Partie 20 : Dans le train

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  Nous nous rapprochions du Royaume d'Orient qu'il me tardait de visiter

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  Nous nous rapprochions du Royaume d'Orient qu'il me tardait de visiter. Je suis curieuse comme une fouine, j'avoue.

- Nous arrivons bientôt au palais de mon frère Léna, m'annonça Eridan en regardant le paysage qui défilait devant nous. Amuse-toi un peu avec tes compagnons et ensuite, prépare-toi. Je fais appeler Cali pour qu'elle t'aide. Je dois écrire mon allocution.

- Merci, dis-je encore en l'embrassant tendrement. Ma vie ressemble à un rêve.

Eridan est parti en souriant du bonheur de ne plus jamais être séparé de moi. Quant à moi, je me suis mise à quatre pattes et j'ai joué avec mes chiens qui étaient bien plus drôles que des clowns.

Quand Cali est arrivée dans le wagon, elle aussi s'est amusée avec eux pendant que j'enfilais la robe qu'elle m'avait apportée.

- Celle-ci est superbe, dis-je en tournoyant devant Cali.

- Fabuleuse, ajouta mon amie. Ta cape forme une sorte de bulle vaporeuse tout autour de toi. C'est super aérien. On dirait une apparition. Sinon, Eridan demande que j'installe la couronne sur ta tête et une touche de rosée sur ta lèvre inférieure. Tu vas voir, c'est comme ça que les Souveraines se maquillent d'après Adami.

Elle me présenta une sorte de gelée transparente que les Ambroliennes déposent sur la partie inférieure de leur lèvre comme si elles avaient embrassé une perle de rosée au petit matin. Elle me montra un hologramme qui décrivait l'effet à rendre. Je décidai aussitôt d'y ajouter une petite touche personnelle en la givrant de poudre de diamant pour que cette goutte ressemble à la texture de ma couronne. C'est à ce moment-là qu'Adami est arrivé.

- C'est une nouvelle création ? Demanda-t-il impressionné. Tu viens d'inventer quelque chose de magique Léna. Toutes les Ambroliennes vont t'imiter maintenant.

- Tu crois que je peux en ajouter un peu à l'extrémité de mes cils ? Demandai-je à Cali.

- Bonne idée, répondit-elle en l'installant elle-même. Eridan va être surpris. Je peux en faire autant ?

- Évidemment puisque tu es ma favorite, répondis-je en l'embrassant sur la joue.

- Et ça ne déteint même pas sur moi, dit Cali. Le rouge à lèvre c'était un truc archaïque finalement. On s'en fichait partout et quand on embrassait les gens, ils conservaient la marque de nos lèvres sur leurs joues. Pouah !

Tout de suite après, j'ai rejoint Eridan dans le wagon qui lui servait de bureau. Il s'arrêta aussitôt de travailler pendant que je prenais une nouvelle pause rien que pour lui :

- Le printemps de Botticelli, affirma-t-il immédiatement. Tu es d'une beauté intemporelle Léna. Les Ambroliennes vont adorer la goutte de rosée sur ta lèvre. Quant aux autres Souveraines, elles vont t'imiter sans aucun doute.

- Je pourrai rencontrer Kévin avant l'exécution de sa peine ? Lui demandai-je en prenant une nouvelle pose.

- Tu es l'une des trois grâces de Raphaël mon trésor, dit-il en m'admirant. Prends un calice dans ta main pour faire plus authentique. Toute nue ce serait davantage réussi. Je pourrais me rincer l'oeil.

- Tu es incorrigible... et incollable, dis-je avec admiration. Tu veux bien que je lui parle alors ?

- En ma présence, si tu veux, répondit-il en embrassant mon cou. La prochaine fois, imite la grâce de droite parce qu'elle plie le cou d'une façon charmante. Et puis ne porte rien sur toi si ce n'est une goutte de rosée sur ta lèvre et un calice dans la main. Je te laisserai le manger pendant que je croquerai tes fesses.

J'explosai de rire et l'embrassai langoureusement.

