CHAPITRE 59

78 10 5
                                    

SEBASTIAN

Ça fait une semaine que les jumeaux ont été déposés chez Violette et Cyric. J'ai appelé hier le couple d'humains pour m'assurer de leur bien-être et les petits anges ne sont pas très rassurés quelque fois. Mais ce n'est qu'un temps vu qu'après ils s'endorment encore. J'avoue avoir beaucoup de mal à me détacher d'eux et je ne cesse de me demander si je n'aurai pas dû les garder et les élever comme mes enfants. J'aurai peut-être pu... Mais pour Christelle, je respecte son choix. Les voir en permanence aurait pu avoir des conséquences négatifs sur elle ou sur sa thérapie. Par moment je pense ainsi, par d'autre moment je me dis que c'était la meilleure solution.

La meute continue de s'entraîner. On le doit jusqu'au jour où cette guerre va éclater. Je sens d'ailleurs qu'elle n'es pas très loin. Je ne l'ai dit à personne encore, mais j'ai repéré des pièges un peu partout et je les ai enlevé. Les proches de Christelle évite de parler des enfants. Je crois que c'est un sujet frais et aussi douloureux pour eux. Ils auraient aimé les élever, mais ils ne se sentaient pas capable. Moi j'aurai pu. J'aurai peut-être appris à aimer au fil du temps. Mais bon, ils sont désormais partis et rien ne cesse de repasser ce qui est passé. Oui, il faut que je pense ainsi. Quand à la mère, elle ne parle pas d'eux, elle semble les avoir oublié. Et le plus dur dans tout ça, c'est qu'elle commence peu à peu à redevenir la personne qu'elle a été avant tout ça. Comme si c'était en réalité la perte des bébés avait été le déclic qui la fait revenir vers la lumière. C'est atroce de dire ça, mais les événements se déroulent ainsi.

Aujourd'hui je descends voir mon géniteur dans l'espoir de le faire parler un peu. Léon, Bradley et Erwin m'accompagnent, la sœur jumelle de Léon préférant rester avec Christelle avec sa mère biologique. Nous arrivons dans la cellule où on l'a délicatement logé durant tout ce temps. Il est blessé de partout, du sang est collé à ses cheveux, du sang séché apparaît sur ses jambes, ses yeux sont vitreux, il a le corps entier parsemé de blessures en tout genre vu qu'on disposait d'un fouet, d'aconit tue-loup, d'argent en liquide, on avait pas mal d'ustensiles dédiés à la torture. Mais c'est surtout Kelem qui s'est éclaté, et il avait réussi à le faire crier comme jamais on l'avait entendu crier. Kelem avait pénétré dans son esprit et l'avait manipulé comme bon lui semblait. Limite, on aurait pu croire que notre géniteur allait faire un infarctus tant Kelem n'y allait pas avec le dos de la cuillère.

– Bouge-toi gros con ! S'écrie Erwin avec brutalité

Il secoue le corps entier de notre géniteur et ce dernier gémit. Voyant aucune réaction, Erwin se munit de gant puis de l'argent en liquide avant de le verser sur lui. La réaction est immédiate : il hurle et sursaute mais vu qu'il est ligoté, il ne dépasse pas la chaise. Les chaînes avec lesquels il est ligoté sont en argent et le petit bonus, trempé à l'aconit tue-loup. Il nous dévisage l'air épuisé tandis que Erwin se munit d'un sourire carnassier.

– Alors ! Tu crois sincèrement que ton cauchemar ne s'arrête qu'ici ?

Son interlocuteur ne répond pas mais je lisais aisément une lueur d'espoir comme si il désirait qu'on l'épargne. Mais personne dans cette meute va lui accorder ça. Personne.

– Tu crois que je vais te laisser ainsi ? Mais tu as à peine subi ce que moi j'ai enduré en vingt ans de captivité ! Allez relève-toi, on veut te parler là !

– N...

– Attends ? Tu as essayé de dire quoi là ? S'exclame Erwin avec surprise

– Je crois qu'il a voulu dire « non ». S'exclame Léon avec un sourire de diable

– Own ! Tu sais que je t'aurai peut-être laissé souffler deux minutes si tu ne m'avais pas torturé en vingt ans ? Mais bon, tu connais déjà la réponse. Sébastian va te poser quelques questions et tu as intérêt à répondre. Je t'assure que si tu ne ploies pas face à moi ou Léon, tu vas le faire devant Kelem, le sorcier noir. Je crois savoir que tu adores toutes les tortures qu'il t'inflige.

MYSTIC - LA VILLE DES LOUPSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant