CHAPITRE 30

99 18 8
                                    

CHRISTELLE

Quand j'ouvre de nouveau mes yeux, le soleil est en train de lentement disparaître. Je me retrouve allongée sur un lit très agréable. Ne comprenant pas ma présence ici, j'allais commencer à me lever. Mais à peine levée, je suis prise de vertige et je me rassieds sur le lit. Je cherche dans ma mémoire les souvenirs des dernières heures, mais c'est le trou noir. Le néant. Je souffle, contrariée avant de sortir discrètement de la chambre. Il ne me faut pas énormément de temps pour me repérer étrangement. Je remarque également des cadres photos de Léon, Sébastian, Aileen et Bradley – de logique je suis chez eux. Pour autant, je suis certaine que leur maison n'était pas ainsi. J'arrive enfin dans l'entrée de l'habitat et des flashs me reviennent brutalement en mémoire.

L'humeur massacrante de mes frères et mes parents.

Notre sortie en direction de « la vérité ».

Notre arrivée dans cette étrange « village » en forêt.

Je fronce les sourcils avant que me reviennent d'étranges paroles :

Christelle... les humains ne sont pas les seuls à exister... nous ne sommes pas des humains... nous sommes des loups-garous. Des loups-garous.

Puis, la transformation de Bradley en loup. La transformation inverse.

Troublée et sonnée, je ne réagis pas de suite. Je n'avance même plus. Je suis figée. Figée. Gelée. Est-ce réellement la vérité ? Le monde dans lequel j'ai vécu était peuplé de loup-garou et j'en ignorais l'existence ? Mais pourquoi ? Et comment est-ce possible ? Toute ma vie n'a été qu'un tissu de mensonge ? Perdue dans mes pensées, je m'assieds dans les escaliers en essayant de mettre dans l'ordre de mes pensées. Mon enfance, mon adolescence, mes souvenirs, ma vie... Où est la vérité ? Déterminée par un élan de courage, je me lève et me décide à entrer dans le salon. Le salon est plongé dans le silence. Bradley soutient Emilio, les jumeaux regardent par la baie vitrée, les deux couples de parents discutent à voix basse. Les autres sont en train d'attendre patiemment.

Quand ils me voient tous entrer dans le salon, ils se lèvent tous. Mais je les fais comprendre d'un signe de main que je ne veux pas qu'ils approchent de moi. Ce geste blessent mes trois frères et mes parents et je prends un canapé qui par chance n'est pas utilisé. Un silence de mort remplit la pièce qui n'est nullement allégée par quiconque. Le silence commençant à devenir complètement insupportable, je décide de commencer :

– Reprenez depuis le début. Qu'est-ce que vous me cachez encore ? Dites-moi, tout. Toute la vérité.

Ils sont tous nerveux, ça se voit. Ils se concertent du regard, mais sont rapidement découragé face à ma détermination qui brûle dans mon regard. C'est donc Sébastian qui décide de reprendre :

– Les loups-garous ont toujours existé. Juste, notre existence est caché aux humains. Enfin, une partie. Certains humains sont au courant de notre existence, et ils ont bien pris la nouvelle. On va se révéler, mais doucement. Sinon, nous existons depuis toujours. Nous avons toujours existé et cohabité avec les humains. Le premier loup qui a vécu ici est déjà mort. Mais je te donnerai un bouquin si tu désires en savoir.

Je hoche froidement la tête alors que je darde un regard glacial sur ma famille. Les parents déglutissent, les jumeaux ont le regard vers le sol, Emilio soutient mon regard mais pas avec sa froideur, mais avec de la fragilité. Il va bientôt craquer. Mes parents prennent une longue inspiration alors que la famille de Léon quitte le salon. Je note l'importance de cet information vu leur départ alors que je prends inconsciemment peur. Emilio a le regard ailleurs et larmoyant, les jumeaux sont sur le point de pleurer, et les parents tentent de maintenir leurs larmes.

MYSTIC - LA VILLE DES LOUPSDove le storie prendono vita. Scoprilo ora