Transcendance

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J'avais très rapidement perdu la notion du temps, j'étais incapable de raisonner pour me rendre compte approximativement depuis quand j'étais ici, je ne savais pas si ça se comptait en jours ou bien en semaines, la seule chose que je réussissais à compter était le nombre de fois où ils m'ont battu, parfois pour le plaisir, parfois pour réclamer des informations sur les armes de ma planète.

Évidemment je ne pouvait leur fournir de réponses assez satisfaisante étant donné que je n'y connaissait rien du tout, alors ils me frappaient et appuyaient sur mon bras qui pendaient toujours dans un axe anormal le long de mon corps en riant de leurs voix venimeuses.

J'étais l'autre moitié du temps dans une cellule humide et moisie par endroit, les barreaux étaient gluants comme si une limace était venue étaler sa bave sur chaque recoins.

Mes pieds étaient liés par des chaines elles-mêmes fixées au mur, j'avais à peine de quoi marcher quelques pas mais de toute façon je n'étais même plus capable de me lever donc ça n'avait plus aucune importance.

J'avais froid constamment, j'avais sur le dos pour seuls vêtements ceux que j'avais au Maroc, c'est-à-dire un simple t-shirt et un short en jean qui n'était plus vraiment de sa couleur originel, j'avais perdu mes sandales et était pieds nu constamment, parfois je claquais des dents tellement fort que lors des rondes de surveillance ils me vociféraient de me taire.

Je ne saurais dire à quel moment exactement ma routine fut bousculée, mais je me souviens très bien du jour ou l'un d'entre eux s'était présenté à moi, plus corpulent, plus laid et plus effrayant que les autres, il me m'avait ni frappé ni humilié, simplement parlé.
Il m'a brièvement expliqué qu'ils étaient des Chitauris, qu'ils ne possédaient pas de planète mais simplement un vaisseau-mère dont il était le commandant et ou j'étais actuellement retenue « captive ». 

Je ne comprenais pas pourquoi j'étais encore en vie, pourquoi il avait pris la peine de m'expliquer tout ça, je ne savais pas ce qu'ils attendaient de moi ... J'avais été enlevée à cause de Loki mais ils n'ont jamais fait mention de celui-ci, ils me posaient juste quelques questions sur mon monde mais la plupart du temps ils ne me demandaient rien du tout, ils prenaient juste du plaisir à m'écouter pleurer et crier sous leurs coups.

Le son d'un clé s'agitant dans une serrure m'avait rapidement sorti de ma léthargie.
Le même Chitauri que d'habitude prit un plaisir chronique à me saisir brutalement par mon bras fracturé qui n'avais pas pu être soigné puisqu'ils me l'avait laissé branlant sans y prêter attention, la douleur de celui-ci était étrangement supportable, bien que le toucher comme il le faisait me donnait envie d'hurler, je me faisait violence pour ne pas lui offrir ce plaisir.

Je n'y connaissais rien en médecine, je me demandais comment mon bras allait-il se ressouder, est-ce qu'il y aurait des séquelles toute ma vie ? Je ria jaune face à mes réflexions, surprenant mon geôlier qui me vrilla un regard noir en enfonçant un doigt pile dans cassure de mon bras, une larme perla au coin de mon œil mais aucun son ne put franchir ma bouche, la douleur me fit tituber et j'avais remarqué que ça l'énervait encore plus, il me donna de gros coups dans le dos pour m'intimer d'avancer plus vite, je ne savais pas combien de temps encore j'allais pouvoir tenir mais la difficulté semblait montée crescendo de jour en jour.
J'arriva dans la petite salle où avaient lieu les festivités mais cette fois-ci un Chitauri avec une armure couleur or et une morphologie semblable à celui que j'avais déjà rencontré et qui ne m'avait fait aucun mal m'attendait patiemment sur une chaise mise en face de la mienne.
Ils étaient tous d'une telle laideur ... Mais eux c'était encore pire, ils transpiraient la bestialité et la dépravation, ils n'avaient pas les mêmes codes que nous, la douleur et le chaos, ils semblaient ne vivre que pour ça.
Je m'installa silencieusement en face de lui, n'ayant d'autre choix, nous étions si proches que nos genoux se frôlaient et un frisson désagréable descendit le long de mon dos.
Je ne voulais pas relever les yeux vers son visage, j'aurais préféré que Loki ne me rende jamais mes lunettes pour au moins avoir une vision floutée ... Loki ... J'attrapa machinalement le petit bracelet doré qui pendait encore à mon poignet valide, il n'avait pas encore été arraché et je remercia le seigneur pour avoir encore quelque chose à quoi me raccrocher, aussi insignifiant soit-il.

Outstanding Stellar (Loki) Where stories live. Discover now