résolutions

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elle est trop jolie ivy. elle a lissé ses cheveux et sa robe ajustée lui va a ravir. elle a mis ses air forces 1 pour ne pas trop en faire j'imagine. elle est au top dans tous les cas, son make up et sa robe font tout le travail.

je fais presque tâche à côté avec mon survêtement à bandes et ma queue de cheval approximative. depuis que je les ai courts je fais aucun effort avec mes cheveux, c'est aberrant.

— ça se voit que je veux pécho ? me demande-t-elle une fois devant la porte de chez sneazzy.

— ça passe, et moi ça se voit que j'en ai marre de la vie ?

— ça passe.

on sonne et on nous ouvre. c'est une bonne soirée clichée qui s'offre à nous avec des clopes, des joints, des bières et de l'absolut vodka pour les plus deter.

je vais me mettre une de ses races.

ivy s'avance vers la pièce à vivre et salue les gars, je l'imite d'un signe de main et on me répond chaleureusement. deen nous fait signe de venir le rejoindre sur le canapé, j'interroge la brunette du regard qui fait la moue.

— j'aimerais bien voir ken, mais vas y si tu veux.

je couine intérieurement mais je la laisse vaquer à sa mission séduction. j'ai toujours les paroles de doum's en tête, il faut que je socialise. ça commence par ce genre de détail.

— désolée pour ivy, elle cherche quelqu'un. dis-je en prenant place.

— tranquille. ça va toi ?

je déteste cette question. elle me rappelle que justement rien ne va et ça donne envie à la noirceur qui m'habite de lui crier que « non ».

— la pêche, et toi ?

il sourit et acquiesce puis me propose un verre.

— tu bois quoi ?

— un truc fort.

— enfin une qui veut se la mettre avec moi, j'en avais marre de picoler seul.

il me sert un mélange simple avec un peu de limonade et du citron vert.

— santé, dit-il.

on trinque et on boit. ça passe plutôt bien. du coup ça me détend et je me sens plus apte à parler. étonnamment on fait connaissance à travers nos déceptions amoureuses alors on se raconte les coups foireux de nos ex et on en rigole comme si on était totalement guéris.

— cette pute elle m'a trompé avec un ancien pote à moi, un trop démodé de fou, dit-il en premier.

— le mien il m'a volé cinquante mille balles de sappes.

il hausse les sourcils, choqué.

— tu mens.

— je te jure. puis il s'est barré avec ma collaboratrice. sinon c'était pas drôle.

— les mecs sont tous des connards, s'insurge-t-il.

— aux connards ! dis-je en levant mon verre.

on papote un long moment et je me rends compte que j'ai beaucoup de points communs avec deen. il est hyper drôle et spontané. c'est le genre de gars qui me met rapidement en confiance. et j'en oublie presque l'existence d'ivy.

— faut que j'aille évacuer tous les cocktails que tu m'as fait boire, dis-je en me levant.

— au fond du couloir à gauche, dit-il les yeux fermés.

je souris légèrement. j'en connais un qui est raide mort.

j'en profite pour chercher ivy dans l'appartement. elle n'est pas dans le mini balcon, ni dans la cuisine. je n'ai pas très envie d'aller vérifier dans les autres pièces, qui sait ce que je vais bien trouver là bas...

je sors mon portable pour l'appeler et découvre l'hôte de la soirée à deux mètres qui me salue d'un signe de tête. je vais à sa rencontre.

— tu passes une bonne soirée.

— super, merci.

il sourit, j'aime vraiment pas sa tête. mais il faut que j'arrête de jouer les pétasses. socialiser, on t'a dit.

— t'as pas vu ivy ?

— nan, grave pas.

je le remercie et le fausse compagnie. la faut vraiment que j'aille aux toilettes par contre. deen m'a parlé d'une pièce au fond à gauche. je m'engage dans le couloir et me décide à l'appeler.

Répondeur.

je soupire et lui laisse tout de même un message qu'elle n'écoutera jamais mais pour le cas où.

— « ivy j'sais pas ce que tu fous mais je te trouve nulle part, j'espère que... oh putain ! »

en ouvrant la porte de la salle de bain je sursaute en découvrant k sur le rebord de la baignoire, un carnet à la main. pourquoi est-ce si difficile de l'appeler par son prénom ? je pense que ça colle plutôt bien avec le mystère qui plane sur son personnage.

— « euh... rappelle moi vite s'te plaît ».

je raccroche tout en demeurant immobile sur le pas de la porte. c'est un peu bizarre de rester en retrait et qui plus est, dans une salle de bain, tout seul à une heure du matin, non ?

— désolé si je t'ai fait peur, dit-il simplement.

— nan c'est moi je... désolée de te déranger.

je m'apprête à repartir, mais il m'interpelle.

— si tu cherches ivy, je l'ai vue sortir de l'immeuble de la fenêtre avec doum's. ils ont du aller chercher à boire.

— cool, merci de l'info.

il dévie le regard en premier pour se concentrer sur son carnet. il est beau là aussi, concentré sur les lignes qu'il trace gracieusement. mais qu'est-ce que je dis ? il est à ivy.

— ivy te cherchais, soit dit en passant.

— hein?

merde.

je ne sais pas si c'est une bonne idée de jouer les entremetteuses. après tout c'est leur histoire, pas la mienne. je me ravise et reprends.

— je peux faire pipi ?

d'un geste évident, il se lève en s'excusant et me laisse la pièce libre. note à moi-même: trouver un appartement avec des wc en dehors de la salle de bain.

ShinkūWhere stories live. Discover now