louis XVI

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ivy me saoule.

depuis l'épisode de l'hosto elle est pas disponible, elle répond pas au téléphone et pire encore, elle laisse en vu.

moi, en vu ?

je me suis entendue rire pendant que je grimpe ses escaliers quatre par quatre.

quand on évite kamiya, kamiya vient à toi, pas de problème, livraison à domicile sept jours sur sept. pas vingt quatre heure sur vingt quatre, par contre. y a des gens qui travaillent, ici.

d'ailleurs je pense que sasha a mal pris le fait que je reste pas plus longtemps avec lui, j'ai pas eu le temps de lui expliquer...

— qu'est-ce que tu fous là ? dit-elle quand elle ouvre la porte.

— qu'est-ce t'as ? tu réponds pas quand on t'appelle, dis-je en entrant.

elle avance jusqu'au salon et s'assoit en tailleur sur le canapé, le regard vide.

je la sens pas.

— ivy, dis moi...

— et pourquoi je te dirais ? toi aussi quand t'as tes phases bressom et que tu veux parler à personne, j'suis pas là à te faire chier !

je me garde de lui envoyer ma réplique cinglante comme un shuriken. elle a bout ça se voit, je l'ai jamais vu aussi cernée. soit elle a ses règles, soit c'est plus sérieux que ça. je m'assois sur un des tabourets et attends qu'elle se calme.

— j'suis juste... angoissée et... j'sais pas comment gérer tout ça...

je reste silencieuse, je sais qu'il en faut peu à la brunette pour qu'elle déclare. elle sait pas garder les choses pour elle, c'est une bonne chose pour moi, une moins bonne pour elle. tout le monde connait sa vie. j'aime pas.

— j'ai ramené des nuggets, je souffle simplement.

son regard change. elle s'empare du sac que je lui tends et s'empiffre devant moi. mes commissures s'étirent.

— kam, c'est trop chaud, sur ma vie.

— si c'est chaud il faut que je sache, restes pas solo dans la merde.

je la sens hésitante, c'est presque vexant mais au fond je sais qu'à sa place, j'aurais été pareille, voire même pire. je ne suis pas une personne qui communique, j'suis tellement fermée que moi-même je suis incapable de savoir ce que je ressens parfois.

— nan vraiment là, c'est hardcore. tu dois me promettre de jamais rien dire, de pas te mêler et surtout de pas me juger.

je lève les yeux au ciel.

— est-ce que j'ai déjà fait ça ?

— ça pourrait changer, geint-elle.

— ça changera pas, ivy.

— j'suis sérieuse, promets-moi.

— je fais jamais de promesses, saoules pas, je rétorque.

— alors laisse tomber.

— ivy, accouches, la putain de toi.

— justement...

il me faut un temps pour saisir. je crois au début à une blague de mauvais goût. mais je lis dans ses yeux, qu'elle est on ne peut plus sérieuse.

— mais comment ça wesh ? je demande, la plus neutre possible.

j'ai pas envie de la faire paniquer plus qu'elle ne l'est déjà, alors je fais style d'être nonchalante, alors qu'en vrai j'suis en train de flipper.

— c'est un truc de fou...

— mais c'est qui déjà ? je le connais ?

elle soupire. j'suis en transe.

— ouais, tu le connais...

elle respire fort d'un coup et je vois les larmes lui monter.

merde, ivy... reprends-toi, comment je fais pour te consoler ?

— j'suis trop conne putain ! s'écrie-t-elle, en pleurs.

j'ai envie de tomber à la renverse mais je reste concentrée.

— explique moi s'te plait.

ma conscience prend exemple sur mon calme inhabituel. de façade du moins, à l'intérieur je hurle.

— c'était avant que tu rentres... on est sortis en boîte avec les gars et on s'est tous arraché la gueule pour l'anniversaire de deen... bref.

elle cache son visage dans ses mains quelques secondes puis poursuit.

— c'est clairement le cliché de la meuf bourrée qui couche avec le premier venu voilà ça faisait des mois que j'étais célibataire j'avais envie de ken, voilà.

mon coeur rate un battement.

— t'as couché avec ken ?

elle grimace puis s'emporte.

— mais non, j'ai pas couché avec ken !

— mais t'as dit t'avais envie de lui, j'en sais rien moi !

— non j'ai dit que j'avais envie de ken, de baiser quoi, merde.

j'ignore la cruauté de ses mots, je sais pas pourquoi je me sens d'un coup plus soulagée.

— mais c'est lui là, son prénom qui porte à confusion... je souffle pour moi-même.

j'attrape le coca qu'elle a déjà bien entamé et qui m'étais de base, destiné. il faut que je me désaltère.

— bref, j'ai couché avec louis, avoue-t-elle enfin.

là j'ai pas pu faire semblant.

je me suis étouffée.

— hein ? quel louis ?

— louis seize, idiote, tu le fais exprès ?

— c'est toi tu le fais exprès ? il a dit qu'il avait personne à la soirée question cul ! je riposte, sous le choc.

— on n'est pas ensemble, façon tout le monde a menti à cette soirée !

elle tend sa main pour que je lui redonne mon coca.

— donc t'es enceinte de lui ?

— peut-être pas, mais quand j'ai fait mes examens, le médecin m'a dit que j'étais anémiée et pleins d'autres trucs qui m'ont fait penser que je le suis peut-être.

— c'était quand ? je demande.

elle grimace à nouveau et murmure.

— y'a deux, trois semaines...

je me lève d'un bond.

— quoi ? mais tu m'as dit que c'était arrivé quand j'étais pas là ! je m'emporte.

elle se redresse et réplique sur le même ton.

— tu sais ce que c'est que d'avoir faim, kamiya ?

— putain tu me casse les couilles ivy !

— toi aussi kam, tu me saoules, tu comprends rien !

je ferme les yeux, souffle et me rassois. la brune me guette d'un œil mauvais, comme si c'était moi qui avait fauté, elle est complètement folle celle là.

— ok, on se calme. t'as fait un test ?

— j'en ai acheté un, mais j'ai trop peur pour le faire.

elle me désigne un sac plastique sous la table basse. je m'en empare et la regarde, j'ai pas besoin de parler, elle a compris.

— t'es trop chiante kamiya.

pour toute réponse, je lui jette la boite.

— ta gueule et lis.

elle m'insulte mais je m'en fous. elle se rend pas compte elle. vous l'imaginez enceinte de ce guignol ?

ShinkūDär berättelser lever. Upptäck nu