✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖈𝖎𝖓𝖖 ✝

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Avant de sortir de ma chambre, j'aurais peut-être dû savoir où elle se trouvait

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Avant de sortir de ma chambre, j'aurais peut-être dû savoir où elle se trouvait. Maintenant j'arpente le couloir en regardant les portes défiler les unes après les autres. Je ne suis même pas sûr si je peux techniquement me perdre, car tout cet endroit est... Je n'ai pas de mots pour le qualifier.

La Maison Grise.

La foutue Maison Grise et ses portes de malheur.

Oh et puis merde. Ce n'est pas comme si on avait des affaires. À part nos âmes et ces tenues blanches...

Je m'arrête donc devant une porte au hasard et rentre dans l'une des pièces. Je la referme, mais je me retrouve plongée dans l'obscurité. Plus de vitraux, plus de lustres... Je ne sais même pas si je suis rentré dans une chambre. À tout moment, c'est encore l'une de ces foutues pièces...

À tout moment, un autel ensanglanté apparaîtra devant moi. L'idée me fait figer sur place. Pour rien au monde, j'ai envie de revoir ça.

— Maudit soient les anges !

J'abats mon poing contre le mur, furieux et alors que je me plie en deux sous la douleur, une lueur apparaît du plafond. Un faible faisceau jaune, s'échappant d'une vingtaine de petites bougies accrochées à deux lustres majestueux ainsi que plusieurs chandeliers posés sur les armoires.

Pas de doute, c'est une chambre.

— Fallait frapper pour avoir de la lumière ?

Ma voix résonne dans la pièce antique et je me rapproche du vitrail principal, à côté du lit. Je repousse le rideau, mais toujours rien, une infinité d'obscurité qui semble presque hanter. Je lève un genou pour m'affaler sur le lit fait, bien décidé à enfoncer mon visage dans la multitude de coussins rouge pourpre, quand mon regard se pose sur la table de chevet. Une photo d'une femme aux cheveux rasés de près, habillée d'une longue toge grise de cérémonie, tenant un gamin au regard effacé par les épaules.

Et je sais que ce n'est pas n'importe quelle chambre. J'ai trouvé ma chambre.

Je me tourne vers la pièce vide et lève les bras en l'air.

— Alors ? ça fait rire ? C'est ça le truc, pas vrai ? Vous allez pas me foutre la paix pendant ne serait-ce qu'une seule seconde ?!

— Non.

La voix de Gabrielle résonne, tout de suite après la mienne. Assise sur un petit siège en velours près de la table basse, ses mains sont croisées sur ses genoux élancés. Ses ailes noires ont disparus de son dos et tout ce qu'il reste d'elle, c'est une figure d'avocate prête à t'assommer à coup de plaidoiries.

— Si j'étais à poil ?

— Tu es venu au monde nu, Madden. Il n'y a rien que je ne sais pas sur toi.

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