Il m'observa d'un air amusé durant un long moment avant de reprendre :

- Tu sais comment obtenir ce que tu veux à ce que je vois.

Ainsi, il n'était pas dupe du petit jeu que je jouais pour le séduire afin d'arriver à mes fins.

- Mais c'est avant tout toi que je veux, affirmai-je.

- Hercule, viens ici ! Cria Cali qui courait dans tout le train pour rattraper mon petit chouchou.

Il devait sacrément lui en faire baver parce qu'elle était rouge comme un coquelicot et toute débraillée. Hercule sauta dans mes bras et se cacha dans le manchon que je devais porter pour recouvrir mes mains. Il ne pesait presque rien : une plume, un « super toy ». Mais pour dire vrai, il se comportait comme un asticot.

- Je peux l'emmener avec moi Eridan ? Demandai-je encore en lui offrant une mimique dont je savais qu'elle lui faisait de l'effet ; ma petite moue boudeuse

- Tu peux, répondit-il en caressant le petit museau d'Hercule et le bout de mon nez dans la foulée. Mes frères savent combien je tenais à t'offrir ces chiens. Personne ne s'offusquera de cette faiblesse que tu as pour eux.

- Les autres dorment, précisa Cali. Mais je pense qu'Hercule ne veut plus quitter Léna.

- Quel est ton compagnon ? Demandai-je à Eridan intriguée.

- Céros est un hippocampe géant, répondit-il. Il doit nous rejoindre ici même pour se métamorphoser à son tour. Avant que je ne sois choisi comme roi, je ne pouvais le voir que dans l'eau. J'ai hâte qu'il se transforme parce qu'il m'a beaucoup manqué durant ces vingt-quatre dernières années. Après qu'il aura bu mon sang, il pourra nous suivre partout.

- Même en dehors de l'eau ? Demandai-je.

- Même en dehors de l'eau, confirma Eridan. Il se transformera en licorne ailée. C'est bien comme ça que tu dis non ?

- Oui s'il a une corne sinon, ce sera un cheval ailé. Il parlera aussi ?

- Avec moi et uniquement par la pensée, répondit Eridan. Mais tu peux en faire autant avec Hercule qui n'arrête pas de te réclamer des caresses.

- Pourquoi l'entends-tu et pas moi ? M'inquiétai-je.

- J'entends les animaux comme je vois le futur, avoua Eridan. C'est un don que je suis le seul à posséder. Pour ce qui te concerne, il faut te concentrer sur l'esprit d'Hercule et tu l'entendras car vous avez fusionné tous les deux.

- Nous devons y aller Eridan, intervint Adami qui s'occupait de lui comme Cali aurait dû le faire avec moi.

Je crois bien qu'Adami a double emploi puisqu'il surveille tous les faits et gestes de sa très jeune compagne en plus d'assister Eridan. Cali, pour sa part, a tendance à papillonner par-ci, par-là, sans se soucier de rien.

- C'est encore une enfant, l'excusai-je alors qu'il allait la rappeler à l'ordre.

- Merci pour ta compréhension Léna, répondit-il en me saluant respectueusement d'un léger mouvement de tête. Une autre Souveraine s'en offusquerait, d'autant plus que tu as seulement un an de plus qu'elle.

- Elle aurait tort, poursuivis-je. Nous, les Souverains, sommes éternels. Nous nous devons d'agir avec discernement.

- Je suis peut-être le juste parmi les justes, remarqua Eridan, mais toi tu es Léna la sage. C'est comme cela que les Ambroliens t'appellent depuis ton intronisation. C'est ainsi que nous t'aimons.

- C'est vrai ? Les Ambroliens m'aiment un peu ?

- Ils t'adorent, répondit Adami. Ils parlent tous de toi en disant que tu es la plus belle des Souveraines et que tu incarnes la sagesse. Eridan ne le dit pas pour te faire plaisir ; c'est une réalité. Nous devons y aller maintenant.

AMBROLIA - RenaissanceWhere stories live. Discover now