Le lieutenant Madden Eastley a tué exactement 147 personnes dans sa vie, a couché avec la femme de son meilleur ami, l'a quitté lorsque celui-ci s'est suicidé... en bref : il mérite d'aller en enfer.
Quelque chose qu'il finira très vite par faire, c...
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Le regard fixé sur le déchu qui s'avance vers moi, je bloque mon dos et mes jambes pour ne pas me dérober. Je devrai être habitué depuis le début du Purgatoire... Aux plumes, à la divinité, aux auréoles...
Mais quelque chose de désagréable m'envahit au point où si j'avais été un chat... Mes oreilles se seraient couché en arrière.
À la place, il n'y a que mes poings qui se serrent.
— Qu'est-ce que tu veux encore, toi ?
— Le nom est Azazel. Déchu D'Éden. Alors petit humain... Je te suggèrerai de baisser les griffes avant d'attaquer. Ça fait peut-être longtemps que mon auréole est brisée, mais je sais encore comment faire de même avec une âme.
Il s'arrête à quelques pas à peine de moi et poursuit, un sourire langoureux étirant le peu de lèvres qui composent sa bouche.
— Ou du moins, la pousser au bord de la déchéance suprême.
— Tu n'es pas le premier à avoir essayé.
— Mais je peux être le dernier.
J'étouffe un rire sournois, tente de tourner le dos, mais il apparaît à nouveau devant moi. En plissant des yeux, je remarque que le serpent qui est tatoué sur son torse émet un frémissement. L'encre dessinée avec des techniques plus ancestrales encore que l'existence de l'univers, valse avec la même hargne que les flammes dans ses prunelles.
— Dis-moi, Madden... Dans tous ces jours du Purgatoire... Tu as vécu énormément d'illusions relatant ton passé. Des actions, des crimes, des péchés que tu as commis... Et pourtant parmi elles toutes, tu ne t'es excusé que pour une seule chose....
Le serpent vient se figer sur la peau de sa gorge. La noirceur de l'encre tâche sa peau immaculée et je suppose le peu d'âme qu'il lui reste.
— Tu t'es excusé auprès de Rhym.
— Ça ne veut pas dire que...
— Oh, mais si. Bien sûr que si. Tu auras beau revenir sur Alma et absolument tout ce qui s'est passé à côté... Mais il n'y a qu'auprès d'elle que tu te dépêches de revenir.
J'essaye de lui emboîter le pas, mais il me retient en pressant ses index pointus sur mes épaules respectives.
— Je veux dire... Je comprends pourquoi Rhym... Mais...
— Azazel.
On se retourne tous deux vers le bout du couloir qui fait apparaître Lucifer. Son sourire sournois a disparu de ses lèvres et il ne reste plus que ses yeux empourprés qui nous fusillent.
Enfin...
Lorsque je me décale pour échapper au Déchu d'Éden, je remarque qu'il est plus braqué sur lui.
