✝ 𝕰𝖕𝖎𝖑𝖔𝖌𝖚𝖊 ✝

300 28 98
                                    

Aujourd'hui, Anchorage, Alaska, USA

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Aujourd'hui, Anchorage, Alaska, USA.

Plus que deux jours et j'aurais mon premier salaire.

Deux jours.

Deux jours !

Mon ventre gargouille quand même, ignorant fermement le message que mon cerveau essaye pourtant de lui faire parvenir. Je presse mes deux mains sur mon estomac afin de le faire taire, tandis que je fraye mon passage à travers les boîtes en carton frappés du même sceau "en provenance D'Alice Springs/Australie". Ils jonchent mon parquet boisé en remplaçant des meubles que je n'ai pas encore.

Tout ce que j'ai, c'est un frigo et un matelas. Et encore. Il n'y a qu'une feuille de salade, à l'intérieur de mon frigo, d'un diamètre d'une vingtaine de centimètres, pour être précise. Parfois j'ouvre la porte pour la contempler en train de flétrir, juste pour me faire une idée sur ce qu'il faut que je mange.

Pour l'instant, il n'y a que les restes rancis de ce que je jette à la poubelle, à mes nouveaux travaux.

Jonglant entre un diner durant le weekend, un McDo pendant la nuit, ainsi qu'un coffee shop durant la journée, je n'ai pas réellement le temps de faire la balance de mes cinq fruits et légumes par jour. Moins encore mon éveil et mon sommeil.

Mais même si je viens de sortir d'une nuit compliquée, loin d'être le réveillon de Noël que tout le monde s'imagine, je trouve tout de même l'énergie de me préparer au plus vite. Mes cheveux encore mouillés de la douche glacée que je viens de prendre ne sont toujours pas dépourvus de cette atroce odeur de friture, que je vais devoir les traîner sous celle du café.

J'attrape un seau en grognant et le place sous une fuite. L'eau éclabousse mon visage, lorsqu'elle s'écrase sur le plastique rouge de l'objet et un sourire vient se frayer sur mon visage.

Bien sûr. Mason avait raison. La misère me suivrait. Les problèmes aussi.

Mais lui, non.

Je m'arrête une seconde et me fige sur place, mes clefs en main. Je me tourne vers le miroir à l'entrée et brave le reflet qu'il me renvoie. J'ai toujours détesté me regarder dans un miroir. Tout simplement parce que ce que j'y voyais, me donnait envie d'enfoncer mes pouces dans mes orbites afin que je ne le verrai plus jamais.

La débauche. L'inutilité. Le désespoir.

Mais aujourd'hui, j'y vois autre chose.

Je me rapproche doucement, m'incline sur la surface étincelante et porte mon index à ma tempe. J'en dégage les mèches trempées et fronce les sourcils lorsque j'y découvre une minuscule tache de naissance.

- C'est quoi ce bordel ?

Je tente naïvement de la frotter, mais bien sûr, elle reste ancrée dans mon épiderme, fidèle au nom qu'elle porte. Soudain, un rayon ambré se dessine depuis les grandes fenêtres mal isolées. Pourtant, le ciel bas rempli de nuages éclipsera l'astre pour une bonne partie de l'année encore.

Until Heaven ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant