Partie 8 - L'Ambrolien de mes rêves

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Quand je me suis rendue au Grand Stadium, le lendemain matin, j'ai tout de suite compris que c'était la dernière fois que je voyais le vaisseau amiral puisqu'il décolla sous mes yeux vers d'autres horizons

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Quand je me suis rendue au Grand Stadium, le lendemain matin, j'ai tout de suite compris que c'était la dernière fois que je voyais le vaisseau amiral puisqu'il décolla sous mes yeux vers d'autres horizons. Ça m'a fait un effet un peu bizarre parce que cet endroit était devenu mon refuge, mon arche de Noé depuis que nous avions quitté la Terre. Pourtant, je ne garde en mémoire de ce lieu qu'une toute petite semaine de conscience réelle. Pour le reste, l'hibernation ne m'a laissé que des rêves, la mémoire des moments clés de mon passé et l'apprentissage de ma nouvelle langue d'adoption.

Je me suis installée sur un gradin du Grand Stadium avec une boule au ventre. Je tenais mon petit ours en peluche dans mes bras pour me donner du courage et je le serrais bien fort pour ne pas pleurer de désespoir devant tout le monde. Il ne restait plus aucune française à mes côtés. Je dois avouer que, même si je ne les connaissais pas vraiment, elles me manquent un peu tout de même. D'un seul coup, je me suis sentie seule au milieu d'une foule de mille jeunes filles qui me paraissaient toutes aussi étrangères que les Ambroliens qui nous accueillent sur leur planète.

Dans la tribune officielle, j'ai tout de suite reconnu Cali qui m'a adressé un sourire radieux. Elle se tenait tout contre Adami qui embrassait son front bien délicatement pendant qu'elle me faisait des gestes d'encouragement. Ils étaient vêtus de tuniques bleues cintrées à la taille par de larges ceintures dorées. Voilà qui changeait des tuniques de mariées toutes blanches que nous portions depuis trois jours. Cali était venue pour moi, je le savais. C'est elle qui allait me protéger contre cette peur panique qui me donne envie de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir. Où es-tu ma chère forêt ? Comment trouver un refuge au milieu de ce stadium au deux tiers déserté ? Et puis, il y avait tous ceux des tribunes qui me fixaient bien étrangement, un peu comme s'ils plaçaient tous leurs espoirs en moi. Non, je dois me tromper. Je deviens parano ou quoi ?

Je lançai un regard désespéré vers les sept trônes. Heureusement que Teddy n'a pas de colonne vertébrale, sinon, je crois bien que je l'aurais brisée tellement je m'accrochais à lui tout en regardant Eridan. Quant à l'Ambrolien de mes rêves, fidèle à ses habitudes, il ne se tourna même pas vers moi.

Durant toute la journée, les filles défilèrent devant mes yeux. Et, comme je bien entendu, on ne m'appelait toujours pas. J'étais une roue de secours ou quoi ? Et si je ne trouvais pas davantage ma place sur Ambrolia que sur Terre ?

En fin de journée, nous n'étions plus que dix et je n'en pouvais plus. Et puis il en resta cinq, quatre, puis trois et enfin deux lorsque le dernier Ambrolien se présenta devant Eridan pour lui demander le lien avec l'autre jeune fille qui se trouvait à côté de moi. Elle avait les larmes aux yeux et je l'encourageai de mon mieux en la conduisant jusqu'à la première marche du grand escalier.

- Ne t'inquiète pas, lui dis-je en anglais. Tout va bien se passer.

- Il est venu pour moi ? Bagaya-t-elle. Il est... si beau... si...

AMBROLIA - RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant