Chapitre 17 : Evan

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Suivant les instructions d'Alyssa, Jamie et moi partons en mission de reconnaissance. Étant donné que la porte principale de la fabrique est bloquée par un amas de chaînes, nous devons faire le tour pour se faufiler dans l'allée qui longe le bâtiment. Mes yeux se posent immédiatement sur la benne à ordures collée au mur de briques. Lorsque je m'en approche, je sens Jamie se raidir à côté de moi.

— Qu'est-ce que tu comptes faire là ? demande-t-il d'un ton inquiet.

— Il y a peut-être des indices parmi les déchets. Les gens commettent souvent des erreurs avec ce qu'ils jettent. Ils pensent que c'est suffisant pour que personne ne tombe dessus. Certains criminels se sont fait arrêter à cause de ça. Il faut qu'on regarde à l'intérieur.

Jamie dirige son regard vers le ciel.

— Pourquoi, monde cruel ? se lamente-t-il. J'aurais vraiment dû me lancer dans une carrière de Youtubeur. Ma vie serait beaucoup plus simple, aujourd'hui...

— Arrête de te plaindre et vient m'aider.

Non sans peine, Jamie s'exécute. Enfin, si on considère que déplacer une peau de banane de vingt centimètres sur la droite est productif. Le sac-poubelle à l'intérieur de la benne est majoritairement rempli d'emballages de nourriture à emporter. Rien de bien utile. Mais la chance tourne quand je tombe sur un morceau de papier froissé. En le dépliant, je tombe nez-à-nez avec le symbole de la société secrète.

— C'est bien leur coin secret, dis-je en montrant ma trouvaille à Jamie.

— Je ne sais pas qui a créé ce logo, rétorque-t-il, mais c'est vraiment kitsch. On peut éliminer tous les gens créatifs et talentueux de notre liste de suspects.

— Qu'est-ce que ça signifie, à ton avis ? Pourquoi un arc et une flèche ?

— Ils sont peut-être fans de Robin des bois. Ou de Cupidon. Ou alors, ils aiment le signe astrologique du Sagittaire. Je n'en ai pas la moindre idée. J'aimerais juste qu'on s'éloigne des poubelles, parce que je suis à deux doigts de te vomir dessus.

— Petite nature...

En réalité, je trouve aussi l'odeur nauséabonde. Et pourtant, j'ai l'habitude de sortir les poubelles à la fin de mon service au restaurant. Mais ça me fait plaisir de taquiner Jamie. J'ai appris à apprécier son insolence et son sens de la repartie après quelques jours de cohabitation.

— Bon, comment on fait pour entrer ? demande-t-il en scrutant la fabrique de haut en bas. Il ne faut pas qu'on laisse de trace de notre passage.

Je regarde moi aussi le bâtiment, et la solution apparaît sous mes yeux.

— La petite fenêtre, juste là, dis-je en la pointant du doigt.

— Elle a l'air verrouillée, rétorque Jamie.

— Ça ne fait rien. Je sais crocheter les serrures.

Jamie se tourne vers moi, un regard à mi-chemin entre la surprise et l'admiration.

— Alyssa m'avait appris il y a longtemps, expliqué-je.

— OK, Arsène Lupin. À toi de jouer, alors.

Je grimpe sur la benne à ordures et je me mets au travail. Heureusement, Alyssa s'était montrée prévoyante. Elle nous a fourni un sac contenant toutes sortes d'outils. Je sélectionne un crochet et une épingle pour m'attaquer à la serrure. Étant donné son état, elle ne résiste pas bien longtemps. En moins de deux minutes, la petite fenêtre est ouverte. Jamie et moi nous glissons à l'intérieur avec la grâce de deux hippopotames. Il faut dire que le passage est assez étroit. Mais c'est suffisant pour entrer dans la fabrique.

Les assistantsWhere stories live. Discover now