✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖖𝖚𝖆𝖗𝖆𝖓𝖙𝖊 𝖙𝖗𝖔𝖎𝖘 ✝

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Je manque de tomber du lit lorsque je me réveille, en ce neuvième jour de Purgatoire

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Je manque de tomber du lit lorsque je me réveille, en ce neuvième jour de Purgatoire. Je suis restée toute la journée dans ma chambre, après que j'avais assisté encore et encore à la mort de Mason.

Je ne peux pas me débarrasser de la vue de tout ce sang. Ces giclées couleur rubis qui tachaient l'appartement d'Ian dans une scène d'horreur acharnée, le résultat d'une maladie qui me rongeait à l'époque avec plus d'avidité encore qu'un cancer.

J'ai donc passée le reste de la journée à me frotter les mains sur les draps gris, évitant soigneusement mon reflet dans le grand miroir de la chambre.

Mais la nuit est passée et je me sens toujours aussi souillée.

Je me débarrasse de mes longs cheveux débraillés, de mes draps et de mes coussins et me laisse glisser jusqu'au sol. J'étire mes bras jusqu'à sentir mon dos craquer, mais je me fige lorsque j'aperçois des vêtements posés sur le coffre gris au pied du lit.

Je m'en approche avec prudence et alors que je m'assois sur l'un des petits sièges en velours, j'écarte la veste de costume grise sur une jupe crayon de la même couleur et un chemisier blanc, le tout accompagné d'une paire d'escarpins assortis. Je relâche la nouvelle tenue et m'effondre dans le fond de mon siège, bougonnant.

— C'est terriblement sexiste. Je ne porterai pas de jupe pour me présenter devant un homme qui prendra la décision finale de mon Jugement Dernier.

J'ai à peine énoncé le mot final de ma complainte que ma tenue se transforme en une tenue uni-sexe. Un pantalon gris, des chaussures plates... Il n'y a que le chemisier qui reste.

— Réflexion faite, je peux quand même avoir la jupe ?

Les vêtements se transforment à nouveau, mais cette fois-ci, un petit mot accompagne ma jupe crayon.

"Arrête et habille-toi".

— Ça va, ça va...

***

La Maison Grise se transforme en cabinet d'avocat. Toutes les âmes sont habillées de tenues plus nobles et propres encore que les séraphins qui viennent à notre encontre. Sachiel n'est nulle part en vue et la chambre de Madden à mes côtés reste fermée. Je profite d'un moment d'inattention de la part des plumés et me glisse contre le mur afin d'aller ouvrir sa porte.

— Mad ?

Mais à part des draps défaits et un coussin tombé au sol, il n'y a rien. La déception l'envahit comme un poison qu'on injecterait dans les veines. Je relâche la poignée et me redresse en balayant mes longues mèches noires de mes épaules, d'une main décevante.

Non. Bon, je ne peux pas accepter ça. Je ne peux pas affronter cette dernière journée d'épreuve sans le voir. Je ne peux pas le faire sans qu'au moins une fois, ses doigts se soient pressés sous mon menton pour qu'il m'embrasse avec tendresse et dominance à la fois. Sans qu'il ait serré mon corps contre le sien, sans que la vie dans cet endroit fatal ne prenne du sens.

Until Heaven ✅Where stories live. Discover now