CHAPITRE 11

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MARCO

Six heures du matin, et je suis déjà réveillé. En même temps, on ne m'a pas laissé prolongé mon sommeil : Emilio s'est amusé à me réveiller de la pire des manières. Mon petit frère peut être un véritable sadique dans des situations. J'ai senti des caresses sur mes bras. Je n'ai pas ouvert les yeux mais quand je sentais une légère piqûre, j'ai relevé la tête pour tomber nez à nez face à une araignée. Ma plus grande peur. Je déteste particulièrement cette bestiole. Et Emilio a su s'en procurer je ne sais où. Bien entendu, j'ai hurlé que j'aurai ma vengeance sous son rire de petit démon.

Mais la véritable raison est que nous devons parler avec les parents. Nous avons tous pris des forces, bien dormis plus ou moins, la discussion ne devrait pas être trop agité. Quand je rejoins la cuisine, je remarque que la dernière place est celle à la droite d'Emilio. Je le fusille du regard alors que ce dernier me sourit, provocateur. Je m'installe en lui murmurant à l'oreille :

– Je me vengerai.

– J'attends à voir. Me répond-t-il sans se départir de son sourire provocateur

Je ne réponds pas et mon père prend la parole.

– Bien. Hier, nous vous avons appris que nous avons rencontré le père biologique de votre sœur. Et nous nous sommes arrêtés sur le fait que nous ayons reçu une lettre qui contredisait ce qu'il nous a affirmé, que nous prenons la fuite.

– A ce sujet, qu'est-ce qui vous assure que la lettre provient de lui ?

– Il nous a dit que quand il a écrit cette lettre, il pensait à la sécurité de sa fille. Il affirme que nous sommes exposés à des dangers ici et il veut – il nous ordonnerait presque si il le pouvait, de fuir. Comme si notre simple présence le dérangeait. Répond notre mère

– Cette lettre ? Vous pouvez nous la lire ? Demande Emilio intrigué

Mon père sort la lettre avant de se racler la gorge et de commencer sa lecture :

– « Prenez soin de notre fille. Nous vous la confions en sachant que vous prendre soin d'elle. Nous n'avons aucun doute. Ne revenez pas ici, avant les dix-huit ans de notre fille. »

Je me repasse encore la lecture dans ma tête mais Emilio est le premier à briser le silence de nouveau :

– Vous ne trouvez rien d'étrange dans cette lettre ?

– Quoi donc ? Demande Eduardo

Emilio soupire avant de dire :

– Quand l'avez-vous eu cette lettre ?

– Le jour où Christelle est entré dans nos vies. Répond notre père

– En admettant que cette lettre ait été écrite quelques heures plus tôt, moi je la trouve que cette personne est insensible au devenir de sa fille. La lettre dit « prenez soin de notre fille ». Je trouve ça trop froid, pas de surnoms affectifs, ou encore quelque chose qui personnaliserait la lettre. Et encore, elle dit « ne revenez pas avant les dix-huit ans » ! Non, cette lettre a été rédigée trop vite. C'était déposer la fille comme si elle gênait, pour ensuite se barrer tranquille ! S'exclame Emilio

La réflexion d'Emilio n'est pas fausse. Je la trouve même envisageable. Ma mère s'exclame :

– Oui, mais tu sais... elle a peut-être été rédigé dans la peur et l'angoisse.

Emilio hausse les épaules. Je décide de m'exprimer :

– Le point de vue d'Emilio peut être envisageable ! Dans le cas où vous trouvez quelque chose qui cloche, on peut supposer sa théorie. Et puis, si Emilio dit que c'est froid, alors que nous le connaissons, ça veut dire beaucoup !

MYSTIC - LA VILLE DES LOUPSWhere stories live. Discover now