l'union de l'abeille

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ça se trouve je me fais des films et j'ai fait tout ce cirque pour rien.

mais quand je le regarde je ne peux m'empêcher de croire qu'il se passe un truc.

les yeux dans les yeux dans ce même canapé devant le même film rincé sur netflix qu'on avait entamé la dernière fois. je me force à rire à l'une de ses blagues que j'ai pas du tout cala.

— t'es belle quand tu ris, dit-il.

je roule des yeux. je sais que même s'il y a sûrement une part de sincérité, il cherche à m'avoir à sa merci.

s'il savait qu'il m'en fallait bien peu... mais laissons-le faire son numéro de séducteur, c'est intéressant.

— toi non plus t'es pas trop cheum.

il rigole à son tour.

— comment ça pas trop cheum ?

— bah ça va t'as ton petit flow, je réponds entre deux gorgées de Corona.

— petit flow ? il s'esclaffe encore. eh vas y dis que je suis bg, là !

j'hausse les sourcils, faussement outrée.

— tu donnes des ordres à qui, poto ? redescends.

— sinon quoi, microbe ? tu fais un mètre dix, c'est toi remontes ouais ! il répond.

j'éclate de rire, j'ai trouvé quelqu'un de plus taré que moi, amen.

je décide de le prendre au mot et réduis la distance qui nous sépare à quatre pattes. il m'observe en silence. il est trop mignon.

— j'suis là, qu'est-ce qu'il y a, maintenant ?

son regard fait des vas et viens entre mes yeux et ma bouche, c'est le signe annonciateur de ce qui se produit une poignée de secondes plus tard. il m'a fait basculer pour se retrouver sur moi et s'est emparé de ma bouche tandis que le bol de pop corn s'est entièrement renversé au sol.

— merde... je murmure.

— t'inquiètes...

les esprits s'échauffent rapidement. il retire son pull et déboutonne lentement mon gilet. je n'ai qu'une brassière en dessous et il s'attaque d'emblée à ma poitrine, m'arrachant un putain de frisson comme ken sait si bien faire.

ken ?

je le jarte de mes pensées comme à une soirée VIP où il serait pas invité. je suis une ouf de penser à lui maintenant. c'est mon moment là, le premier depuis mathusalem, je vais pas tout gâcher.

— kam... souffle-t-il dans mon oreille.

— mmh ?

— t'es chaude ou pas ?

idiot, tu sens pas ma peau brûlante ?

je suis tellement habituée aux mauvais garçons que dès qu'on me témoigne un tant soit peu de considération je suis prise de court, si c'est pas triste, ça...

ta gueule kamiya, tu penses trop.

— t'as ce qu'il faut ? je demande.

il hoche la tête et m'embrasse une dernière fois avant de se détacher pour aller chercher de quoi se protéger. je retire mon jogging pour être plus à l'aise. c'est ce moment que choisis mon boulet de cerveau pour improviser un medley de mes souvenirs passés avec mon ex et d'autres conneries.

merde, c'est pas le moment...

je passe mes deux mains sur mon visage et tente de faire le vide. on dirait que l'univers fait tout pour niquer mes plans.

— ça va ? je l'entends me demander.

je rouvre les yeux et me redresse en souriant pour le rassurer. nous nous regardons une seconde ou deux qui paraissent interminables, alors je me lève pour le retrouver et l'embrasse de nouveau. autant prendre le taureau par les cornes, il a l'air de parler chinois.

je sens qu'il est chaud comme la braise, ses gestes sont brusques et son coeur bat vite. je m'adapte comme je peux à son rythme et le tire pour nous poser de nouveau sur le canapé.

— ça te va, ici ? demande-t-il contre mes lèvres.

tu poses trop de questions frelon.

— c'est parfait.

il quitte mes lèvres pour mon cou où il dépose quelques baisers mouillés qui me chatouillent, tout en caressant ma culotte. je retrouve des sensations qui m'avaient manqué.

— si tu savais... combien de fois... j'ai imaginé ce moment... murmure-t-il entre deux baisers.

je souris malgré moi, presque flattée et l'incite à me retirer ma dernière barrière de pudeur. j'ai grave pas envie de blablater.

— tu m'excites de fou...

j'encadre son visage de mes mains et scelle à nouveaux nos lèvres pour qu'il se taise. je veux juste m'envoyer en l'air, pas qu'on me fasse de décla. est-ce que c'est trop demander ?

il ne s'attarde pas trop sur les préliminaires et nos corps ne font rapidement plus qu'un. je ferme les yeux puis m'autorise à gémir et à me laisser aller.

il est doux mais je sens qu'il est sur la retenue, alors je décide de prendre les devants. c'est cool, je passe un bon moment. un léger soupir m'échappe alors qu'il me remplit entièrement.

mais pourtant je me sens toujours aussi vide.

🥀

merci pour les messages et les commentaires, même celles qui ajoutent la story à leur liste de lecture... je vois qu'on commence à former une petite équipe ça fait plaisir :)

ShinkūWhere stories live. Discover now