ai fait sourire."

Il récupère quelques affaires dans son armoire et se colle à mon torse encore mouillé pour m'embrasser à son tour, en palpant mes fesses. Je retrouve enfin mon meilleur ami, sans timidité et joueur.

"On se retrouve au p'tit dej' !, me dit-il en me faisant un clin d'œil."

Je crois... Que je suis gay... Where stories live. Discover now