Partie 18 : Une petite part de bonheur

9 4 0
                                    

  Eridan et moi étions installés sur la terrasse

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

  Eridan et moi étions installés sur la terrasse. Je m'amusais à caresser le gazon. Chaque herbe, chaque brindille chatouillait mes doigts et le creux de mes mains. Alors, je plongeai toute entière dans cet élément qui enveloppait mes jambes, mes bras et ma tête. C'était un peu comme si on m'avait chatouillé les pieds et que je me sois concentrée au maximum pour ne pas éclater de rire. Je ressentais cette vibration sur tout mon corps et mes cheveux dansaient sous les caresses de ces milliers de peignes qui les démêlaient comme par magie. Mais le gazon est bien plus fort que moi : il m'enveloppa bientôt toute entière et j'éclatai de rire sous ses « gili-gili ». Je me levai prestement et me précipitai dans les bras d'Eridan.

- Comme j'aime cette renaissance, avouai-je. Je rêve que ça dure toujours.

J'observai le ciel violacé avec admiration et toute la nature qui nous environnait.

- C'est-ce qui va se passer, répondit-il bien tranquillement.

- Ce que j'adore par-dessus tout, c'est toi, ajoutai-je en me lovant dans ses bras.

- Tu as bien raison, répondit-il en souriant. Dans le cas contraire, je serais malheureux comme une pierre. Moi aussi c'est toi que j'aime par-dessus tout Léna. Tu ne peux pas imaginer à quel point j'étais triste sans toi mon amour.

- Bien sûr que si je peux, répondis-je vexée. Tu crois que je vivais quoi moi avant de te connaître ! C'était l'horreur, je t'assure.

Encore une fois, je venais de tirer plus vite que mon ombre. Eridan m'avait attendu durant plus de quatre-vingt-dix ans sans se plaindre alors que j'ai vécu seulement seize ans sans lui.

- Excuse-moi, dis-je aussitôt. Je comprends que cette attente ait été plus difficile pour toi que pour moi ; je suis encore très jeune. Le jour où nous nous sommes rencontrés, c'était génial et terrible à la fois.

- Pourquoi dis-tu que c'était terrible ? Demanda Eridan intrigué.

- Parce que j'ai cru ne jamais te revoir. J'étais persuadée que tu ne pouvais pas t'intéresser à moi. C'est évident, tu es si beau et tellement fabuleux que...

- Tu es fabuleuse et sublime Léna, intervint Eridan qui ne comprenait pas mes doutes passés. Je pensais que tu savais que je ne te laisserais pas derrière moi. J'avais touché tes cheveux et je t'avais supplié de ne pas sortir de chez toi. Je t'avais fait apporter des vivres et je t'avais dit que je voulais tout savoir de toi. Que te fallait-il de plus pour comprendre tout l'amour que je ressens pour toi ?

- Tu es fâché ? M'inquiétai-je en me serrant encore plus fort dans ses bras.

- Non, mais je regrette que tu ais souffert alors que j'avais tout fait pour que tu comprennes que tu serais du voyage vers Ambrolia, dit-il en caressant mes cheveux. J'avais fait graver ton prénom sur ta cabine et j'y avais fait peindre tes couleurs.

- Je suis une idiote.

- Ne dis pas ça, ajouta-t-il en embrassant mon front. Ta planète était en perdition et tous ses occupants se comportaient comme un troupeau de bisons poursuivis par les chasseurs. Quant à toi, tu étais un peu perdue au milieu de toute cette violence. Ne parlons plus du passé parce que je sens que tu en souffres. Veux-tu goûter notre miel pour te changer les idées ? Je déteste voir la tristesse dans tes yeux.

- Il a le goût de quoi exactement ? Demandai-je intriguée.

- C'est une sorte de sirop épais à l'arôme de mangue, expliqua Eridan. Ce sont les oiseaux mellifères qui le produisent.

- Où les vois-t-on ces oiseaux ?

- Dans le sixième Royaume, au milieu des vergers. Je sais déjà que tu vas les adorer parce qu'ils ressemblent à des colibris mais en bien moins rapides. D'ailleurs, ils se posent très souvent sur les mains des Ambroliens qui sont assez patients pour ne pas bouger, un peu comme des papillons.

- Je sens que je vais aimer ce Royaume alors, affirmai-je en me redressant brusquement. Je ne bougerai pas Eridan, je vais faire la statue pour que ces oiseaux se posent sur moi. Je vais les adorer ces oiseaux mellifères, j'en suis certaine.

J'étais debout, les yeux fermés et les bras tendus pour mimer la scène. Eridan m'offrit durant un instant l'image de ces oiseaux qui se posaient sur mes mains. C'était paradisiaque et j'avoue que j'adore ça.

- Moins que tu m'aimes moi j'espère ? Dit Eridan en faisant une adorable moue boudeuse.

- Rien n'est plus important que toi, répondis-je en me jetant sur lui pour le dévorer de baisers gourmands.

Les oiseaux mellifères disparurent en un instant comme des bulles de savon qui éclatent au contact de l'air. Je n'avais plus qu'une idée en tête, qu'Eridan m'aime.

- J'adore ça, dit-il en caressant ma peau. Je t'aime Léna, mon amour.

Peu à peu, il me permettait d'apprendre tout en douceur mon rôle de Souveraine du Septième Royaume et de Reine d'Ambrolia tout en me rassurant sur l'amour qu'il me voue. Cette fois-encore, il me fit oublier toutes mes craintes en m'offrant des moments inoubliables.

Cependant, nos obligations allaient bientôt nous amener à penser davantage au bien-être des Ambroliens et à celui des rescapées de la Terre. Nous étions à mille lieues d'imaginer la tournure qu'allait prendre notre périple.

AMBROLIA - RenaissanceWhere stories live. Discover now