Partie 23 : Du cacao

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Les écoles d'Ambrolia sont pour le moins étonnantes : rien à voir avec celle que j'ai fréquentée étant enfant

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Les écoles d'Ambrolia sont pour le moins étonnantes : rien à voir avec celle que j'ai fréquentée étant enfant. Il faut dire que, sur Terre, l'argent qui aurait dû servir à les innover était investi dans les réformes successives visant à modifier le programme et jamais dans le but de transformer les choses pour que les enfants apprennent en s'amusant. Les hommes politiques, probablement par manque d'esprit créatif, inventaient de nouvelles lois auxquelles ils donnaient leurs noms mais qui ne servaient généralement à rien. Sur Terre, l'éducation était rigoureuse et l'instruction se méritait à la sueur de nos fronts.

Sur Ambrolia, c'est tout l'inverse :

Chaque matin, les Ambroliens déposent leurs enfants dans des bâtiments situées à quelques pas de chez eux et à l'heure de leur choix. Aussitôt arrivés, les élèves sont pris en charge par les plus vieux habitants du quartier qui les occupent à cueillir des fleurs, à remplir d'air allégé des ballons aux couleurs chatoyantes, à nettoyer la cour de récréation intérieure ou à exécuter d'autres taches nécessaires à la collectivité. Ensuite, ils apprennent, à leur propre rythme, le programme qui leur convient le mieux. Certains tressent des couronnes de fleurs en récitant des poésies, ils lisent des contes traditionnels ou encore donnent le nom des plantes et en énumèrent le cycle de vie. D'autres observent des petits rongeurs dont ils décrivent l'anatomie et les habitudes alimentaires. Un peu plus loin, je distingue un bocal transparent dans lequel un groupe d'enfants déterre méticuleusement, couche après couche, de minuscules vestiges du passé.

- Ils étudient notre histoire comme s'ils étaient de véritables archéologues, explique le Directeur qui est attentif à chacun de mes gestes. Au fur et à mesure de leur avancée, ils trouvent des objets plus ou moins anciens qu'ils apprennent à situer dans le temps. Les enseignants leur parlent de ce à quoi servait l'objet et leur montrent des hologrammes pour qu'ils puissent observer le mode de vie de leurs ancêtres.

- C'est comme s'ils vivaient l'histoire en direct ! M'exclamais-je admirative. J'aurais aimé apprendre de cette manière-là. Et à quelle heure prennent-ils leur petit déjeuner ?

- Au moment où la deuxième lune apparaît, répond-il.

- Ont-ils des cours d'Arts plastiques ? Poursuivis-je.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda le Directeur.

- Du dessin, de la peinture, de la fabrication de bougies ou d'objets en terre cuite ?

- Parfois, répondit-il inquiet. J'avoue que c'est assez rare.

- Quel dommage. Ils devraient en faire toute les semaines. La créativité éveille l'esprit. Mais je suppose que votre programme scolaire est trop chargé pour cela ?

- Non, pas vraiment, répondit-il. Nous n'avons pas de programme. Nous fonctionnons à la demande. Parfois, nous racontons des histoires, d'autres fois, nous faisons des mathématiques ou de la musique. Nous apprenons les dialectes des quatre lunes et nous communions avec les animaux. Les enfants étudient autant de temps qu'ils le souhaitent et sur le nombre d'année nécessaire à chacun pour assimiler tous nos préceptes.

AMBROLIA - RenaissanceWhere stories live. Discover now