présentations

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une journée mortelle.

un monde de fou malade, les gens qui saccagent, les daronnes impolies et les charos qui puent de l'haleine...

j'ai demandé une pause préméditée pour rejoindre maurice dans la réserve. je suis à deux doigts de vriller.

— toi aussi t'en peux plus ? il demande en me voyant arriver.

j'hoche la tête en guise de réponse et m'allume une clope. le renoi fait style de paniquer.

— tu fais quoi kamiya ?

— j'ai besoin de décompresser.

— eh ben, on a des privilèges à se taper le-

— ferme là maurice, wesh. je le coupe, agacée.

c'est ouf comme il aime parler pour rien celui-là, une vraie commère. un silence s'installe et je savoure ma première taffe de l'après-midi. le pélo revient vite sur ses décisions.

— tu fais p2 ?

je rigole.

— tu changes pas, toi.

— tu rigoles ? tout à l'heure je me suis retenu de balayer une meuf, j'ai grave changé !

— les nerfs sont tendus.

— archi. je déteste les fêtes. je déteste les gens. et je déteste les gens qui font les fêtes.

je secoue la tête, amusée.

— d'ailleurs tu fais un truc, toi ? il ajoute en prenant place sur une des tables.

difficile à dire.

je sais que je suis censée aller chez sasha, mais plus ça va, plus je me dis que c'est pas une bonne idée. je repense à ce que m'a dit ivy avant notre énième dispute. elle avait vraiment l'air d'avoir envie que je sois de la partie. mais maintenant qu'on ne s'adresse plus la parole depuis plus d'une semaine déjà, j'imagine que la tendance s'est inversée.

j'avais pensée à passer le réveillon chez sasha puis rentrer plus tôt pour finir la nuit avec les gars. je n'en ai parlé à personne pour le moment, il faudrait peut-être que je me décide, c'est dans trois jours.

— j'y retourne, dis-je en lui tendant ma fin.

c'est qu'une fois que je suis sortie de la réserve que je me rends compte de la tornade que je lui ai mis. mais je suis trop fatiguée pour culpabiliser.

la journée passe lentement avec beaucoup d'encombres. moi aussi je me suis retenue d'insulter des mères et de baffer des mâchoires. j'ai l'impression que ma tête va exploser.

d'un coup, je sens qu'on m'enlace par derrière et qu'on m'embrasse le haut du crâne. je reconnais sasha à son parfum.

— t'es ouf ou quoi, dis-je en m'éloignant. on peut nous voir.

— la caméra est morte de ce côté, d'ailleurs ce connard de mécanicien m'a mis la douille, il devait passer dans la journée...

je me détends alors et le laisse me caresser le ventre et me serrer contre lui. c'est étrange, il n'a jamais été aussi démonstratif, encore moins à l'abri des regards.

— j'suis pressé qu'on passe le réveillon ensemble, souffle-t-il dans mon oreille.

ça m'attendrit un peu mais pas moyen de l'admettre.

— d'ailleurs je dois venir à quelle heure ?

— viens pour vingt heures, ça ira.

j'acquiesce sans vraiment réfléchir. je me demande même comment je vais me fringuer.

ShinkūWhere stories live. Discover now