cinquante-trois

1.7K 108 16
                                    

Hello à toutes et tous, chapitre un peu long et chargé aujourd'hui, après celui-ci il en restera encore deux, épilogue inclus. J'ai un peu de mal à écrire autre chose de façon fluide, surtout de la romance, donc il y aura peut-être un petit délai entre la fin d'Eblouissante et le début du projet suivant, j'ignore encore ce que ce sera ^^

Ceci étant dit, je vous laisse avec le très long chapitre 53 ^^

***

Antoine Rochas, officier de Police Judiciaire en détachement dans le service grand banditisme d'Europol, déposa les deux petits gobelets en carton sur la table avant de tirer la chaise à lui.

Il s'assit et posa le regard sur la femme qui fixait ses mains menottées, de l'autre côté du mobilier.

-Il n'est pas très bon, la prévint-il en désignant le liquide brun.

La femme releva ses yeux verts vers lui, le défiant du regard pendant un instant, avant d'appuyer son dos contre le dossier de la chaise.

-Pas bavarde hein, l'interpella-t-il en voyant qu'elle ne semblait pas vouloir interagir avec lui.

Elle avala sa salive et daigna enfin lui répondre :

-Vous êtes le cinquième flic que je vois en six heures. Vous comprendrez que je n'ai pas envie de faire la conversation.

-Et pourtant vous m'avez appelé. Je suis le capitaine Rochas, et visiblement vous aviez des choses à me dire. A moins que vous n'ayez changé d'avis ?

La femme esquissa un sourire face au ton condescendant que l'OPJ avait employé. Rochas haussa un sourcil.

-Qu'est-ce qui vous fait sourire comme ça ?

Elle releva les yeux vers lui.

-Vous détestez absolument tout ce que je suis, pas vrai ? Laissez-moi deviner, vous me prenez pour une parvenue arrogante qui se croit au-dessus des lois parce qu'elle est passée à la télé. Vous pensez que, parce que les critères actuels occidentaux me considèrent comme belle, je suis forcément stupide. Et au fond de vous, comme tous les gratte-papiers cis blancs à la masculinité fragile, vous avez besoin de vous retenir pour ne pas me traiter de "salope".

-Le terme sort de votre bouche, pas de la mienne.

Elle fut presque surprise qu'il l'admette si facilement.

-Avouez que vous jubilez à me voir menottée. Vous me chassez depuis des semaines, des mois, depuis tout ce temps vous m'imaginez en grande criminelle. Ça doit vous faire tellement plaisir de m'avoir fait poireauter des heures dans vos locaux, menottes aux poignets...

-La loi m'autorise à vous laisser menottée pendant les auditions et la garde à vue si j'estime que vous représentez un danger pour vous-même ou pour les autres. Dans la mesure où vous vous êtes rendue de votre plein gré, j'ai vraiment peur que vous n'attentiez à votre vie à cause du poids de la culpabilité. C'est pour votre sécurité, vous comprenez.

Elle eut un rire ironique.

-Vous savez quoi ? Je ne vous apprécie pas non plus. Je n'aime pas vos méthodes.

-Mes méthodes ?

-Attendre une gamine de vingt-deux ans sur le quai d'une gare, tout ça pour la menacer de façon à peine dissimulée... C'est du mauvais boulot de flic.

-En attendant vous êtes là, et vous allez sûrement être déferrée devant un juge dans la matinée. C'est ce que j'appelle une réussite. Je n'attends plus que vos aveux. Vous êtes filmée, vous pouvez y aller.

La femme baissa de nouveau les yeux un instant sur les menottes métalliques. Sans doute voyait-elle défiler en filigrane les choix qui l'avaient menée jusque là. Elle se pencha au-dessus de la table avant de se tourner vers la caméra.

Éblouissante [gxg]Where stories live. Discover now