le pacte 1/2

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j'arrive chez ken une bonne demi heure plus tard. c'est sneaz qui m'ouvre. l'ambiance s'est radoucie on dirait.

— nan mais vous m'avez pas attendue, moi aussi je veux m'enjailler, là ! dis-je en débarquant dans le salon.

— trop tard, fallait être là quand j'étais au max, là j'ai maaaaal au craaaaaaane, rétorque doum's en s'affalant sur le canapé.

— vous foutez le seum.

— mais poses toi, tu veux boire un truc ? propose le brun.

— une putain de bière, ouais. si t'as.

il est étonné par mon ton mais ne relève pas. j'ajoute un merci pour rattraper ma bourde. c'est là que je me rends compte que je suis vraiment à cran. je voulais une putain de bière dès le départ, pas un glaçon au punch.

— t'étais où, toi même ? demande framal.

— mieux vaut pas le savoir.

— si, on veut rire, ajoute sneaz.

j'hésite un moment puis réplique:

— j'avais un date.

silence.

puis ils éclatent tous de rire. tous sans exception.

ken se pointe de nouveau et me tends la bouteille que j'attrape en le remerciant.

— laisse, ils sont cons, me souffle-t-il en me désignant une place pour m'assoir.

— nan vas y ça se fait pas arrêtez, enchaîne un des rappeurs, et alors, ça s'est passé comment ?

— horrible.

ils rigolent de nouveau.

— mais wesh j'ai rien le temps de dire vous êtes déjà morts, quel bail ?

— pas besoin.

— juste de t'imaginer en date ça nous fait péter des barres.

ils se marrent de plus belle. j'échange un regard avec ken qui se retient, je le vois. ce bâtard.

— plus jamais j'vous dit des trucs, vous.

— le uber est en bas les tarlouzes !

ils se lèvent à l'exception de ken.

— oh allez, kam avant qu'on parte, racontes ! dit doum's.

— vous êtes sérieux, vous partez ? je demande, outrée.

— on est morts, répond sneaz.

— et on a pleins de trucs à faire demain, ajoute fram.

— bah niquez-vous, je vais passer la soirée avec le seul gava qui en vaut la peine, dis-je en désignant ken du regard.

— ouais allez, pas de bêtises, souffle mam's sur le pas de la porte.

— vas y bouges, toi. répond ken à ma place.

il ferme la porte sur les gestes obscènes de framal censés nous représenter.

— ils sont surexcités, calcules pas.

— pour changer, je réponds en retirant mon manteau.

ken disparait puis revient avec de quoi manger. des restes de pizza et des conneries.

— désolée, je m'impose, du coup, dis-je sans ressentir une once de culpabilité.

— tranquille. je voulais me refaire death note, ça te dis ?

merci. enfin quelqu'un qui connait ses classiques.

— team light ou l ? je demande dans un sourire en coin.

— light, wesh. même si l c'est le papa.

je souris et retire mes chaussures pour m'affaler davantage.

un netflix and chill au milieu de la nuit dans le canapé le plus confortable du monde, avec un boug qui partage le même point de vue que nous, qui va refuser ?

il enclenche le premier épisode et le silence nous surplombe. mais pas pour longtemps, je me sens obligée de commenter ce chef d'œuvre.

— tu l'aurais ramassé, toi ? il me demande.

— fort, j'ai trop de personnes à régler sur cette planète.

on rigole et on débat sur les « bienfaits » et malfaits de ce que pourrais apporter ce genre de bail sur terre.

et j'adore parler avec ken, c'est un mec réfléchi qui ne parle pas pour rien dire. un plaisir d'échanger nos points de vue.

les épisodes sont courts, alors on les enchaîne sans trop réfléchir. ken me propose une seconde bière que j'accepte avec plaisir. je me rends compte qu'à cette heure-ci, si j'avais pas ouvert mon insta, je serais sans doute dans mon lit en train de me morfondre de mon date éclaté.

heureusement que le destin existe. d'ailleurs il nous fait nous rapprocher.

au début on était plutôt éloignés mais là on se touche presque. croyez-le ou non mais j'ai pas eu une pensée nasty. je pense qu'on peut m'applaudir. en même temps je suis tellement prise dans l'animé, c'est le meilleur de tous, je veux rien savoir.

du coup on le regarde en version originale, apparemment le brun il pratique un peu le japonais. la conversation a un peu déviée sur le sujet avant de se recentrer sur les deux génies qui s'affrontent.

c'est dingue comment cette série nous manipule. on veut à tout prix que ce soit le méchant qui gagne. et de toute façon quand on réfléchit bien c'est pareil dans la vraie vie. on est souvent attirés par les personnes nocives.

moi la première.

— tu vois light c'est le genre de gars que j'ai envie de me taper, je lâche naturellement.

ken souffle du nez.

— ça ne m'étonnes pas, vous aimez les mecs qui s'en balec' de vous.

tu l'as dit, vieux fou.

— c'est la sélection naturelle que veux-tu...

j'étire mes jambes puis reprends.

— mais c'est pas tellement ça qui m'attire. c'est son esprit. la logique sans faille et son insolence. ouais... je suis sapiosexuelle je crois.

— sapiosexuelle, vous sortez de ces mots, maintenant... dit-il en riant.

— les mecs intelligents et talentueux ça m'excite.

on se regarde sans parler une seconde ou deux. il dévie en premier.

— c'est quoi ton style de meuf, toi ?

— j'sais pas... dit-il en s'enfonçant dans le dossier du canapé. j'aime un peu tout.

— y'a forcément un genre qui t'attire plus dans le lot. pas forcément physique, je réponds.

il reste silencieux puis reprend.

— discrètes.

— mais encore ?

— bon délire.

— c'est-à-dire ?

— j'sais pas, une meuf comme toi.

mon cœur rate un battement, voire deux. j'suis pas sûre d'avoir bien compris, alors je me contente de faire la sourde oreille;

— t'as dit quoi ?

— t'as très bien entendu.

🥀

ok les gars, si vous voulez la suite dans l'heure qui suit commentez la suite que vous imaginez représenté par un emoji !

ShinkūWhere stories live. Discover now