CHAPITRE 9

226 34 25
                                    

CHRISTELLE

Le déjeuner se déroule dans l'ensemble correctement. Cette sensation de joie et de bonheur ne me quitte pas depuis que Léon et Adrian sont devenus mes amis. Et même encore bien mieux, le repas était très bon. Des frites et steak. Les frites étaient très bonnes et le steak excellent. Au moins, je suis sûr que je n'ai pas été la cible d'un empoisonnement alimentaire. Dans mon ancienne ville, il m'est arrivé de m'évanouir subitement et de découvrir qu'on avait mis des somnifères dans mon repas à une dose rarement élevée. Et sans surprise, la dame de la cantine me regardait avec un air – faussement choquée ou surprise. Mais qui irait se plaindre ? J'étais victime de tout !

Je me suis tût les premiers jours – croyant naïvement à des accidents, avant de m'abstenir de manger définitivement ou les rares fois que moi et Jeremy pénétrons dans la cantine on mangeait notre repas. Quand je l'ai raconté à Adrian et Leon, j'aurai juré que les deux garçons avaient des envies meurtrières à gérer. Quand à Bradley – que j'apprécie déjà, il a saisi l'histoire dans ses grandes lignes et se serait réjoui de leur donner une raclée. Emilio s'est contenté de rester neutre ce qui a agacé Léon qui se retenait de hurler sur lui pour ce calme. Mais derrière la façade impénétrable de mon frère, se cache une haine qui éclaterait si jamais leurs regards se recroiseraient.

Désormais, j'attends patiemment la sonnerie pour que je puisse quitter l'établissement avec Emilio et son ami Bradley, Leon et Adrian. Nous discutons tranquillement moi, Léon et Bradley alors que Adrian et Emilio discutent un peu plus loin. Bradley est en train de se décrire et de me montrer un peu le dessin du programme qu'il réserve à mon frère. Et j'avoue que j'y adhère, ça aidera Emilio à s'ouvrir – un peu, même si sa façade de glace sera très difficile à briser. Quoique, si ça aide, je suis disposé à lui donner un coup de main. Alors que j'allais filer aux toilettes, le téléphone portable de Leon sonne.

– Oui ? Adrian ?

Je ne me préoccupe pas et continue de marcher en direction des toilettes quand il s'exclame :

– Quoi ? T'es sûr ? Bon, je viens tout de suite !

Il raccroche et me lance un regard en disant :

– Emilio est à l'infirmerie.

— — —

– Tu vas bien Emilio ? S'inquiètent mes frères aînés

Emilio gémit une réponse avant de se redresser lentement sur le lit où il est allongé. Il se fait enlacer par Eduardo et Marco et je l'embrasse le front. Léon, Adrian et Bradley sont aussi présent dans la pièce, et Bradley ne cache pas sa peur – en faisant toujours des caisses. Je décide de poser une question :

– Emilio ? Que s'est-il passé ?

Il gémit encore une réponse avant de fermer les yeux, ne voulant visiblement pas en parler. Mais je refuse de rester sans réponse et je reprends avec véhémence :

– Emilio. Dis-moi ce qui s'est passé.

Emilio ne me répond pas, il ne me regarde pas alors que les jumeaux me demandent de le laisser se reposer. Excédée, je sors de la pièce pour prendre un peu d'air. Emilio est quand même ici depuis une bonne heure et les parents sont trop occupés pour se déplacer selon mes frères aînés. Je suis un peu remontée contre eux, quel genre de parents sont-ils pour ne pas passer leur enfant qui s'est évanoui ? Déjà que moi et les parents, nous n'entretenions pas une relation qui excelle elle se dégrade de plus en plus maintenant. Je me dirige vers le bar du Lycée et demande une bouteille de coca-cola. Je sors une pièce de deux euros – pile la somme, et après avoir payé, je me retourne et me retrouve face à Léon. Je lui souris et il me le rend.

MYSTIC - LA VILLE DES LOUPSWhere stories live. Discover now