smiling man

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j'aurais pas pensé mais je suis gênée. doum's m'avait prévenue pourtant mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit lui. j'aurais sûrement préféré avoir affaire à un mec que je ne connais pas, ça aurait été plus facile de garder la face.

— salut, dit-il en premier.

— salut.

il s'écarte pour me laisser entrer et referme la porte derrière moi. par réflexe, je reste dans l'entrée et attends qu'il m'indique le chemin à suivre. de ce que je vois, ça m'a l'air assez grand.

— on s'est déjà vus j'sais plus quand, nan ? il demande en s'enfonçant dans le salon.

— ouais.

devant mon air perplexe, il prend les devants.

— moi c'est ken.

— c'est ça, ken.

je t'avais surnommé eye contact, faut pas m'en vouloir.

il me désigne un des canapés du menton. je pose mon sac dans un coin et je prends place en silence. C'est un peu trop calme, il faut que je trouve un sujet de conversation, vite fait bien fait avant qu'il ne me prenne pour une tarée.

— et sinon ken c'est... ton nom ?

c'est nul putain.

j'ai envie de mourir mais il sourit légèrement et rétorque en s'affalant face à moi.

— ouais, c'est mon nom. je t'en prie lance ta vanne.

le regard rieur, il attrape ensuite son téléphone qui émet une rapide vibration.

— nan mais, je veux dire, ça aurait pu être ton surnom, comme moi on m'appelle kam mais...

tu t'enfonces, meuf.

— enfin bref.

je détourne le regard pour me réfugier sur mon téléphone. ivy a tenté de m'appeler une dizaine de fois. apparemment le message est mal passé. j'ai vraiment pas envie de me prendre la tête maintenant.

— ouais j'vois. nan c'est pas mon cas, enfin... j'crois pas.

il sourit à nouveau. il est toujours joyeux ce mec ou comment ça se passe ? il m'agace.

— j'suis un ouf j'ai rien proposé à boire. en vrai sers toi...

— ça va aller, merci.

mon dieu, qu'est-ce que je fous là.

je suis crispée comme jamais et je vois bien qu'il est pas super à l'aise. je remarque aussi que la table basse est jonchée de feuilles volantes gribouillées. j'ai du déranger l'artiste dans son trip.

— tu vis ici, toi aussi ?

enfin une question sensée, bien vu kamiya.

— nan je squatte, réplique-t-il du tac au tac.

j'acquiesce d'un mouvement de tête et prie intérieurement pour qu'il rebondisse et fasse perdurer la conversation.

— ici c'est le foyer, tu rentres tu sors tu fais ta vie, quoi. tu verras toujours du monde. j'espère que t'es pas misanthrope.

un peu mais on s'adapte, paraît-il.

— j'adore les gens.

— tu mens mal.

nouveau sourire. il doit avoir des crampes à force.

— je mens pas, c'est juste que-

— j'te taquine, relax. j'men tape moi.

la porte s'ouvre de nouveau et j'aperçois doum's et le rebeu fâché de la dernière fois sur ses talons.

— wesh, il t'a bien accueillie le grec ?

par réflexe, on s'échange un regard entendu. il est chelou mais il m'a pas l'air bien méchant.

— nickel.

— il s'est passé quoi avec ivy ?

— dispute de meuf.

je lui en aurais bien dit plus mais la présence de monsieur sourire et le moustachu ne me met pas trop à l'aise. heureusement, il se contente de ça et rétorque.

— t'inquiètes, on va te faire oublier tes problèmes, nous.

je sais qu'il dit ça pour rire mais j'espère au fond que c'est vrai.

ShinkūWhere stories live. Discover now