Je crois... Que je suis gay...

Bonus 3 (Lucie)

Je me rappelle encore quand j'ai présenté Ludo à l'un de mes père. Il était devenu tout blanc, nous avait regardé lui et moi à tour de rôle avant de m'enlacer et de chuchoter : "ma petite fille grandit bien vite... S'il te fait du mal tu me le dis et il lui sera impossible d'avoir une descendance".

Puis il a serré la main de mon copain en disant, je cite : "Tu fais un pas de travers tu ne pourras plus jamais avoir d'enfants. Compris ?".  Et Ludo, effrayé je pense par la carrure de papa, avait juste hoché la tête.

Cela fait deux ans déjà, et maintenant il fait partie intégrante de ma famille. Même mon deuxième père l'a accepté. Bon, je ne cache pas que ça c'est fait plus... difficilement. Sa seule petite fille voyait un autre homme que ses papas, ce fut un choc pour lui. Mais je lui ai confirmé que je l'aimerai toujours. Car il est mon petit papounet et que personne ne peut le remplacer.

Et puis... Il y a eu la rencontre officielle. Le dîner avec toute la famille. Ludovic ne savait pas où se mettre entre mes frères et mes pères. Déjà à dix ans, mes têtes de mules de petits frères étaient protecteurs et avaient promis de lui en faire voir de toutes les couleurs. Désormais, deux ans plus tard, ils sont limite inséparables !

"u penses à quoi ?, chuchote une voix à mon oreille.

- Ta rencontre avec ma famille."

Ludo me comprime contre lui avant de parler.

"C'était horrible ! Seul face à quatre hommes... Mais je m'en suis sortie comme sur des roulettes, donc tout va bien. Et puis on est toujours ensemble, c'est que je n'ai rien fait de mal.

- Oui. Heureusement."

Après un petit bisous échangé, je pars me préparer. On fête les deux ans de Lise, ainsi que les un ans de Liam. Il se trouve que Pascaline et Ellie ont accouché le même jour, à un an d'intervalle. C'est beaucoup plus pratique pour les dates, mais les porte-monnaies souffrent de tous ces cadeaux à acheter !

•••

On se présente à la salle des fêtes où est organisée la fête en honneur de mes neveux. Je les considère comme tel même s'ils sont aussi mes cousins.

Papy Aiden vient m'enlacer tendrement. Même à dix-huit ans il me voit encore comme la petite fille de cinq ans qu'il a vu quand j'ai été adoptée.

Ensuite, Florian, ainsi que Samia, viennent me voir. Samia est ma tante, mais aussi mon amie. C'est bizarre je sais, mais bon...

"Où sont les bébés ?, je demande toute excitée de revoir les petits bout de chou.

- Avec leur parents.

- Merci."

J'attrape la main de Ludovic et je cherche Rémi et Pascaline pour commencer. Je les trouve autour d'une table, à discuter.

"Hey ! Ma petite Lise."

•••

De retour chez mes parents après un week-end chez mon copain, je pose toutes mes affaires dans ma chambre.

"Déjà rentrée ?, demande la voix de Tristan.

- Papa... Je sais très bien que tu n'attendais que ça. Tu déteste que je ne dorme pas à la maison.

- Tu as raison.

- Tu n'as rien à craindre. Il est adorable.

- Il est surtout plus vieux.

- Trois ans seulement.

- Je veux juste...

- Me protéger. Je sais. Mais je suis grande maintenant. En parlant de ça... Où est papa ?

- En bas."

On descend donc, et je les convie au salon, moi en face d'eux.

"Alors... si je vous ai fais venir là, c'est parce que... Avec Ludovic on a beaucoup parlé ce week-end, et... ça fait déjà deux ans passé qu'on est ensemble. Il m'a proposé de venir vivre chez lui... Avec lui. "

Alors que Tristan ouvre seulement la bouche sous le choc, Loïc en avale l'air de travers et je me lève pour tapoter son dos.

"Ça va

- Oui oui... Tu veux vraiment partir de la maison ?

- Papa... Ne me fais pas culpabiliser... J'aime vivre avec les jumeaux et vous, mais Ludo.... C'est Ludo quoi. Je l'aime depuis des années, et il me rend heureuse.

- Ma petite fille grandit encore. Si tu es sûre que tu fais le bon choix, suis-le. Mais viens de temps en temps nous rendre visite.

- Évidemment enfin. Tous les week-end si tu veux.

- Oui. Et pas de bébé tout de suite hein, je ne veux pas être papy, je n'ai que trente-cinq ans !

- Non. T'inquiète. Je ne suis pas prête.

- Tu ne l'as jamais fais ?

- Bien-sûr que si... Mais dix-huit ans c'est beaucoup trop jeune.

- Effectivement."

Au final, Tristan suit l'avis de Loïc, et je préviens Ludovic qu'ils sont d'accord. Il n'y aura plus qu'à se mettre d'accord sur la manière dont mon déménagement va se dérouler, et je serais comblée au maximum.