ken kane qui ?

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comme toute lâche qui se respecte, j'ai rien assumé et j'ai quitté l'appartement juste après notre étreinte enflammée.

sans manteau, sans sac ni chaussures.

et maintenant je marche comme la dernière des abruties en direction de chez doum's. je me rappelle à peu près de trajet qu'on avait fait à pied, c'est pas si loin. mais par contre ça caille, et les gens me regardent chelou, ce que je comprends. je suis en chaussettes makis en train d'arpenter de bitume et de me demander pourquoi j'existe.

— merde, merde, merde...

comment on peut être aussi bête ? agir sans penser à après ? je me suis jetée sur lui comme une hyène affamée sans même lui demander son avis, on est où là ?

ma conscience, en plein break-down me ressasse les images que je refuse de voir. et pourtant elles sont réelles.

moi qui me redresse sur la pointe des pieds pour atteindre sa bouche, moi qui scelle ses lèvres aux siennes, moi me colle à lui, moi, moi et encore moi.

et il a fait quoi le boug ? il a subi ?

il a répondu, j'avoue. et plutôt bien.

j'arrive pas à savoir combien de temps ça a duré, mais une chose est sûre on a dépassé le stade du baiser standard.

à base de langue qui se faufile et de lèvres mordillées.

je plaide coupable pour la seconde option, mais la première je me suis laissée faire...

tu vois, c'est 50-50. il le voulait aussi, ce chacal.

j'suis complètement duper, au sens propre et au sens figuré.

je crois que j'ai emprunté une mauvaise rue, j'ai perdu mes repères. j'intercepte un papi.

— excusez-moi monsieur comment je peux rejoindre le boulevard ?

il me jauge du regard et me demande de répéter.

— vous cherchez un magasin de chaussures, c'est ça ?

— nan, le boulevard je...

— incroyable ces gens, en france on met des chaussures...

je reste totalement hébétée tandis qu'il reprend sa route.

je me suis retenue de l'insulter ses grands morts, de toute façon il n'en n'a pas pour longtemps, lui non plus.

la phrase raciste de papi ne me bouleverse pas autant que je l'aurais cru. je suis trop chamboulée par autre chose.

je rebrousse chemin et finis par trouver le bon. j'arrive chez le tressé une quinzaine de minutes après. je prie pour qu'il soit là comme je n'ai pas mes clés, même si je ne vais pas pouvoir échapper à l'interrogatoire.

c'est adèle qui m'ouvre, comme quoi j'ai une bonne étoile qui se manifeste de temps à autres.

— salut, dis-je en entrant.

— ça va ? pourquoi tu...

— soirée hyper arrosée hier, je me souviens de rien, une cata. il est là doum's ?

— ouais, il chie.

j'acquiesce et m'enferme dans ma chambre. j'enlève en premier lieu mes chaussettes imprimées maki qui sont bonnes pour la poubelle, maintenant. j'ai la haine.

je comprends pourquoi le destin s'acharne sur moi, concrètement. je fais chier personne, je demande rien à personne, mais c'est à moi qu'il arrive tous les trucs chiants de la terre.

en parlant de ça, moi aussi j'ai envie de faire la grosse commission.

je déteste la coloc, sérieux. en plus doum's quand tu passes après lui sur le trône t'es obligé de mourir.

faut vraiment que je trouve un appartement. c'est mon nouvel objectif avant tout autre chose, rien à battre. j'appelle le pote de doum's demain, pour le taf, fini les manières.

je prends une douche et prévois tous mes plans à partir de demain. millimétré à l'heure près. j'aurai le temps de personne.

et ken dans tout ça ?

ken qui ?

c'est bon je l'oublie lui, il me fait céder à mes pulsions comme si j'étais un animal, je refuse de subir ça à chaque fois que j'aurais le (bon)malheur de le croiser, j'ai une dignité wesh.

et puis les considérations/attirances/sentiments/vues à sens unique, j'ai donné depuis. mon (cœur) égo n'est pas en mousse les gars. arrêtons le massacre avant qu'il ne commence.

— y'a le fennek à la poooooooorte, beugle adèle.

il a longue vie, ce con.


🥀

j'ai préféré poster cette partie de chapitre (qui aurait du être plus long mais j'ai toujours pas fini) parce que ça fait longtemps que j'ai pas publié... je m'active pour la suite, merci pour tout les frères ❣️

ShinkūDär berättelser lever. Upptäck nu