CHAPITRE 28

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CHRISTELLE

– N'oublies pas d'allumer les lumières quand le soir tombera. Au moindre petit problème, on rapplique. Un simple coup de fil de ta part et on sera là très rapidement. Tu es sûr que tu ne veux pas allez chez Jérémy ? Demande mon père

– Rassure-toi, c'est Jérémy qui va venir chez moi. Ne t'inquiète pas, on va réviser un peu la Philosophie. Mais vous, évitez de rentrer trop tard. Je ne voudrai pas encore me retrouver seule pour dîner. Et puis, c'est très étrange que vous sortez tous, encore une fois. Je rappelle que les jumeaux vont chez des amis, Emilio traîne en ville avec Bradley et vous, vous partez en réunion de travail. Et moi, je serai avec Jérémy.

Ma mère roule des yeux avant de baiser mon front.

– C'est une bonne chose qu'Emilio sorte avec Bradley. C'est très bénéfique pour lui. Les jumeaux réussissent à s'adapter à leur nouvelle et vie et ils en profitent. Nous, nous travaillons. Il n'y a rien d'étrange.

Sentant que la conversation va encore aboutir sur la section « inutile », je ne rétorque pas. Emilio qui descend, récupère ses écouteurs dans le salon, avant de me serrer dans ses bras. Il me serre longuement et je lui rends son étreinte. Récemment, il se montre un peu plus affectueux et démonstratif envers nous. C'est un progrès. Il se détache de moi en murmurant :

– J'aurai aimé rester. Mais ça aurait été trop gênant. Je préfère la compagnie de Bradley.

Je roule des yeux en sachant très bien de quoi il fait référence. Alors que j'allais répliquer, les jumeaux décident de sortir en même temps. Eduardo ajoute :

– Trop, j'avoue. Voir comment vous aurez débuter la conversation, la tournure de la situation, vos gestes ! Ça aurait pu être digne des plus grands films avec ce type de scénario !

– « Situation gênante : dix jours après une après-midi magnifique ». Bientôt sur vos écrans. S'exclame Marco

Les jumeaux rient alors que Emilio sourit narquoisement. Faisant mine d'être énervée, je pars en direction du salon dans une démarche d'énorme bébé gâté. Une petite trentaine de secondes ne s'écoulent avant que les garçons – qui me servent aussi de frères, viennent s'excuser. Je fais mine de réfléchir avant d'accepter leurs excuses. Ils finissent par partir très rapidement et je suis désormais seule dans la maison. Je monte dans ma chambre pour prendre mon matériel de Philosophie. J'en profite également pour vérifier la cuisson du gâteau que j'ai commencé à préparer. Tout allant bien, je me dirige de nouveau dans le salon et m'installe sur le canapé. Mais à peine installée que la sonnette retentit. J'inspire un bon coup avant de crier :

– Tu peux entrer !

La porte d'entrée s'ouvre et se referme au vu du bruit qu'elle produit. La silhouette de Jérémy se dessine. Il est un peu penaud, le regard dirigé sur le sol et semble tout gêné. Je peux le comprendre, moi également j'en suis extrêmement gênée, mais j'essaye d'en faire abstraction. Je vois en plus qu'il a apporté une boîte de macarons. Il se passe une main dans les cheveux avant de commencer à prendre la parole :

– Salut. Tu vas bien aujourd'hui ?

Je fais un sourire coincé avant de hocher la tête. Je l'invite à entrer pour que nous puissions commencer à travailler notre Philosophie.

– J'ai préparé un gâteau. Je vais voir où en est la cuisson, je reviens vite.

Profitant de l'excuse du gâteau, je m'éclipse très rapidement dans la cuisine. Le gâteau quasiment prêt, j'éteins le four. Je l'ouvre et me munis de gants pour pouvoir le sortir. Je le dépose rapidement sur la table afin d'enlever les gants. L'odeur du gâteau me parvenant aux narines, je décide de prendre un tout petit morceau. Mais vu que j'ai oublié que le gâteau vient de sortir récemment du four, je me brûle. Un cri m'échappe et alors que je pensais être seule, Jérémy intervient et prend le doigt que je me suis brûlé.

MYSTIC - LA VILLE DES LOUPSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant