doum's est love

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— tu payes ta peclo ? demande maurice, le sourire aux lèvres.

— t'as jamais de clope, gratteur.

— tranquille, je te rends wesh.

je lui tend la cigarette et il me remercie. au même moment, sasha nous dépasse et prend le temps de m'adresser un petit sourire. je le regarde traverser la rue jusqu'à ce que je ne puisse plus le voir.

il est mignon sasha.

j'ai pas envie de me voiler la face comme je l'ai souvent fait auparavant. le gars est trop propre sur lui. on se ressemble vestimentairement parlant, mais il est peut-être un peu plus sophistiqué. il a du charme et il me fait rire. au début je me forçais pour être bon public, mais au fil du temps j'ai fini par apprécier nos échanges jusqu'à finir par être pressée d'être à midi pour le voir. on passe le plus clair de nos pauses ensemble quand il le peut, sinon les pauses clopes je les passe avec un autre gava qui s'occupe du rayon puma aka 'maurice le gratteur d'indus'. lui aussi il est cool.

— comment tu le regardes frère, il rigole.

— qu'est-ce t'as, toi ?

— range tes yeux gros c'est trop.

— j'ai fait quoi ?

il rigole de son rire aigu qui alerte tout le quartier. il est grave relou ce gars.

— je t'ai vue, kamiya.

— t'as vu quoi ?

— mais toi là, en GAV t'es tranquille, t'es grave sereine alors que t'es prise sur le fait.

— des années d'expérience.

il rigole encore et je souris.

— tranquille hein, moi je dis juste restez discrets, les derniers qu'on voulu faire des relations ici ils ont été virés, aller simple vers pôle emploi ma gueule.

— calme toi j'ai pas envie de le gérer. c'est mon responsable.

— et donc ? le fantasme du patron on connait tous, dit-il d'une voix grave.

— doucement poto, je me rince l'oeil c'est tout. et puis je l'intéresse pas.

le renoi lâche une onomatopée que j'ignore.

— lui aussi il te regarde avec des yeux de chacal.

— arrêtes tes conneries, je rétorque, incrédule.

— bref, viens je te raconte l'histoire de la go qui a écarté la basket jusqu'à fatiguer avec son gros pied, j'voulais la tarter.

je me retiens de rire et le laisse me distraire. maurice c'est le meilleur pour raconter les histoires.

• • •

j'ai enfin été payée.

après avoir renfloué mon découvert et déduis les futurs frais que ma banque me prendra, il ne me reste pas de quoi aller en amérique. mais ça fait plaisir d'avoir à nouveau un solde positif. je commence à sortir la tête de l'eau.

pour fêter ça j'ai décidé d'aller faire les courses. et des vrais courses pour le coup. chez doum's y a qu'un pot de mayo, une bouteille de rosé et un camembert qui pourrit dans son frigo. je prends de quoi le remplir ainsi que les placards, en évitant au max d'être chargée. j'ai laissé tomber les boissons de toute manière, c'est jamais ce qui manque chez lui. y a toujours quelqu'un pour en ramener.

— wesh c'est noël ou quoi ? demande le tressé en ouvrant la porte.

— aide moi idiot, c'est lourd !

— fallait me dire wesh je serais venu te chercher imbécile !

j'hausse les épaules et laisse les mecs se charger de ranger. je suis exténuée mine de rien. je me lave les mains et me rue dans ma piaule où je me jette sur le lit. on toque à la porte, je répond d'entrer.

— c'est gentil pour les courses, fallait pas. amorce mam's en entrant.

— c'est pas contre toi mais j'en ai ma claque de bouffer des grecs et des pizzas.

il rigole et s'assoit sur le lit.

— voilà ce qui manquait ici, une meuf !

je fixe le plafond et il développe.

— vous êtes attentionnées, vous pensez toujours à tout.

— mouais...

— kami faut que je te dise un truc mais tu répètes à personne la putain de toi.

je me redresse et le regarde droit dans les yeux. il est vraiment sérieux.

— t'as une go ?

— c'est écrit sur mon front ou quoi ?

je rigole et tire la langue.

— dans tes yeux, je rectifie. t'as un regard de fragile.

— ta tante, toi. y a pas de fragilité ici, bonhomme.

il frappe son torse pour se rassurer lui-même sans doute.

— c'est qui ?

— bon on n'est pas encore ensemble mais vas y je la connais parce qu'elle connait l'ex de nek et du coup elle connait nek et ils se sont captés pour un shooting et...

— oh abrèges pourquoi tu stresses ? je le coupe, amusée.

il se stoppe et me fusille du regard.

— adèle, murmure-t-il comme un enfant.

— j'vois pas.

— la vie d'Adèle, il renchérit du tac au tac.

mes yeux s'écarquillent et ma bouche s'ouvre en grand.

— tu mens.

ShinkūWhere stories live. Discover now