New York

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Quand j'entendis les premières paroles paniquées de Steve Raflo, animateur radio que j'écoutais tous les midis, je compris que quelque chose était en train de se passer dans la ville qui ne dort jamais.

J'avais à ce moment 26 ans, à peine sortie de mon école journalistique que j'ai eu tant de mal à terminer. Je m'étais promis depuis le jour d'obtention de mon diplôme de sauter sur la première occasion pour aller sur le terrain, et prendre des photos, ainsi que recueillir des témoignages pour échafauder mon premier article le plus rapidement possible ...

Un vieux dicton dit qu'il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud, je voulais absolument battre le miens à la sortie de l'école, avant tout le monde, et ainsi prouver ma motivation et mon engouement.

Là, il était question d'explosions, mais surtout des Avengers, cette troupe de super-héros en vogue depuis plusieurs mois un peu partout sur le globe.

C'était pour moi une chance inouïe d'appliquer mon plan.

Je termina mon café d'une traite, manquant par la même occasion de me brûler la gorge, et enfila mes baskets ainsi que mon trench acajou sur mes épaules.
Je pris soin d'emmener mon fidèle Nikon ainsi que ma paire de lunettes, sans laquelle je n'y verrais pas grand-chose, et me voilà déambulant dans les rues de New York, possédée au fil des secondes d'une fièvre qui s'installait agréablement dans chacun de mes muscles.

Je sentais cette excitation nouvelle monter en moi, un mélange d'adrénaline et d'inquiétude.

J'avoue que je n'avais pas pris le temps d'écouter la raison pour laquelle les Avengers étaient réunis au beau milieu de New York, la voix chevrotante de l'animateur radio avait suffi à me convaincre qu'il devait se passer quelque chose de suffisamment grave pour mettre tout le monde en effervescence.

La rue dans laquelle j'étais était étrangement calme, en fait, il n'y avait personne.

J'en profita pour ouvrir ma bouche et remplir mes poumons d'air pour souffler un bon coup, faisant baisser par la même occasion la tension qui pensait sur mes épaules.

Après quelques minutes de marche ou seul le bruit des papiers se heurtant au sol de faisaient entendre, ou certains venaient terminer leurs courses contre une voiture ou le bitume, un premier bruit sourd parvint jusqu'à moi.

Un deuxième, encore plus grave, semblait venir directement de sous-terre.

Je commençais à sentir les battements frénétiques de mon cœur qui s'affolaient, mais je devais absolument arriver jusqu'au lieu de l'affront.

Je venais de remonter toute une rue pour ça, je sentais au fond de moi que je n'allais pas être déçue.

Les buildings faisaient impasse sur ma visibilité, plus je m'approchais, plus je pouvais entendre un brouhaha de gens sûrement paniqués ainsi qu'un nuage de poussière de plus en plus dense.

Par moment une éclaircie pouvait me permettre d'y voir un peu mieux, j'essayais tant bien que mal de me diriger, mais les gens commençaient à me bousculer pour, au contraire de moi, fuir cet endroit.

j'avais l'impression d'être un saumon en train de me battre pour remonter le courant.

C'est alors que le nuage de poussière, ou de fumée, ou peut-être les deux, je n'étais pas certaine, se dissipa, et je me rendis compte avec effrois que j'étais alors en fait en plein milieu d'un champ de bataille.
Les bruits me parurent tout de suite beaucoup plus proches, les balles fusaient dans tous les sens, balles qui se rapprochaient plutôt d'un jet de faisceau lumineux.
Mes yeux tombèrent sur ceux d'une créature digne du dernier casting sur un film d'invasion extraterrestre, mais à cet instant je n'étais pas dans un film et ce n'était pas des figurants pour un casting, j'avais devant moi des extraterrestres.

Outstanding Stellar (Loki) Where stories live. Discover now