Le lieutenant Madden Eastley a tué exactement 147 personnes dans sa vie, a couché avec la femme de son meilleur ami, l'a quitté lorsque celui-ci s'est suicidé... en bref : il mérite d'aller en enfer.
Quelque chose qu'il finira très vite par faire, c...
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Je tambourine sur sa porte. Je viens de me regarder tromper Mason avec Ian et c'est Madden que je viens voir. Ce que Sachiel a dit m'a énervé. Et je sais que foutu Lucifer a dû dire la même chose à Mad.
En l'amplifiant.
— Ouvre cette porte !
Mon poing s'abat encore et encore sur le bois gravé, mais rien ne me répond. Elle ne cède pas, tout comme lui. Je crois qu'à ce stade, je réveille toutes les âmes de l'Enfer qui m'attends.
— Mad ! Je ne partirai pas avant que tu n'as ouvert cette foutue porte !!
Ma voix se brise dans ma gorge et alors que j'étouffe une quinte de toux dans le renflement de mon épaule, la porte s'ouvre lentement. Madden bloque le peu de passage avec sa carrure massive et pose son menton sur son coude replié dans la chambranle.
— Écoute, Rhym. C'était cool de défier les lois de l'univers avec toi, mais maintenant, j'aimerais que...
— Oh non. Non, non !
Je le repousse violemment et il recule dans la chambre. En écho avec ma colère, la lumière s'éteint de l'autre côté des vitraux.
— Je comprends, d'accord ? Je comprends ce que cet endroit fait. Je comprends ce qu'on essaye de nous dire. Mais contrairement à toi, je ne tourne pas juste le dos ! C'est trop facile ! Et à ce que je sache, tu n'es pas ici pour lâcheté. Ou peut-être bien que si ?
— Tu veux parler de lâcheté, Rhym ? Hein ? Non, parce que je serai bien curieux de connaître ton point de vue sur le sujet...
Réplique Madden aussitôt en obliquant un regard furibond sur la marque de mon suicide, ancrée dans ma tempe.
Sa remarque a l'effet d'un coup de griffe. Je recule sous sa violence et mes épaules s'affaissent. Madden noue ses mains derrière sa nuque et se met à faire des petits cercles sur lui-même.
— Attends, je...
— Non. Non, j'ai bien compris. Ça faisait longtemps que tu le pensais, que tu voulais me le dire.
C'était censé être une question, à la place, mes mots sortent de ma bouche telle une affirmation.
— Rhym, je veux juste que ça s'arrête d'accord ? Ça n'a rien avoir avec toi.
Emportée, j'abats ma main sur l'un des meubles et essuie tous les chandeliers qui s'y trouvent. Dans un fracas, ils percutent les murs opposés et Madden se fige sur place.
— Bien sûr que si. Bien sûr que si ! Vas-y. Déballe tout ce que tu as sur le système, tout ce que tu penses de moi, tout ce que tu te retiens de dire depuis ces six foutues journées ! Je t'en prie, Madden, vas-y ! Il n'y a rien qui t'en prives ! Parce que là, tout ce que je remarque, c'est que foutu Satan a plus d'honnêteté que ta sale gueule !
