La Terre vit ses derniers instants quand trois vaisseaux spatiaux apparaissent dans le ciel. Lorsque le contact est établi avec ceux qui se présentent sous le nom d'Ambroliens, c'est pour apprendre qu'ils sont venus pour sauver trois mille jeunes f...
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Je venais de recevoir des nouvelles d'Altor, mon premier ministre sur la onzième Lune. Il joignait à sa missive une des premières poteries fabriquée au bord du fleuve que nous avions baptisé Nil. Cette poterie n'était pas parfaite, mais c'était la toute première qui provenait de la Lune brune. Je la touchais délicatement et me remémorais toutes ces négociations que j'avais eu à mener pour en arriver là. Je décidais donc de féliciter mon Premier Ministre et de lui faire parvenir des hologrammes de poteries Terriennes ainsi que les recommandations suivantes :
Vous pourriez vous inspirer de ces créations pour en fabriquer d'autres racontant l'histoire de notre Royaume ainsi que des dix autres. Je peux déjà vous assurer que le Souverain du Septième Royaume apprécie vos créations et compte vous en commander contre des algues et des galettes de blé. Il pourrait aussi vous faire parvenir du sel de nos côtes ? Cela vous convient-il ? J'aimerais que notre Royaume ne soit plus le parent pauvre d'Ambrolia et que nous ne comptions plus sur la charité des autres Souverains pour pouvoir vivre. Je vous suggère d'en offrir une aux Souverains de tous les Royaumes pour développer ce commerce. Inspirez-vous de ce que vous savez de leurs coutumes. Bien à vous. Votre Souveraine et amie : Léna.
Novar, quant à lui, m'informait de l'avancée des travaux. Je lui envoyais dont aussi une missive pour l'encourager dans son entreprise :
Ne vous fatiguez pas trop dans votre lourde tâche qui est d'une importance cruciale pour notre Royaume. Il faut aussi vous reposer un peu. Je suis tellement contente de l'avancée de vos travaux. Dire que ma grossesse m'empêche de venir vous féliciter en personne. J'espère que vous ne m'en voulez pas trop ? En tout état de cause, notre Terre Brune se transforme peu à peu et c'est surtout grâce à vous.
J'envoyais par ailleurs des messages à chaque membre de mon gouvernement. Il faut dire qu'ils travaillent tous de bon cœur pour bâtir une Terre Brune puissante sur laquelle les autres Royaumes devront compter à l'avenir.
- Ne te fatigue pas, recommanda Eridan qui validait toutes mes missives. Toi et ton peuple de la Terre Brune êtes en train de façonner un Onzième Royaume qui aura son importance. Auparavant, les lunes étaient les parents pauvres d'Ambrolia. Désormais, ce ne sera plus le cas.
- Notre seconde fille héritera de la Terre Brune, précisais-je. Je travaille aussi pour elle Eridan.
Il me regarda durant un long moment avant de me révéler le fond de sa pensée :
- Est-ce bien raisonnable de vouloir un second enfant alors que le premier t'épuise mon amour ? Dit-il.
- Aucune grossesse ne se ressemble, répondis-je. Et puis, cette fois-ci, je ne sortirai pas d'une hibernation et d'une transformation en éternelle puisque tout ça est derrière moi. Je serai bien plus forte Eridan, je t'assure que je pourrai le faire.
- Ce sera à la condition de cesser toute activité et seulement si le médecin t'y autorise, affirma Eridan. Repose-toi maintenant, ajouta-t-il en m'aidant à me coucher. J'appelle Lizou pour qu'elle s'occupe de toi.
Depuis que j'étais tombée malade, je suivais toutes les consignes d'Eridan scrupuleusement à la lettre. Il n'est pas question un seul instant que je mette la vie de mon bébé en danger.
Cette fois encore, Lizou s'approcha tout doucement de moi et je m'accrochais à son pelage en murmurant :
- Maman.
Et puis je m'endormis tout en tétant mécaniquement l'une de ses mamelles pendant qu'elle ronronnait pour guider mes rêves devant le regard attendri d'Eridan. Lizou m'entraînait vers les hautes herbes de la troisième lune d'où elle est originaire et je redécouvrais cet endroit à travers ses yeux. C'était fabuleux de découvrir tout cet univers comme si j'avais, moi-aussi, été un tigre.
