CHAPITRE 3

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CHRISTELLE

L'après-midi s'est agréablement bien déroulée. N'ayant que deux heures d'accompagnement personnalisé avec madame Durant – l'unique professeur qui doit bien m'apprécier je pense. A chaque fois que je l'avais – en soi deux heures par semaine, elle ne me traitait pas comme si j'étais inférieure, non sans tous ses regards hautains, elle me traite comme si j'étais égal à eux. Avec bienveillance, avec patience et ça en dégoûte les élèves de ma classe. A chaque fois que nous allons à ce cours, je peux entendre les élèves murmurer et chuchoter à quel point ils vont s'ennuyer, qu'ils ne pourront pas me faire chier, me faire sortir de mes gonds et me faire sentir inférieure à eux.

Étrangement, ils sont tous riches et ils s'en vantent bien auprès de moi qui vit « modestement » alors que ma famille roule sur l'or. Soit pas autant qu'eux qui doivent peut-être avoir des milliards mais quel est la différence ? J'ai l'impression qu'ils cherchent sérieusement des problèmes. Heureusement que Jeremy existe sinon je ne donne pas cher d'eux. Les cours s'achèvent pour moi et quand nous sortons je me fais bousculer par un groupe d'adolescents composés de deux garçons et deux filles. Ils me regardent de façon méprisante et ne pouvant plus me contenir, j'explose :

– Mais c'est quoi votre problème ?!

Ils commencent à rire et la colère commence à monter en flèche.

– Sérieusement, vous ne pouvez pas me laisser tranquille ?

– Pourquoi ? Rit toujours l'un des deux garçons, on aime te faire chier. Te pourrir la vie c'est notre job.

– Mais que vous ai-je fait ? Putain, mais vous ne pouvez pas faire comme si j'existais pas ! Hurlé-je à plein poumons

– Le problème, c'est que tu existes. Rétorque cette fois l'une des deux filles, et tant que tu n'auras pas foutu le camp, on te fera voir toutes les misères du monde. Tu ne comprends pas sale traînée ? Tu n'es pas des nôtre. Alors tu n'as qu'à partir d'ici ! Allez ! Tu attends quoi ?

Prise d'une rage qui a dépassé toutes les barrières installés, je saute sur elle et commence à tirer sur ses cheveux. La rage pulse tellement dans mon sang que je ne me contrôle plus. Les cheveux, je les arrache. La touffe de cheveux que j'ai arraché est maintenant au sol. Son visage est en sang. Les poings que je lui ai donné ont été si violent que son visage est explosé. Elle n'arrive pas à se débattre par je ne sais quel miracle mais alors que je continuais mon massacre, je prends moi aussi un violent coup en plein visage qui me fait voler dans la cour de l'école. Quand je me relève, je vois l'un des deux garçons qui me fusille du regard et qui sans doute m'a frappé. Jeremy arrive enfin et m'aide à me relever en inspectant mon visage.

– Que s'est-il passé ? S'exclame une voix grave, celle du directeur

Il arrive furieux en me fusillant principalement du regard. La fille que j'ai frappé se fait aider par ses amis alors que le garçon qui m'a frappé s'exclame :

– C'est elle ! Elles étaient en train de discuter quand cette espèce de folle l'a frappé ainsi ! Elle a même arraché les cheveux de mon amie ! Vous devez la punir monsieur ! Elle est véritablement folle !

– C'est faux ! M'exclamé-je, ils m'ont bousculé et après ils se sont mis à m'insulter ! Monsieur ! Ils mentent !

– Taisez-vous jeune fille ! Vous allez venir avec moi tout de suite !

Les quatre adolescents sourient victorieux alors que je pars avec Jeremy qui me soutient. Mes lèvres saignent et le directeur me hurle dessus – ne semblant pas s'attarder sur le sang qui tâche légèrement son bureau. Il me congédie au bout de dix minutes et Jeremy me fait courir en direction de l'infirmerie. Il y entre en tornade et prend des produits pour me soigner.

MYSTIC - LA VILLE DES LOUPSWhere stories live. Discover now