Éblouissante [gxg]

trente-six

(Hello ! Comme vous l'avez peut-être constaté j'ai un peu de mal à tenir mes délais pendant ces vacances, donc je vais suspendre le rythme de publication pour quelques temps, je ferai au mieux et publierai "dès que je pourrai". ^^
J'ai aussi vu que vous étiez de plus en plus nombreux.ses à lire Eblouissante, je vous en remercie mille fois ! Cette histoire a fêté le premier anniversaire de sa publication il y a quelques jours, j'avoue que ça me fait un petit quelque chose de voir le chemin parcouru ensemble ❤️)

Anja et Leigh avaient fait un détour par leur suite pour revêtir leur manteau avant de ressortir immédiatement de l'hôtel. De l'autre côté de la petite place pavée s'étendait le remblai de béton, et après lui, la plage.

Elles avaient descendu l'escalier et marchaient précautionneusement dans le sable, la température extérieure ne leur permettant pas d'enlever leurs chaussures.

Arrivées à mi-hauteur entre la rue et la mer, Leigh s'accroupit laborieusement avant de s'asseoir en tailleur et leva la tête vers Anja, qui s'était figée dans l'hésitation. Anja était prise dans une réflexion intense qui se lisait sur son visage et Leigh eut un petit rire :

- Le sable est parfaitement sec. Je n'aurais jamais cru vous dire ça un jour, mais ne soyez donc pas aussi mesurée et asseyez-vous.

Le regard d'Anja fit quelques allers-retours entre le visage de Leigh et le sable qui s'étendait à côté d'elle, avant qu'elle se décide finalement à rassembler les pans de sa robe pour pouvoir les tenir d'une seule main et s'asseoir sur la plage.

Elle tourna la tête vers les étendues sableuses et prit une longue inspiration, perdue dans sa contemplation.

- J'aime vraiment venir ici, souffla-t-elle. Pour moi, ce n'est pas n'importe quel bord de mer, je suis profondément attachée à cet endroit. C'est un peu comme si j'étais chez moi, plus ici qu'à Paris en tout cas.

- J'imagine que vous avez pas mal de souvenirs ici, ça doit réveiller des émotions non ? Vous y avez peut-être emmené une de vos conquêtes ?

- Vous voulez dire, à part vous ? répondit Anja dans un sourire taquin.

Leigh lui sourit en retour mais ne se laissa pas démonter.

- Je ne suis pas une de vos conquêtes.

- Oh que si vous l'êtes. Au sens littéral du terme, je vous ai conquise non ? Il n'y a pas si longtemps que ça vous étiez folle de moi, vous ne pouvez pas le nier.

Leigh fit la moue face à l'air espiègle de la journaliste. Plaisanter ainsi à ce sujet lui permettait sûrement de s'alléger d'un poids.

- Je dois dire que je n'aime pas tellement l'idée de faire partie de ce tableau de chasse.

- C'est probablement plus gratifiant pour vous d'être accrochée à celui-là en particulier plutôt qu'à celui de ceux qui sont juste passés dans mon lit il me semble.

- Touchée.

Anja adressa un sourire satisfait à l'horizon pour ne pas imposer sa jubilation à la jeune femme, même si celle-ci n'était évidemment pas dupe.

- Pour tout vous dire, reprit la journaliste, la première fois que je suis venue ici, j'avais dix-neuf ans. Ce n'est pas tout à fait récent comme vous le voyez... A l'époque je jouais un peu les actrices et le village servait de décor pour un de mes premiers films. On m'avait loué une chambre dans un petit hôtel du centre-ville pour l'occasion, et je dois préciser pour l'anecdote que la décoration était vraiment hideuse... Le papier peint représentait d'immenses têtes d'hortensias roses et violets, grosses comme deux fois votre tête sur un fond d'un bleu azur, et je ne vous parle même pas du mobilier en formica dans tout l'hôtel. Une véritable horreur, ce qui explique pourquoi je m'en souviens encore, conclut-elle dans un rire léger.