✝ 𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖖𝖚𝖆𝖗𝖆𝖓𝖙𝖊 𝖈𝖎𝖓𝖖 ✝

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Sachiel me remet la clef alors que je suis encore en train de gémir sous la douleur

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Sachiel me remet la clef alors que je suis encore en train de gémir sous la douleur. Mais comme toute chose dans cet endroit, ma blessure se referme. Plus de sang noir, plus rien, à part cette étrange clef.

— Vous devriez vraiment changer vos pratiques, dans cet endroit...

Marmonné-je envers le séraphin qui m'accorde pourtant un sourire tendre. Il pose sa main sur mon épaule et tout en m'indiquant la porte gravée d'un "492" étrange, il m'assure d'une voix plus douce encore qu'auparavant.

— C'est ici que je te laisse, Rhym.

— Quoi, tu ne viens pas avec moi ? Ça a toujours été le cas, pourtant.

— Non, Rhym. Je veux dire, c'est ici que nos chemins se séparent. Pour de bon.

— Oh. Oh...

Je ne peux m'empêcher de ressentir un petit frisson me parcourir la peau. Je relâche la poignée et me tourne pleinement vers celui qui a jusqu'à présent, toujours été mon guide. Celui qui m'a pourtant tant fait souffrir à travers la dizaine de portes que j'ai dû ouvrir. Celui qui m'a fait confronter à tout ce que j'ai toujours voulu échapper, au final. Celui que j'ai haï, mais que j'ai aussi appris à apprécier pour son honnêteté, à défaut de le considérer comme fourbe, au début.

Mon ange gardien. Littéralement.

— Non, non... ça ne peut pas être déjà la fin ? Comment se déroulera le Jugement Dernier, alors ? Et ma dernière porte ? Sachiel, tu ne peux pas juste me laisser ! Ça doit être une erreur.

Son sourire décuple de sincérité et sa main se porte à ma joue. Il m'adresse plus d'affection encore que mon père n'en a jamais voulu me montrer.

— Tu y arriveras, Rhym Victoria Scoffield. Tu y es arrivée jusqu'à présent.

— Tu ne peux pas me laisser.

Je déglutis plusieurs fois pour ne pas laisser transparaître le déchirement qui s'empare de ma voix, en vain.

— N'oublie pas. La clef te servira à sortir, mais seulement lorsque ta dernière épreuve aura été achevée et que la Dernière Lumière du Matin brillera sur toi. Pas avant.

— J'ai compris ça, mais...

— Pas avant.

Persiste-t-il, les yeux plus embrasés que jamais. Je me contente donc de hocher simplement de la tête et après un dernier sourire, le séraphin me contourne. Je ne peux m'empêcher de me tourner vers lui, de le rattraper par le poignet et d'entourer son cou de mes bras. Surpris, le séraphin ne me rend pas mon étreinte dans l'instant. Pourtant, lorsque j'enfonce le bout de mon nez dans son épaule et mes doigts dans les plumes de ses ailes, il étouffe un soupir et me le rend.

Câliner un ange a quelque chose de thérapeutique. Une sensation de bien-être m'enveloppe à un tel point qu'une larme vient frayer son passage sur ma joue. Ceci est un adieu. Je le sais.

Until Heaven ✅Where stories live. Discover now