Chapitre 43 : Récit épique

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Eridan ne quittait plus son bébé des yeux

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Eridan ne quittait plus son bébé des yeux. Il en oubliait presque le combat qu'il avait dû livrer quelques heures auparavant. Tout s'était terminé dans un bain de sang. Et de nouveau, il allait revivre l'horreur de cet affrontement en me racontant cette journée. De toute façon, il savait pertinemment que, tôt ou tard, je lui demanderai une explication. Au même instant, je ressentis sa peine et lui proposais de m'installer dans la pièce à côté pour que nous puissions nous retrouver un peu seuls tous les deux. Il posa notre bébé dans son berceau et me prit dans ses bras pour nous isoler loin de notre chambre.

- Je dois tout te dire Léna, commença-t-il nerveusement après m'avoir installée sur un canapé moelleux.

- Avant toute chose, précisais-je, tu dois savoir que, quoi que tu me dises, ça ne changera rien à l'amour que je te porte.

Je caressais sa joue et l'écoutais me raconter tout ce qu'il me cachait depuis le début de notre rencontre :

- Tout ce que je t'ai dit jusqu'à présent est vrai, commença-t-il. Mais tu ne voulais pas de détails et... En réalité, je t'ai caché les origines de ma rencontre avec Valéna.

Il laissa planer un lourd silence avant de reprendre. Et là, il me transmit des images de l'histoire qu'il me racontait :

- Ma famille était en guerre contre le père de Valéna depuis une cinquantaine d'années. Cet Ambrolien était l'ancien favori de mon frère ; le Souverain du Quatrième Royaume a toujours eu du mal à choisir ses amis. Et je dois avouer que cette fois-ci, c'était pire que tout. Le père de Valéna faisait des courbettes et flattait mon frère comme personne. Mais secrètement, il rêvait d'éternité depuis toujours. A la naissance de ses deux fils, il a piqué une colère noire parce qu'il escomptait que l'un de ses enfants au moins devienne éternel, ce qui était impossible avec ses fils puisque mes frères n'avaient aucune fille. Alors, il a soulevé une armée d'Ambroliens parmi les réfractaires au système qu'il est allé chercher sur les lunes. Il les a endoctrinés à grand renfort de discours qu'il leur déclamait jours et nuit. Ces Ambroliens, sans doute plus fragiles que les autres, ont commencé à écouter ses paroles, un peu comme s'il avait été le gourou d'une secte. Il leur donnait des drogues qu'il avait probablement découvertes dans les profondeurs du Troisième Royaume. Eux ne pensaient plus, ils devenaient des pantins animés par la haine de cet Ambrolien avide de pouvoir. Et ils ont commencé à tuer des gens et à piller des villages sans aucun état d'âmes.

- Mon dieu, murmurais-je en assistant à des scènes atroces.

Des villages étaient incendiés par les rebelles qui égorgeaient les hommes, violaient les femmes et noyaient les enfants. Derrière eux, il ne demeurait que des cendres et du sang sous les corps des cadavres entassés.

- Comme tu le sais, notre peuple est pacifique, poursuivit Eridan en essuyant une larme qui coulait le long de sa joue. De ce fait, de nombreux Ambroliens se sont fait massacrer par les renégats sans savoir se défendre.

AMBROLIA - RenaissanceTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon