CHAPITRE 55

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Ce chapitre fait probablement parti des plus longs, il fait une vingtaine de pages pour 4300 mots environ. Le chapitre final sera découpé en deux car il fait quand même 9300 mots. Enfin, c'était juste pour prévenir. Bonne lecture !

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CHRISTELLE

Quelques jours après...

Comment un être humain pouvait supporter ce qu'on me faisait subir ? Moi-même, je me demande comment je fais pour continuer de vivre ! La réponse est très simple : je ne vis plus, je survis. Je survis à toutes les tortures mentales qu'on m'inflige – je pense, je survis aux nombreux abus sexuels sur mon corps – j'essaye. J'ai même réussi à espérer quand tous mes proches sont venus me cracher leur haine, leur dégoût. J'étais seule, affreusement seule et ça se ressent. J'ai déjà essayé de résister quand Eduardo et Marco sont tous les deux venus me cracher leur haine. J'ai essayé de rester forte quand Emilio et les parents sont venus. Mes parents m'ont frappé, Emilio a été plus blessant que jamais. Il aurait préféré que je n'existe pas.

Que des moments horribles. Et ça ne s'arrangeait clairement pas quand a débarqué Léon, Sébastian, Aileen, Erwin, Bradley et leur mère. Ils m'ont dis toutes les méchancetés au monde. Aujourd'hui, je pense pouvoir dire que j'ai réussi à survivre. Ils m'ont dit que je deviendrais folle mais je ne pense pas l'être. Ou peut-être que je le suis sans m'en rendre compte au final ? Ce qui expliquerait que je crie, je ris, je pleure, je chantonne n'importe quand. Ce qui expliquerait aussi le problème des sentiments que j'éprouve pour ce métamorphe – ou peut-être que c'est réellement Jérémy, ou alors le plaisir que je ressens à être frappée, brutalisée aussi bien sexuellement que physiquement. Ils m'injectent toujours ce liquide avant un abus sexuel ou avant que je ne dorme.

La porte de ma cellule s'ouvre lentement sur l'homme roux qui sourit en me voyant. Il rigole alors que je ris aussi à mon tour. Je ne sais pas pourquoi, il rit alors j'ai ri. Il me force à me lever et il me traîne dans une chambre plus jolie. Il me met face au miroir et je peux me contempler. J'ai l'impression de me voir pour la première fois de ma vie, je suis si belle : mes cheveux sont gras, sales et collent à ma peau, j'ai d'énormes cernes sous les yeux, mes lèvres sont sèches, le vêtement que je porte est tellement déchirée que je pourrai me balader sans le vêtement qu'on ne verra pas la différence. Je ne porte pas de jean, ni de culotte. Jérémy rentre dans la chambre et je lui saute dessus, heureuse de retrouver mon âme-sœur. Il m'enlace alors qu'il rit en regardant l'homme roux. Quand je me détache de lui, je suis prise d'une envie de vomir. Je vomis donc au sol alors que Jérémy et l'homme roux écarquillent les yeux surpris tous les deux.

– Putain, c'était quoi ça ? S'exclame l'homme roux

– Elle a vomi, c'est dégueu ! Grimace Jérémy

Je tape dans mes mains fière de moi alors que l'homme roux gueule qu'on lui ramène une serpillière. Jérémy m'allonge sur le lit et joue avec mes cheveux tandis qu'une femme rentre avec une serpillière. En me voyant, une lueur de désespoir traverse ses prunelles vertes tandis qu'elle demande à être seule avec moi.

– Je ne veux pas ! Gémis-je

Jérémy souffle avant de sortir le même liquide et de me l'injecter. Je ne réagis pas tandis que je remarque que la femme a en plus de sa serpillière, de quoi me maquiller, coiffer, en soit me faire une beauté. Quand elle est seule avec moi, elle prend soin de fermer la porte à clé avant de me demander de m'installer sur la chaise en face du miroir. Je m'exécute avec grande joie et me ramasse également le sol dans ce même élan de joie. Face au miroir, la jeune fille me chuchote :

– Christelle... Tu m'entends ?

– Oui m'dame ?

– Je veux que tu m'écoutes attentivement et que tu fasses tout ce que je te dis.

MYSTIC - LA VILLE DES LOUPSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant